Crucifères et cancer

Des chercheurs ont testé des isothiocyanates, extraits de légumes de la famille des crucifères (brocolis, choux de Bruxelles, choux ou choux-fleurs), sur des souris et sur des cellules humaines. Dans l'une des expériences, les chercheurs ont donné à des souris un mélange chimique induisant potentiellement des tumeurs cancéreuses des poumons et ont compté le nombre d'adénomes (tumeurs bénignes) qui se sont formés dans un échantillonnage d'animaux après 20 semaines. Les animaux restants ont reçu des doses fortes ou faibles de l'un des quatre composés dérivés d'isothiocyanate pendant 22 semaines supplémentaires : isothiocyanates de phénéthyle, sulforaphane, isothiocyanates-N-acétylcystéine de phénéthyle ou sulforaphane-N-acétylcystéine.

Les chercheurs ont constaté que les souris qui avaient reçu des composants ont expérimenté une réduction de la progression de l'adénome en adénocarcinome (tumeurs malignes). 19 % des tumeurs des souris ayant reçu la plus forte dose d'isothiocyanate de phénéthyle et 13 % de celles du groupe de la dose la plus forte d'isothiocyanate-N-acétylcystéine de phénéthyle se sont développées en malignités, alors que 42 % dans le groupe n'ayant pas reçu de composants dérivés d'isothiocyanate sont devenues malignes. Dans le groupe ayant reçu du sulforaphane-N-acétylcystéine, 11 % des tumeurs dans le groupe recevant une faible dose et 16 % dans celui recevant une dose élevée se sont développées en adénocarcinomes.

Dans l'étude sur culture de cellules humaines génétiquement modifiées pour mimer un cancer par une croissance rapide, l'administration d'isothiocyanate-N-acétylcystéine de phénéthyle a induit un accroissement de la mort cellulaire programmée, suggérant qu'elle pourrait stopper rapidement la croissance de cancers du poumon.

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(Cancer Research, 2005, 65 : 8538-8557.)