De quels moyens la médecine antiâge, ou mieux, la médecine de la longévité dispose-t-elle actuellement pour aider les gens à réellement mieux vieillir ?
Dr Christophe de Jaeger : Pour la première fois dans l'histoire de la médecine, nous disposons d'instruments susceptibles de mesurer le vieillissement d'un individu : l'âge physiologique. C'est une notion fondamentale sans laquelle aucune prise en charge sérieuse du vieillissement ne peut se concevoir.
L'âge physiologique se définit par l'âge fonctionnel de nos organes, l'âge de nos artères, de notre cœur, de nos poumons, de notre cerveau, en opposition avec l'âge chronologique défini par une date de naissance. Cette évaluation nous donne de très nombreuses informations sur nos patients, débouchant sur des conseils réellement motivés.
D'autres informations peuvent être apportées par l'étude du polymorphisme génétique des patients. Cette étude permet de collecter de très nombreux renseignements supplémentaires, impossibles à identifier autrement, et là encore, précieux pour conseiller au mieux les patients, pour préserver leur santé, voire l'optimiser en fonction de leurs objectifs propres.
Une fois le bilan terminé (il dure 6 heures actuellement), la médecine de la longévité a de nombreux moyens d'intervention à sa disposition. L'idée principale est la correction des déficits quels qu'ils soient (nutritionnels, immunitaires, énergétiques, hormonaux, etc.) dans notre corps vieillissant.
Je pense qu'en terme de qualité de vie - c'est-à-dire en terme de bien-être, de capacité à être en forme à 50, 60 et 80 ans - nous pouvons actuellement apporter de nombreuses réponses très positives aux gens intéressés par une prise en charge globale.
Quelles sont ces interventions ?
Dr Christophe de Jaeger : J'ai organisé la prise en charge de nos patients au Centre médical européen santé et longévité à Paris selon quatre principaux axes. Le premier est l'aspect nutritionnel. Beaucoup de gens ont aujourd'hui des carences, surtout parce que leur corps absorbe de façon différente un certain nombre de vitamines ou d'oligo-éléments. Ceci veut aussi dire qu'une alimentation en théorie équilibrée et, même, la prise de suppléments nutritionnels « au hasard », sont très insuffisantes, et même dans certains cas nocives comme cela a été clairement démontré dans des études récentes. Il faut absolument réaliser des dosages ciblés pour optimiser la nutrition d'une personne. L'immunonutrition est un autre élément important à prendre en compte, qui révèle des allergies ou des intolérances digestives totalement méconnues et lourdes de conséquences.
Le deuxième thème est l'exercice physique - aujourd'hui terriblement délaissé, surtout chez les gens très actifs qui n'ont pas le temps ou le désir de faire du sport. Dans ce domaine, il faut également préciser qu'activité physique (exemple : jardinage
) et sportive n'ont rien à voir.
Le troisième thème est le dépistage des mala-dies. Plusieurs maladies ne vont s'exprimer qu'au bout d'une quinzaine, une vingtaine, voire plus, d'années d'évolution. Les maladies des artères peuvent évoluer pendant 20 ans avant de donner un infarctus ou une autre maladie vasculaire. Aujourd'hui, médicalement, on a beaucoup plus tendance à attendre que les gens fassent un infarctus plutôt que de se préoccuper des toutes premières lésions, voire même de l'augmentation de la rigidité artérielle.
En dernier lieu, il y a la correction des carences hormonales. Cela commence par exemple chez la femme avec le traitement œstroprogestatif de la ménopause, cela peut être de la DHEA ou un traitement à base de testostérone chez les hommes, etc. Là encore, toujours après avoir soigneusement fait le diagnostic de carence et recherché les contre-indications. La DHEA est une des hormones qui diminuent avec le vieillissement, mais il y en a beaucoup d'autres, et certaines sont beaucoup plus puissantes. Enfin, il faut bien comprendre qu'un équilibre hormonal est d'une grande complexité et tout à fait personnel. Donner une ou deux hormones isolées sans tenir compte de tous les équilibres en jeu ne peut conduire qu'à de sévères déceptions.
Mais il y a encore d'autres façons d'intervenir qui seront fonction de chaque cas particulier.
Au lieu de lutter contre les limites de notre corps et contre le vieillissement, ne devrions-nous pas de nos jours apprendre à accepter ce processus comme faisant partie de notre vie ?
Dr Christophe de Jaeger : On vieillit, on évolue, nous n'avons pas vraiment le choix. Il faut l'accepter
Il y a également des conséquences positives à travers l'augmentation de notre expérience de la vie. Mais au plan purement physiologique et fonctionnel, toutes nos capacités diminuent. Alors pourquoi ne pas se battre pour les conserver ou les renforcer ? Quel intérêt y a-t-il d'être à 80 ou 90 ans, voire plus jeune, complètement grabataire dans un lit d'hôpital ? Je pense que c'est une souffrance inacceptable que jamais personne ne doit accepter. Quand quelqu'un arrive à ce stade - qu'il a un certain nombre de maladies, qu'il vieillit mal, qu'il perd son autonomie -, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. Pendant des années et des années, ces gens ont mal géré leur santé, leurs capacités physiques et intellectuelles. Le rôle des gens comme moi, c'est d'amener les gens à vieillir le mieux possible, c'est-à-dire à rester parfaitement autonome, pour profiter de la vie - et surtout le plus longtemps possible.
Avec la médecine préventive, on peut faire des choses extraordinaires, mais cela prend du temps et a un coût : il faut un certain nombre d'examens et il faut parfois aller très loin dans ceux-ci. Il faut utiliser des méthodes de mesure très fines susceptibles de dépister un processus pathologique avant qu'il ne devienne maladie. On ne peut trouver ces examens que dans des unités de recherche. Notre grande force est de pouvoir proposer un bilan global, et pas seulement cardiaque ou pulmonaire. Les gens qui viennent nous voir ont très peur de mal vieillir. Leur première motivation n'est pas d'être immortel ou de prolonger leur vie, ce qu'ils veulent, c'est bien vieillir, vieillir le mieux possible !
Pensez-vous qu'il existe une espérance de vie maximale ? Théoriquement, quel âge pourrions-nous atteindre ?
Dr Christophe de Jaeger : La longévité humaine maximale est actuellement de 120 à 125 ans. Il s'agit d'une notion très théorique. Ce qui tue, les accidents et homicides mis à part, ce sont les maladies chroniques. Celles-ci n'apparaissent pas du jour au lendemain. Dans la plupart des cas, si l'on prend par exemple un infarctus du myocarde, celui-ci survient après plus de 30 ans de dégradation de l'artère. Alors, pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas dépister le plus tôt possible les altérations tant qu'elles sont encore à un niveau physiologique et les corriger ?
C'est à travers une prise en charge très globale et personnalisée que l'on peut réellement espérer modifier de façon très sensible la santé des personnes et donc leur longévité. Quelle sera alors la limite ? Bien malin qui peut le dire !
Vous le dites vous-même : la prise d'hormones n'est pas sans risques. L'efficacité de la plus grande partie des traitements « antiâge » n'étant pas réellement prouvée, certains scientifiques mettent en garde contre cette nouvelle branche de la médecine.
Dr Christophe de Jaeger : Le vrai problème de cette « médecine antiâge » ou « médecine de la longévité » est son caractère « révolutionnaire ». Au plan purement médical, on s'appuie sur les connaissances de physiologie et sur des raisonnements différents de ceux employés habituellement en médecine de soins (celle qui traite les maladies). Ces objectifs différents (gérer la santé et non pas traiter la maladie), ces méthodes différentes de diagnostic et de suivi font que la plupart des autres professionnels de santé sont désarçonnés. Certains restent attentifs, reconnaissant qu'il ne s'agit pas là de leur domaine de compétence, d'autres malheureusement ont des réactions de rejet. En revanche, il est certain que cette nouvelle médecine nécessite des compétences que seuls quelques médecins en France ou en Europe ont. Notre Centre est par exemple unique en France.
Existe-t-il des possibilités « naturelles » pour ralentir le vieillissement, par exemple, pour augmenter le taux de certaines hormones dans notre corps ?
Dr Christophe de Jaeger : Oui, la pratique du sport à un certain niveau peut, par exemple, jouer sur certains taux hormonaux. Mais cette action reste très limitée. De la même façon, le respect des grandes règles nutritionnelles favorise un meilleur vieillissement en diminuant le risque d'émergence de certaines maladies chroniques. Mais il faut être extrêmement clair. Il ne s'agit que d'interventions ponctuelles en terme d'efficacité par rapport à ce que la médecine du vieillissement peut aujourd'hui offrir.
Pourquoi la médecine antiâge a-t-elle si mauvaise réputation ?
Dr Christophe de Jaeger : La réponse est simple. Actuellement la « médecine antiâge » est totalement galvaudée. On la voit à toutes les sauces et elle n'est pour certains qu'un argument marketing. D'autres ne font que quelques dosages biologiques et tirent des conclusions simplistes. D'autres encore confondent médecine antiâge et médecine esthétique
La médecine du vieillissement est en fait une spécialité extrêmement complexe, qui s'appuie sur des tests physiologiques et des dosages spécifiques. Elle implique des conseils basés sur des diagnostics et un suivi rigoureux. Nous avons ainsi contribué à créer un Institut de formation à la médecine antiâge réservé aux professionnels de santé francophones. Les choses avancent et j'espère que prochainement les gens intéressés par un vieillissement différent feront la différence entre l'équivalent d'un panneau publicitaire « antiâge » et une réelle prise en charge physiologique de haut niveau.
Le Centre médical européen santé et longévité |
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Rester en bonne santé et vivre longtemps implique donc une démarche volontaire et une prise en charge hautement spécialisée. Cette prise en charge est la vocation du Centre médical européen santé et longévité. Ce Centre, unique en son genre en France, va porter un regard différent sur votre santé. Son ambition n'est pas de traiter une maladie mais d'optimiser votre santé quel que soit votre âge et d'éviter ou retarder ainsi au maximum la survenue de maladie(s) chronique(s) dégénératives(s). |
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Centre médical européen santé et longévité - Cemesal |
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