Chaque année, le 14 novembre, a lieu la Journée Mondiale du Diabète
1. Cet événement a pour objectif de sensibiliser sur cette maladie qui touche aujourd’hui plus de 400 millions de personnes dans le monde
2. Ce nombre qui ne cesse croître ces dernières années pourrait encore doubler d’ici les dix prochaines années, si l’on en croit les estimations communiquées par la Fédération Internationale des Diabétiques
3. Face à cette situation alarmante, des chercheurs du monde entier travaillent à l’élaboration de traitements durables et de solutions préventives. Parmi les pistes étudiées pour diminuer le risque de diabète de type 2, la pratique d’une activité physique régulière, la mise en place d’une alimentation saine et équilibrée et l’usage de certains suppléments nutritionnels semblent prometteurs. C’est en tout cas la conclusion d’une étude clinique dont les résultats viennent de paraître dans la revue
High Blood Pressure & Cardiovascular Prevention4.
Trois pistes pour prévenir le diabète de type 2
Pour prévenir efficacement le diabète de type 2, les chercheurs se sont intéressés aux causes et aux facteurs de risque de cette maladie.
Etude des causes du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est dû à une mauvaise régulation du taux de sucre dans le sang, avec le plus souvent une résistance à l’insuline. Cette dernière est une hormone dont l’activité permet aux cellules de l’organisme de capter le glucose pour l’utiliser ou le stocker. En cas d’insulino-résistance, les cellules sont moins sensibles à l’insuline. L’hormone ne parvient pas à jouer son rôle hypoglycémiant : le glucose s’accumule dans le sang. Cette accumulation entraine un excès de sucre dans le sang, une situation d’hyperglycémie chronique caractéristique du diabète.
Identification de plusieurs facteurs de risque
D’après les études menées sur le sujet, la résistance à l’insuline impliquée dans le diabète de type 2 semble résulter de la combinaison de plusieurs facteurs. Trois d’entre eux ont suscité l’intérêt des chercheurs :
- les mauvaises habitudes alimentaires, et plus exactement la surconsommation de produits sucrés qui favorise l’hyperglycémie ;
- la sédentarité, un phénomène qui a tendance à s’accentuer depuis quelques années et qui perturbe le métabolisme global de l’organisme ;
- les troubles métaboliques, dont ceux affectant la régulation de la glycémie (taux de sucre dans le sang).
Recherche de pistes de prévention
Face aux différents facteurs de risque du diabète, les chercheurs ont identifié trois pistes de prévention :
- la mise en place d’une alimentation saine et équilibrée, en limitant notamment la consommation de produits sucrés ;
- la pratique d’une activité physique régulière, pour éviter l’installation d’un mode de vie sédentaire propice au développement de nombreuses maladies dont le diabète ;
- l’usage de suppléments nutritionnels aux effets hypoglycémiants et hypolipémiants.
Evaluation des pistes lors d’une étude clinique
Pour approfondir et confirmer leurs hypothèses, les chercheurs italiens ont mis en place une étude randomisée en double aveugle sur dix semaines. Menée auprès de quarante personnes présentant des troubles de la glycémie, celle-ci a été réalisée en deux étapes.
1ère étape : un accompagnement pour corriger les mauvaises habitudes
Pendant les deux premières semaines, les participants à l’étude ont été conseillés pour améliorer leur mode de vie et ainsi limiter certains facteurs de risque du diabète comme les mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité. Cet accompagnement s’est concrétisé par :
- la mise en place d’un régime alimentaire méditerranéen, qui limite notamment la consommation de produits sucrés et privilégie la consommation de fruits, de légumes, de céréales complètes…
- la pratique d’une activité physique régulière.
2ème étape : une supplémentation nutritionnelle
Pendant les huit semaines suivantes, en plus de l’accompagnement évoqué précédemment, les participants à l’étude ont reçu une supplémentation nutritionnelle. Certains participants ont reçu un placebo tandis que d’autres ont été supplémentés à partir d’un mélange de plusieurs principes actifs. Ces molécules ont été sélectionnées pour leurs effets bénéfiques sur le métabolisme des lipides et des glucides.
Des résultats encourageants pour la prévention du diabète
Avant et après les dix semaines de test, les chercheurs ont enregistré différents paramètres pour confirmer l’intérêt de l’accompagnement et de la supplémentation. Ils ont pris en compte des paramètres anthropométriques comme le poids, l’indice de masse corporelle, et le tour de taille. Ils ont aussi mesuré les taux de cholestérol total, de HDL-cholestérol (« bon cholestérol »), de LDL-cholestérol (« mauvais cholestérol »), de triglycérides, de glucose plasmatique à jeun, d’insuline à jeun, d’acide urique sérique et de hsCRP (marqueur de l’inflammation). Ils ont également analysé la pression sanguine, la fréquence cardiaque et la résistance à l’insuline grâce à l’index HOMA-IR (Homeostasis Model Assessment of insuline resistance). Ces différentes analyses ont permis aux chercheurs de révéler plusieurs effets bénéfiques.
L’intérêt préventif du coaching nutritionnel et sportif
Tout d’abord, la glycémie à jeun de tous les participants s’est significativement améliorée entre le début et la fin de l’étude. De plus, certains paramètres, comme la pression sanguine, le taux de cholestérol total, le taux de LDL-cholestérol et le taux de hsCRP, ne se sont pas aggravés. L’ensemble de ces résultats suggère qu’un coaching nutritionnel et sportif pourrait avoir des effets positifs en prévention de différentes maladies dont le diabète.
L’efficacité de la supplémentation nutritionnelle
En étudiant les effets de la supplémentation nutritionnelle, les scientifiques ont également obtenu des résultats positifs. En comparaison au groupe ayant reçu le placebo, le groupe supplémenté en principes actifs présentait :
- un meilleur taux d’insuline à jeun, ce qui suggère un meilleure activité hypoglycémiante ;
- un meilleur index HOMA-IR, ce qui suggère un risque moins élevé de diabète avec une insulino-résistance plus faible ;
- un meilleur taux de HDL-cholestérol et de triglycérides, ce qui suggère un risque cardiovasculaire moins élevé.
De plus, durant l’étude, les chercheurs n’ont relevé aucun effet secondaire lors de l’usage de leur association de principes actifs.
Cette étude clinique apporte des preuves scientifiques et des pistes prometteuses pour la prévention de différentes maladies dont le diabète de type 2. En complément d’un mode de vie sain et équilibré, une supplémentation adaptée pourrait présenter des effets bénéfiques. Parmi les principes actifs sélectionnés par les chercheurs pour leur potentiel antidiabétique, figurent notamment la berbérine extraite de plusieurs plantes du genre Berberis, l’acide corosolique présent dans les feuilles du banaba (Lagerstroemia speciosa), le picolinate de chrome, l’acide alpha-lipoïque, l’acide folique (vitamine B9) et la curcumine issue de la plante Curcuma longa.
> Sources :
1. Fédération française des diabétiques, 14 novembre 2017 : Journée Mondiale du diabète, www.federationdesdiabetiques.org
2. Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Diabète, Aide-mémoire N°312, Novembre 2017
3. International Diabetes Federation, IDF Diabetes Atlas. 4. Brussels: International Diabetes Federation, 2009.
4. Arrigo Francesco Giuseppe Cicero, et al., Nutraceutical Effects on Glucose and Lipid Metabolism in Patients with Impaired Fasting Glucose: A Pilot, Double-Blind, Placebo-Controlled, Randomized Clinical Trial on a Combined Product, High Blood Pressure & Cardiovascular Prevention, 2017; 24(3): 283–288.