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01-01-2001

Lycopène et cancers : des résultats particulièrement intéressants sur le cancer de la prostate

Les résultats de plusieurs études récentes confirment le rôle que le lycopène semble jouer dans la protection contre le cancer et, en particulier, contre le risque de cancer de la prostate.

Le lycopène est un pigment naturel que l'on trouve abondamment dans la tomate à qui il donne sa couleur rouge. Avec le bêta-carotène et la lutéine, c'est l'un des caroténoïdes les plus courants dans l'alimentation comme dans le sang et certains tissus de l'homme. C'est un puissant antioxydant, capable de neutraliser l'oxygène singulet et les radicaux libres. Il agit également sur la communication intercellulaire et le contrôle de la croissance cellulaire.

Des études in vitro et in vivo sur la croissance de cellules tumorales suggèrent des effets protecteurs du lycopène sur certains cancers spécifiques incluant le cancer de la prostate. Elles montrent que le lycopène inhibe la croissance des cellules cancéreuses.

L'effet bénéfique de la consommation de tomates

L'intérêt des chercheurs pour le lycopène avait été stimulé, en 1995, par la publication des résultats d'une étude épidémiologique portant sur 48 000 professionnels de santé conduite par le Dr. Edward Giovanucci, de la Harvard School of Public Health. Ils indiquaient que les hommes qui mangeaient des tomates ou des produits à base de tomates au moins dix fois par semaine avaient 45% moins de risque de développer un cancer de la prostate que ceux qui en consommaient peu.

En 1997, au cours d'un congrès international organisé à New York par la Fondation Américaine pour la Santé, en collaboration avec le Conseil de la Recherche sur la Tomate, plusieurs études réalisées par des équipes de chercheurs américaines et européennes ont été présentées. Les résultats démontraient clairement l'effet bénéfique de la consommation de tomates et de produits à base de tomates sur la réduction du risque de certains cancers. Ils indiquaient également que le lycopène pouvait être le facteur contribuant à cette réduction de risque. En particuliers, une étude réalisée par Carlo La Vecchia de l'Institut Mario Negri, portait sur 204 personnes, la moitié d'entre elles étant atteinte d'un cancer du poumon. Elle a montré que les taux plasmatiques de lycopène étaient significativement plus faibles chez les malades que dans le groupe témoin. De surcroît, chez les patients atteints d'un cancer et ayant l'habitude de fumer, les taux de lycopène étaient les plus bas.

35 études statistiquement significatives

En 1999, un article publié dans le Journal of the National Cancer Institute a passé en revue 72 études épidémiologiques et a examiné les liens existant entre le risque de cancer, la consommation de tomates, de produits à base de tomates et les niveaux sanguins de lycopène. 57 études faisaient état d'une relation inverse entre la consommation de tomates ou les niveaux sanguins de lycopène avec le risque de cancer sur différents sites anatomiques. 35 d'entre elles étaient statistiquement significatives. Les preuves d'un effet bénéfique étaient les plus fortes pour les cancers de la prostate, des poumons et de l'estomac. Les données suggéraient également un effet bénéfique pour les cancers du pancréas, du colon et du rectum, de l'œsophage, de la cavité buccale, du sein et de l'utérus.

Des niveaux de lycopène plus bas en cas de cancer de la prostate

Une importante étude prospective, utilisant des échantillons de plasma de la Physician's Health Study, a examiné les liens entre le risque de cancer de la prostate et les concentrations sanguines de plusieurs antioxydants. Les résultats ont montré que le lycopène était le seul antioxydant trouvé à des niveaux moyens significativement plus bas chez les sujets atteints d'un cancer de la prostate que chez les témoins.

Une autre étude a observé les niveaux de lycopène et d'autres caroténoïdes importants dans le sérum sanguin et les tissus de la prostate de sujets cancéreux et de témoins. Ils ont constaté que, s'il n'y avait pas de différence entre les deux groupes concernant les niveaux de bêta-carotène et d'autres caroténoïdes dans le sérum et les tissus, ceux de lycopène étaient significativement plus faibles chez les patients atteints d'un cancer que chez les témoins.

Une étude clinique montre l'efficacité du lycopène

Une étude présentée, en avril 1999 à Philadelphie, au meeting de l'American Association for Cancer Research, indique que le lycopène pourrait ne pas avoir seulement un effet préventif mais, également, être utile dans le traitement du cancer de la prostate

33 hommes, atteints d'un cancer de la prostate, ont reçu de façon aléatoire, 30 jours avant d'être opérés, 15 mg de lycopène deux fois par jour ou un placebo. Les examens ont permis de montrer que, chez les hommes prenant des suppléments, les niveaux de lycopène, dans le sang et dans les tissus de la prostate avaient augmenté de 22%.

La taille de la tumeur était plus petite chez les hommes supplémentés et la prolifération des cellules cancéreuses avait diminué. Chez les hommes prenant du lycopène on a également observé une tendance à la normalisation des cellules cancéreuses. Le cancer ne s'était étendu que chez 33% des sujets supplémentés mais chez 75% des sujets sous placebo. Enfin, dans le groupe supplémenté, les niveaux d'antigène spécifique de la prostate (PSA) avaient chuté de 20% alors qu'ils étaient restés inchangés dans le groupe sous placebo. Bien que la taille de l'échantillon de cette étude ne soit pas très importante, elle laisse supposer que le lycopène pourrait jouer un rôle particulièrement important dans le traitement de cette maladie.


Références :

Intake of carotenoids and retinol in relation to risk of prostate cancer, Journal of the National Cancer Institute, 1995 ; 87 :1767-1776.

Tomatoes, tomato-based products, lycopene and cancer : review of the epidemiologic literature, Journal of the National Cancer Institute, 1999 ;91,317-331.

Lower prostate cancer risk in men with elevated plasma lycopene levels : results of a prospective study, 1999 ;59 :1225-1230.

Serum and tissue lycopene and biomarkers of oxidation in prostate cancer study : a case control-study. Nutr. Cancer, 1999 ;33 :159-164.

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