L'homme a toujours fantasmé sur la pilule anti-âge qui lui rendrait sa jeunesse éternelle et ne le confronterait pas à sa propre mort. Or il n'existe aucune gélule ou potion capable d'un tel miracle. Cependant, la médecine préventive incluant la nutrition, la micro nutrition et les rééquilibrages hormonaux peut aider à vivre mieux et plus longtemps. Comme nous le montrent les dernières découvertes sur le génome humain, l'inactivité physique engendre une myriades de maladies lorsque le gène de l'activité physique n'est pas sollicité En effet, aussi surprenant cela soit-il, nous possédons un gène correspondant à l'activité physique. Les personnes physiquement actives qui s'alimentent correctement et utilisent des suppléments micro nutritionnels ont des marqueurs biologiques dix à vingt ans plus jeunes que leur âge chronologique. L'éternelle jeunesse, dans ce cas, pourrait se référer non pas à vivre le plus longtemps possible mais à vivre toute son existence sans maladie physique, mentale ou dégénérative. Ne pas prendre en compte la dimension capitale de l'exercice dans la prévention des maladies, équivaut à se priver d'un élément essentiel à notre survie. |
1 - Le gène de l'activité physique
Les évaluations anthropologiques des phénotypes des Homo sapiens de la dernière ère Paléolithique révèlent que nous avons hérité de gènes développés pour maintenir un style de vie physiquement actif. En fait, Eaton et Konner (Paleolithic nutrition: a consideration of its nature and current implications. N. Engl. J. Med. 312: 283-289, 1985) soulignent que la constitution génétique humaine n'a pratiquement pas changé depuis l'apparition de l'Homo sapiens, il y a environ 40 000 ans, jusqu'à l'homme moderne. Les généticiens ont analysé ce gène de l'activité physique sur une période remontant à 10 000 ans. Ils démontrent que la vie sédentaire actuelle diminue l'expression de ce gène, perturbe l'homéostasie de ses mécanismes physiologiques normaux et contribue directement à des désordres multiples et chroniques de santé. |
2 - le combat contre l'inactivité physique
Le volume quotidien moyen d'activité physique a baissé chez l'homme de façon alarmante au cours du siècle passé. On sait maintenant qu'elle affecte avantageusement le corps humain. Il n'existe pas de moyen plus efficace que l'exercice physique associé à un régime alimentaire et à la prise de nutriments essentiels pour prévenir, voire, guérir presque toutes les maladies chroniques. Pourtant, elles augmentent de façon alarmante en même temps que les dépenses qui leurs sont associées. Grundy, un cardiologue américain de renommée mondiale, souligne dans la revue Circulation (n°10 : p988 (1999)): "L'obésité et l'inactivité physique sont certainement les causes dominantes de la résistance à l'insuline, bien plus que les facteurs génétiques affectant sans aucun doute sa sévérité. La thérapie la plus efficace est la perte de poids par l'activité physique. Les efforts pour atteindre, par l'activité physique, un poids de corps souhaité, sont des composantes essentielles de la prévention en santé publique comme dans les arènes cliniques." |
3 - Les maladies dues à l'inactivité physique
A - Maladies cardiovasculaires &
En 1998, aux USA, 41 % des décès étaient imputables aux maladies cardiovasculaires. L'inactivité physique en est l'unique cause. Il suffit de marcher une heure par jour ou de faire de la musculation pour éviter le risque d'infarctus. L'exercice régulier diminue le mauvais cholestérol, c'est-à-dire le taux de VLDL (very low density lipoprotein), augmente le HDL et chez certaines personnes, diminue le LDL. Il réduit la tension artérielle ainsi que la résistance à l'insuline et influence favorablement les fonctions cardiovasculaires. L'inactivité physique diminue la production d'oxyde nitrique (NO), un puissant régulateur de la vasodilatation et un protecteur cardiovasculaire. Les bienfaits de l'exercice se traduisent par des effets stimulateurs puissants du NO. |
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En fait, l'incidence des maladies s'élève quand le poids du corps s'accroît. Par exemple, un BMI (Body Mass Index) supérieur à 35 kg/m2 augmente le risque d'avoir un diabète de type 2 de 93 % chez la femme et de 42 % chez l'homme. Le risque de la maladie coronarienne a subi une hausse de 86 % avec une élévation de 20 % du poids chez l'homme et de 36 % chez la femme. |
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Le plus grand nombre de maladies comme l'hypertension, l'arthrite et la maladie de la vésicule biliaire est aussi liée à l'obésité. Sans aucun doute, une des meilleures approches de la santé publique serait-elle de se concentrer sur des mesures prévenant l'obésité. L'exercice physique semble un élément essentiel dans ce domaine. |
D - CancersL'inactivité physique semble être responsable de nombreux cancers, comme le cancer du sein chez la femme, le cancer du colon, de la prostate et du pancréas. Les effets protecteurs de l'activité physique sur certains cancers sont de plus en plus mis en avant dans la littérature scientifique.Friedenreich et al. «Case control study of lifetime physical activity and breast cancer risk»Am.J.Epidemiol 154 :336-347, 2001) démontrent sur 35 études que le manque d'activité physique chez les femmes accroît le risque du cancer du sein. L'exercice, par des mécanismes encore partiellement inconnus, diminue l'activité des oestrogènes sur certains récepteurs hormonaux du sein. Le manque d'exercice est aussi responsable de l'incidence du cancer du colon par des aspects multiples : transit intestinal lent engendrant le risque carcinogène, l'augmentation de l'insuline stimulant la croissance des cellules épithéliales, l'altération des taux de prostaglandines, la dépression de la fonction immunitaire et, enfin, la modification du métabolisme de la bile. D'autres cancers, comme celui de la prostate ou du pancréas semblent diminuer chez les personnes pratiquant l'exercice physique E - Ostéoporose et sarcopénieEntre 20 et 80 ans, nous perdons approximativement 20 à 30 % de notre masse de muscle squelettique. Cette perte liée au vieillissement, parfois décrite comme «sarcopénie de vieillesse» et généralement associée à l'ostéoporose, est la conséquence d'un processus multifactoriel complexe. Le chute de l'hormone de croissance et de l'IGF-1 avec le vieillissement n'a probablement pas de conséquences sur la masse musculaire. En effet, le rôle de l'IGF-1, produit localement dans le muscle en réponse à l'exercice, est bien plus considérable (Hameed et all “Sarcopenia and hypertrophy: a role for insulin-like growth factor-1 in aged muscle?” Exerc Sport Sci Rev 2002 Jan;30(1):15-9).Les directives de santé publique se concentrent principalement sur la promotion de l'activité physique de type aérobic qui augmente les aptitudes cardiorespiratoires mais a peu d'impact sur la composition du corps. Cependant, les toutes dernières recherches préconisent le travail en résistance qui a des effets profonds sur le système musculaire squelettique et contribue à maintenir les capacités fonctionnelles tout en prévenant l'ostéoporose, la sarcopénie, le mal de dos, d'autres handicaps et les maladies évoquées précédemment. |
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L'inactivité physique engendre donc une atrophie musculaire et une perte osseuse. L'exercice produit de nouvelles formations osseuses (How JW « Role of nitric oxyde and prostaglandins in the bone formation response to mechanical load» Exerc Sport Sci Rev 28 : 185-188, 2000 ) en stimulant la production d'IGF-1, des prostaglandines et d'oxyde nitrique. |
F - Maladies neurodégénérativesNotre société est malade à cause du stress de la vie moderne avec pour conséquences dépression, anxiété et maladies neurodégénératives.Dans les années 90, les scientifiques pensaient que les effets de l'exercice sur la santé en général favorisaient indirectement une meilleure humeur et un bien-être, mais maintenant il semble que ces bons effets soient dûs à une action moléculaire directe sur le cerveau. En effet, plusieurs aspects physiologiques de l'exercice ont un impact direct sur les fonctions cérébrales. Les facteurs neurotrophiques sont des molécules stimulées par l'exercice. L'élément le plus puissant assurant la survie et la croissance des neurones, le Brain-Derived Neurotrophic Factor (BDNF), est aussi le médiateur de l'efficacité synaptique dans la neurotransmission ainsi que celui de la plasticité du cerveau. D'autres facteurs de croissance sont stimulés par l'exercice, le Nerve Growth Factor (NGF) et le Fibroblast Growth Factor 2 (FGF-2). Néanmoins, leur stimulation est temporaire et moins robuste que celle du BDNF. Celui-ci est la meilleure molécule connue pour ses effets bénéfiques à long terme. L'exercice physique est donc un puissant neurotrophique augmentant la survie et la reconstruction des neurones et lutte efficacement contre la démence, la maladie d'Alzheimer et celle de Parkinson. G - Stress, dépression et anxiétéUne exposition prolongée au stress qui produit des hormones du stress (cortisol) en grande quantité est dangereux pour la santé de nos neurones et leur survie, particulièrement sur l'hippocampe (Salposki (1996) « Why stress is bad for your brain » Science 273, p749).En réponse à un stress aigue et chronique, les neurones subissent des changements morphologiques incluant une atrophie des dendrites avec un impact négatif sur la plasticité du cerveau. Chez l'homme, l'exercice est reconnu pour diminuer le stress, la dépression et l'anxiété. (Byrne (1993) «The effect of exercise on depression, anxiety and other mood state : a review» J Psychosom Res 37, p565). Les études soulignent que le cortisol réduit la disponibilité du BDNF dans l'hippocampe et que faire de l'exercice avant une situation stressante inhibe ce processus. Ce mécanisme moléculaire ouvre une voie de futures recherches très excitantes pour la santé de l'homme. L'exercice induit une modulation de gènes associée à la plasticité du cerveau, comme le BDNF, qui engendre la vascularisation du cerveau, l'extension des neurones et la survie d'une variété importante de neurones avec l'âge. Le BDNF, stimulé par l'exercice est donc l'un des plus puissants neurotrophiques neuro-protecteurs. L'exercice renforce la structure des fonctions neuronales et facilite les transmissions synaptiques. Le stress chronique, via l'hormone du cortisol, est le plus puissant dévastateur des neurones, principalement en inhibant ce facteur de croissance indispensable à notre survie. La dépression est le plus souvent accompagnée d'un excès de cortisol et l'un des mécanismes importants des anti-dépresseurs découverts récemment est la restauration du BDNF dans le cerveau. L'exercice, via l'augmentation du BDNF, a la même particularité (Russo « Exercise, antidepressant medications, and enhanced brain derived neurotrophic factor expression» Neuropsychopharmacology 21, 679-682 (1999)). |
4 - Exercice, nutrition & micro nutrition : le tiercé gagnant
Une mauvaise alimentation, un manque de nutriments essentiels mais, surtout, une activité physique insuffisante figurent parmi les principaux facteurs de risque de cardiopathies coronariennes, d'accidents vasculaires cérébraux, de plusieurs formes de cancers, de diabète de type 2, d'hypertension, d'obésité, d'ostéoporose, de caries dentaires, Une activité physique régulière diminue les risques en agissant sur les lipides sanguins, la tension artérielle, la thrombose, le poids corporel, la tolérance au glucose, la résistance à l'insuline et autres changements métaboliques avérés comme ceux qui se produisent avec les hormones stéroïdiennes et les facteurs de croissance. Elle permet aussi de combattre le stress, l'anxiété et la dépression. |
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5 - Ortho-moléculaire contre médecine toxique
En 1968, un des grands savants du siècle passé, Linus Pauling, deux fois Prix Nobel de chimie, inventa le terme de nutrition ortho-moléculaire qui signifie «la molécule juste». Pauling découvrit qu'en donnant au corps les molécules appropriées et les bons aliments, la plupart des maladies pouvaient être évitées. L'exercice est aussi la «molécule juste pour notre corps» et notre génétique nous le prouve. Être sédentaire, c'est comme avoir une carence. |
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Conclusion
A l'époque de la Grèce Antique, cultiver son esprit comme son physique faisait partie des mœurs. Le grec se référait à la « Philocalie », par définition l'amour de ce qui est beau, c'est-à-dire aussi bien les Lettres de l'esprit, la spiritualité et l'esthétique des corps. Hippocrate, "le Père de la Médecine", disait déjà à ses étudiants : "Votre alimentation doit être votre médecine et votre médecine votre alimentation". Il insistait sur la consommation de substances nutritives.
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