Entretien avec le Dr Philippe Lagarde, cancérologue et auteur de plusieurs ouvrages sur le cancer. Spécialiste des thérapies anticancéreuses conventionnelles, il est également un ardent défenseur de la convergence des thérapies «dures» et «douces». |
Dr Philippe Lagarde |
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Peut-on dire, aujourd'hui, que les traitements ont progressé et que l'on meurt moins du cancer ?
Malgré les émissions de télévision qui annoncent des résultats assez bons, la vérité est que l'on ne progresse pratiquement pas. Et, pour le moment, les voies nouvelles ne donnent rien sur le terrain. Si quelques chercheurs fondamentalistes font de petits pas en avant dans différentes directions, cela ne se traduit aucunement par des résultats pour nous, les cliniciens, qui sommes sur le terrain. |
Quel est le rôle de l'alimentation dans les cancers ?
L'alimentation joue sûrement un rôle dans la prévention. Le problème est de savoir quelle alimentation et, surtout, si l'on est capable, maintenant, d'avoir une alimentation de qualité. C'est très difficile. |
Mais comme on ne peut pas savoir à quel moment on est atteint d'un cancer, ne serait-il pas préférable de l'éliminer totalement ?
Je ne pense pas qu'il faille l'éliminer totalement. Je crois qu'il ne faut pas être sectaire ni strict. Je vous donne un exemple. Si vous êtes en phase terminale d'un cancer, vous avez des métastases un peu partout. Ces cellules mangent beaucoup de glucose. C'est pour cela que vous maigrissez. Le corps manque de glucose et, à ce moment-là, on est obligé d'en donner. |
Mais est-ce suffisant ou faut-il se supplémenter ?
Non, cela ne suffit pas. Tous les produits que vous consommez, même s'ils ne proviennent pas de l'agriculture industrielle, sont très appauvris en minéraux et en vitamines. Alors, ce qui aurait été normalement logique et suffisant, se recharger en minéraux et en vitamines par une alimentation correcte, n'est plus possible. En plus, avec la congélation, le lavage, l'épluchage, il n'y a plus rien dans ce que nous mangeons. Alors on est obligé d'en venir aux compléments alimentaires. Encore faut-il qu'ils soient de qualité et savoir les utiliser. |
Est-ce qu'il y a d'autres compléments nutritionnels ?
Les minéraux sont très importants, d'abord pour le système immunitaire. C'est comme le moteur d'une voiture. Il lui faut de l'essence et l'essence, ce sont les minéraux. Après, il faut démarrer et le démarreur ce sont les modulo stimulateurs. Lorsqu'ils veulent remettre en état le système immunitaire qui est bloqué, beaucoup de médecins font l'erreur de donner des stimulateurs, sans mettre d'essence. Cela ne peut pas fonctionner car il faut d'abord recharger les gens en minéraux. |
Est-ce que des extraits de plantes peuvent participer à la prévention ?
Certainement, parce que vous avez des tas de plantes antioxydantes, des tas de plantes détoxiquantes, etc., et il est donc certain que cela ne peut qu'amener un plus. Par exemple, l'aloe, vendue soi-disant pour guérir le cancer. Elle ne guérira probablement jamais un cancer, mais elle peut aider dans ce sens là. |
Les extraits de cartilage de requin ont-ils une utilité ?
L'extrait de cartilage de requin, il y a beaucoup à en dire. |
L'extrait de cartilage qui a le plus de chances de réussir est congelé et contient une forte concentration de ces protéines. En traitement, il doit être utilisé de façon continue. Si, par exemple, vous donnez trois flacons pendant la journée et que vous ne donnez rien au cours de la nuit pendant douze heures, l'angiogenèse reprend. |
Le cartilage de requin, oui, c'est intéressant. Il y a de gros travaux aux Etats-Unis et au Canada qui ont débouché sur un produit injectable. Il est actuellement en phase III d'expérimentation. Des millions et des millions de dollars ont été misés sur ce produit*. |
Les compléments nutritionnels peuvent-ils jouer un rôle en cas de chimiothérapie ou de radiothérapie. Ne peuvent-ils pas, dans certains cas, inactiver ou diminuer leurs effets ? Je pense notamment aux antioxydants.
Les antioxydants peuvent diminuer l'effet de la radiothérapie. Plus la pression d'oxygène est importante, plus la zone est oxydée, plus l'action de la radiothérapie est efficace. Il est donc certain qu'il ne serait pas logique de prendre de la vitamine C à forte dose durant une radiothérapie. J'interdis ces grands antioxydants pendant le passage de la radiothérapie. Ceci dit, immédiatement après la radiothérapie, au contraire, il faut augmenter leurs doses. En particulier, celles du glutathion, de la vitamine C, de la vitamine E et du sélénium. |
En conclusion, un dernier conseil ?
Je pense qu'il faut essayer de manger le moins mal possible, deuxièmement prendre un cocktail de compléments alimentaires, faire du sport et puis, le dernier, c'est une boutade, ne pas travailler, pour éviter le stress. |
* NDLR : le Dr Lagarde fait allusion aux extraits liquides de cartilage de requin développés par les laboratoires Aeterna au Québec, dont la forme injectable dite AE-941 ou « Neovastat » est en phase III d'expérimentation clinique. Deux formes orales de la même molécule sont déjà commercialisées par Aeterna comme suppléments nutritionnels : le CarTcell, la plus puissante et la plus coûteuse, qui doit être conservé congelé et le CarTcell NF (« non frozen ») qui peut être conservé à température ambiante et qui est distribué par Smart Dfn S.A. sous la marque Cartiplus. |
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