En cette période de transition entre l’hiver et le printemps, il n’est pas rare d’observer chez bon nombre de personnes, des baisses considérables du moral, accompagnées d’anxiété généralisée. Les pressions professionnelles et familiales, mais aussi les rythmes de vie soutenus, torpillent notablement l’équilibre émotionnel. L’organisme se sent submergé et sans bouclier pour se protéger.
Une supplémentation bien dosée et bien ciblée, prise à cette période de l’année, va donc pouvoir facilement et rapidement soulager les déprimes passagères ou saisonnières, et faire voir la vie du « bon côté ».
Les troubles dépressifs englobent des états de « mal-être » allant de la tristesse aux pathologies les plus invalidantes. Généralement ces états sont accompagnés de divers troubles :
- Des modifications de l’humeur : baisses de moral, tristesse, pleurs, pensées négatives, irritabilité, anxiété, baisses d’intérêt pour les activités quotidiennes,
- Des ralentissement de l’activité intellectuelle avec des difficultés à réfléchir, à prendre des décisions et à se projeter dans l’avenir ou encore des pertes de mémoire,
- Des baisses du tonus et de l’énergie physique,
- Et enfin des perturbations du sommeil (hypersomnie ou insomnie).
Quand on parle de déprime, une plante vient immédiatement à l’idée :
le millepertuis. Bien que particulièrement efficace contre les dépressions légères à majeures, au bout de quinze jours à trois semaines, il n’en est pas moins affublé d’effets secondaires puisqu’il interagit ou diminue l’efficacité des contraceptifs oraux, des fluidifiants sanguins et des hypotenseurs.
Il est donc souhaitable, dans un premier temps, d’opter pour des nutriments et/ou des plantes qui n’ont pas ces inconvénients.
Les plantes efficaces et sûres d’utilisation
L’Apocynum venetum
Peu connue du grand public, cette plante sauvage asiatique est pourtant utilisée depuis plus de 600 ans dans la médecine traditionnelle chinoise et s’avère incontournable contre les troubles de l’humeur et les dépressions légères à modérées.
Ses feuilles sont particulièrement riches en kaempférol, isoquercitrine et hyperoside, des flavonols glycosides qui lui confèrent toutes ses propriétés.
L’hyperoside est en effet reconnu pour induire facilement un état de relaxation mentale, comparable aux effets des benzodiazépines sans le risque d’accoutumance liée à cette classe de médicaments. C’est son action sur le système GABAergique qui lui vaut son activité anxiolytique. Le kaempférol aurait également cette même action sur tous les états anxieux.
Le Posinol est un extrait de feuilles d’Apocynum venetum, standardisé en flavonols glycosides mais dépourvu d’hyperforine. C’est avec cet extrait que des tests cliniques ont été réalisés avec succès pour réduire les symptômes des dépressions légères à modérées à raison de 100 mg par jour.
En agissant sur les taux de dopamine et de noradrénaline au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau jouant un rôle clé dans les sensations de bien-être, il mime les effets antidépresseurs de l’Imipramine.
Le Griffonia simplicifolia et son précieux 5-HTP
Les graines de cette plante africaine sont riches en 5-HTP, un métabolite du L-tryptophane.
La prise de ces extraits est désormais parfaitement reconnue pour augmenter le taux de sérotonine, un neurotransmetteur inhibiteur synonyme de « Sérénité ».
En effet, à raison de 50 à 100 mg par jour de 5-HTP, on observe une augmentation significative des taux de sérotonine dans le cerveau, à la manière des antidépresseurs de la classe des ISRS (Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), sans les effets secondaires, et parfois même avec une efficacité supérieure.
De plus, en agissant sur le taux de sérotonine, le 5-HTP diminue les fringales sucrées et les dépendances toxicologiques souvent inhérentes à ce mal-être.
Il arrive toutefois, que chez certaines personnes, le 5-HTP ne puisse pas passer la barrière hémato-encéphalique. Dans ce cas, la prise de
L-tryptophane, sur estomac vide, à raison de 500 à 1000 mg par jour pourra traiter efficacement les déprimes saisonnières et les dépressions légères à modérées.
La Klamath standardisée en PEA
Cette algue bleu-vert, et plus particulièrement son extrait breveté renferme des quantités significatives de phényléthylamine (PEA), identique à la neurohormone endogène produite naturellement dans le cerveau et qui est associée à la notion de plaisir et à l’enthousiasme.
En cas de déprime saisonnière ou de dépression bipolaire, la PEA est quasiment absente. Prise par voie orale, elle augmente les taux de dopamine et de noradrénaline et permet ainsi de soulager rapidement, en quelques heures ou quelques jours, les dépressions sans contre-indications, sans accoutumance ni effets secondaires.
Elle est souvent recommandée seule ou en accompagnement de
Mucuna pruriens standardisé en L-dopa, pour ses effets antidépresseurs.
Les nutriments incontournables
La SAMe
La SAM-e, ou S-adénosyl-méthionine, est une substance soufrée produite naturellement par l’organisme à partir de la méthionine et de l’ATP.
Toutefois, à partir de la quarantaine, sa concentration baisse et peut même s’accentuer en cas de déficience en vitamines B9 et B12.
Obtenue par fermentation microbiologique, c’est une molécule très fragile qui doit être préservée dans un enrobage gastro-résistant.
Les études ont révélé qu’elle était particulièrement efficace dans le cadre de certains troubles émotionnels importants telles que les déprimes modérées et les dépressions. En sept à dix jours de prise quotidienne, elle augmente la synthèse des neurotransmetteurs à effet psychotrope :
- La dopamine et l’adrénaline, stimulantes
- La sérotonine et la mélatonine aux effets calmants.
Son efficacité s’est même avérée supérieure à celle des antidépresseurs classiquement prescrits, plus rapide et surtout sans effets secondaires.
Pour un maximum d’efficacité, il est conseillé de prendre 800 mg par jour sur estomac vide, en une seule ou plusieurs prises. Les résultats se font pleinement ressentir à partir d’une semaine à dix jours de prise.
De plus, pour partir du bon pied le matin et aller de l’avant, il faut miser sur la
N-acétyl-tyrosine, la forme la plus rapidement absorbée et la plus biodisponible de L-tyrosine qui permet d’augmenter naturellement les taux de dopamine et de noradrénaline. La prise de 900 mg par jour est donc conseillée, sur estomac vide accompagnée de vitamine C, de vitamines B6 et B9 afin de faciliter la conversion de la L-tyrosine en neuromédiateurs.
Remanier le contenu des assiettes
Il est aussi essentiel, en parallèle de la prise de suppléments nutritionnels, de revoir totalement le contenu des assiettes.
En effet, la première étape est un rééquilibrage alimentaire qui permet de fournir au cerveau, siège des émotions, tous les nutriments indispensables à la gestion des émotions négatives.
Avant toute chose, il faut s’assurer d’un apport protéique suffisant, et si possible à chacun des repas de la journée. Les acides aminés fournis serviront à la synthèse des différents neurotransmetteurs qui agissent directement sur l’humeur comme la sérotonine « calmante » et la dopamine « stimulante ».
Ainsi, dès le petit déjeuner, il faut opter pour une source de protéines, animale ou végétale : oléagineux, laitages, œufs, jambon... Les deux autres repas devront aussi contenir des protéines afin de fournir l’ensemble des acides aminés essentiels.
Certaines graisses sont aussi incontournables, et notamment les oméga-3 à longues chaînes. Il est donc recommandé de miser sur les poissons riches en EPA et DHA : sardines, hareng, maquereaux et dans une moindre mesure du thon et du saumon. Il est aussi tout à fait possible d’apporter de l’acide alpha-linolénique (ALA), le précurseur végétal, via des assaisonnements à base d’huiles de colza, de noix, de cameline et de lin.
En parallèle de ces modifications, il faut aussi veiller à ne pas consommer des aliments ayant un index glycémique élevé. En effet, certains aliments glucidiques peuvent littéralement torpiller le moral, en particulier la famille des sucres et des IG élevés qui provoquent sautes d’humeurs, angoisses, irritabilité… Les féculents à IG bas ou modérés seront donc à privilégier : pains au levain, céréales complètes, légumes secs, fruits et légumes frais.