Vous avez déjà entendu parler des bienfaits du pamplemousse ? Fréquemment mis en avant pour ses atouts nutritionnels et ses bienfaits pour la santé, le pamplemousse est bien souvent confondu avec le pomelo. Aussi connu sous son nom anglais Grapefruit ou sous son nom scientifique Citrus paradisi, le pomelo est couramment consommé en Occident tandis que le véritable pamplemousse est cultivé et vendu principalement en Asie. Ces deux agrumes diffèrent d’ailleurs sur plusieurs points dont la structure, le goût et l’utilisation. A l’écorce plus fine et au goût plus doux qu’un pamplemousse, le pomelo est très apprécié nature ou en jus tandis que le pamplemousse est principalement utilisé en cuisine. Néanmoins, ces deux fruits partagent des points communs car le pomelo est issu d’un croisement entre le pamplemoussier et l’oranger. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les bienfaits du pomelo rappellent les vertus du pamplemousse et de l’orange, et suscitent l’intérêt de la communauté scientifique.
Les propriétés nutritionnelles et bénéfiques du pomélo
Si on évoque souvent les bienfaits du pamplemousse ou de l’orange, il pourrait en être de même pour le pomelo. A l’instar d’autres agrumes, le pomelo présente d’excellentes propriétés nutritionnelles. Il regorge en effet de nombreux nutriments et vitamines comme la vitamine C, réputée pour son pouvoir antioxydant et ses bienfaits pour l’organisme. Ses vertus ne s’arrêtent d’ailleurs pas là, si l’on en croit les nombreuses études scientifiques menées sur le pomelo.
Une richesse en flavonoïdes aux effets antioxydant et cytoprotecteur
Depuis une centaine d’années, la communauté scientifique s’intéresse de plus en plus aux fruits du genre
Citrus dont le pamplemousse et le pomelo font partie. L’intérêt des chercheurs s’explique par la présence d’un mélange complexe de principes actifs
1. Parmi ces derniers, ce sont tout particulièrement les polyphénols, ou plus précisément les flavonoïdes, contenus dans le pomelo qui intéressent les scientifiques. Les flavonoïdes sont des molécules connues pour leur fort pouvoir antioxydant, qui leur confère un grand intérêt thérapeutique pour protéger les cellules contre les dommages causés par les radicaux libres, et ainsi lutter contre le vieillissement cellulaire. Des chercheurs ont ainsi tenté de quantifier et d’identifier les flavonoïdes contenus dans le pomelo. Leurs résultats, publiés dans la revue
Oxidative Medicine and Cellular Longevity, ont mis en évidence 13 flavonoïdes différents dont les principaux sont la naringine et l’isonaringine
2. D’après les chercheurs, la bioactivité de ces flavonoïdes confère au pomelo d’excellentes propriétés antioxydantes et un fort effet cytoprotecteur, c’est-à-dire un effet protecteur pour les cellules contre l’agression d’agents nocifs.
Une source en naringine, un flavonoïde puissant
Plusieurs études ont ainsi révélé que le pomelo était une source intéressante en naringine. Ce flavonoïde a été très étudié ces dernières années en raison de ses nombreux bienfaits pour l’organisme. Parue dans
Pharmaceutical Biology, une revue de la littérature scientifique résume d’ailleurs les différentes découvertes sur la naringine
3. Celle-ci serait notamment impliquée dans la modulation de plusieurs voies de signalisation de l’organisme. Ce rôle lui confère de nombreuses activités pharmacologiques dont un effet anti-inflammatoire et une action dans la régénération osseuse. Les chercheurs lui attribuent d’autres effets bénéfiques pour lutter contre le stress oxydatif à l’origine du vieillissement cellulaire, contre le syndrome métabolique, contre certains dommages génétiques, contre certains cancers ou encore contre des maladies du système nerveux central. Une autre revue publiée dans
Planta Medica souligne également l’intérêt thérapeutique de la naringine pour combattre l’asthérosclérose, les troubles cardiovasculaires, le diabète, les troubles neurodégénératifs, l’ostéoporose, ou encore les troubles rhumatologiques
4.
L’effet anti-microbien du pomelo
En plus de présenter un fort pouvoir antioxydant, le pomelo pourrait avoir une action antimicrobienne. C’est ce que révèlent deux études parues dans la revue
Journal of Alternative and Complementary Medicine5,6. Les résultats de ces études menées sur un extrait de pomelo ont mis en évidence une activité anti-bactérienne face à plusieurs souches bactériennes. Des analyses approfondies ont révélé que certains principes actifs du pomelo pourraient perturber la membrane bactérienne. Ce phénomène pourrait induire une baisse de l’activité des bactéries, et la mort des bactéries dans certains cas. Les scientifiques mentionnent également d’autres rapports qui indiquent que l’extrait de pomelo aurait une action anti-microbienne encore plus importante. D’après ces données, il serait efficace contre plus de 800 souches de bactéries et de virus, 100 souches de champignons, ainsi qu’un large spectre de parasites.
L’intérêt thérapeutique du pomelo d’après la recherche
Au fur et à mesure des découvertes sur le pomelo, de nombreux chercheurs se sont intéressés à de potentielles applications thérapeutiques. Leurs travaux ont notamment porté sur l’action de la naringine et l’activité anti-microbienne identifiées avec l’utilisation d’un extrait de pomelo.
Le pomelo pour le traitement des infections urinaires
Parue dans la revue scientifique
Journal of Alternative and Complementary Medicine, une étude suggère que le pomelo pourrait avoir une action positive pour le traitement d’infections urinaires
7. Réalisée au sein de l’hôpital Wesley Guild au Nigeria, l’étude a porté sur 4 patients pour lesquels une infection des voies urinaires avait été diagnostiquée. Chacun des patients présentaient une souche bactérienne différente : Pseudomonas aeruginosa, des bactéries du genre Klebsiella, Staphylococcus aureus et Escherichia coli. Pour évaluer l’action anti-bactérienne du pomelo, les patients ont reçu un traitement de graines de pomelo à prendre oralement. Après deux semaines de suivi, les chercheurs ont révélé des réponses positives chez les patients, à l’exception du patient infecté par Pseudomonas aeruginosa. Chez ce patient, les chercheurs ont néanmoins constaté un résultat surprenant. Si les graines de pomelo n’ont pas permis d’éliminer les souches pathogènes, le traitement a permis de rendre l’efficacité à certains antibiotiques auxquels la souche Pseudomonas aeruginosa était devenue résistante. Ces premiers résultats laissent présager un intérêt thérapeutique du pomelo pour le traitement des infections urinaires.
L’effet anti-inflammatoire du pomelo sur l’intestin
Au delà de son effet anti-microbien, les chercheurs ont également étudié l’action anti-inflammatoire du pomelo. Parue dans la revue
Pakistan Journal of Pharmaceutical Sciences, une étude a évalué l’intérêt du pomelo pour le traitement de certaines maladies inflammatoires
8. Les chercheurs ont comparé les effets de l’administration d’un extrait de pomelo, seul ou en association avec un extrait d’orange, chez des rats présentant une colite aïgue, c’est-à-dire une inflammation du colon. Les résultats ont révélé que l’utilisation du pomelo a permis de limiter l’évolution des lésions inflammatoires, de diminuer la survenue de diarrhée et de restaurer les taux de glutathion. Cette molécule est connue pour être un des plus puissants antioxydants de l’organisme, comme le souligne notre article sur
le rôle vital du gluthation. Très encourageants, ces premiers résultats suggèrent que le pomelo pourrait avoir un effet bénéfique dans le cadre d’un traitement de maladies inflammatoires.
Le pomelo dans la modulation du métabolisme lipidique chez des rats obèses
Le pomelo pourrait également avoir un intérêt en prévention de certaines maladies. C’est ce que révèle une étude parue dans la revue
Food & Fonction. Dans cette étude, les chercheurs ont évalué l’effet d’une consommation en pomelo chez des rats obèses
9. Au cours de leurs travaux, les scientifiques ont constaté que l’utilisation du pomelo a permis de supprimer l’accumulation de tissus gras au niveau du foie et de diminuer l’expression de deux gènes hépatiques impliqués dans la lipogenèse. En d’autres termes, cela signifie que la consommation de pomelo pourrait permettre de limiter la formation de graisses. De plus, les composants du pomelo ont permis d’augmenter l’expression d’un gène hépatique impliqué dans la consommation des acides gras par les mitochondries. Ces tests ont également mis en évidence une réduction des dommages causées par les radicaux libres, une plus grande activité des enzymes hépatiques ainsi qu’une protection des lipides hépatiques et des protéines. Si ces résultats doivent être confirmés chez l’Homme, ces études suggèrent que le pomelo pourrait présenter un atout dans la lutte contre l’obésité.
La naringine du pomelo, un nouvel espoir pour le traitement du syndrome métabolique ?
En plus des résultats positifs obtenus chez les rats obèses, des chercheurs se sont intéressés à l’utilisation du pomelo dans la lutte contre le syndrome métabolique
10. Ce syndrome correspond à la survenue d’un ensemble de signes physiologiques dont le surpoids et l’obésité. En l’absence de traitement adéquat, ces signes peuvent entraîner certaines complications pour la santé comme l’apparition d’un diabète ou de maladies cardiovasculaires. Parue dans la revue
Advances in Nutrition, l’étude sur l’intérêt du pomelo dans la lutte contre le syndrome métabolique a mis en évidence plusieurs actions bénéfiques de la naringine. Celle-ci pourrait agir au niveau de plusieurs processus physiologiques impliqués dans la consommation des graisses par l’organisme. Obtenus sur des modèles animaux, ces premiers résultats doivent maintenant être vérifiés chez l’Homme.
Très apprécié pour son goût, le pomelo est désormais plébiscité par la communauté scientifique qui lui attribue de nombreux bienfaits pour l’organisme. Grâce à ses nombreux atouts nutritionnels et à la présence de plusieurs principes actifs, le pomelo pourrait en effet présenter un grand intérêt pour la santé. Cela s’explique notamment par la présence d’un puissant principe actif : la naringine. C’est pourquoi un extrait de pomelo standardisé à 99% en naringine a été formulé sous forme de complément alimentaire.
Attention : Pour les personnes qui suivent un traitement médical, il convient de demander conseil à votre thérapeute afin d’éviter certaines interactions médicamenteuses
> Sources :
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6. Heggers JP, Cottingham J, Gusman J, Reagor L, McCoy L, Carino E, Cox R, Zhao JG, « The effectiveness of processed grapefruit-seed extract as an antibacterial agent: II. Mechanism of action and in vitro toxicity », J Altern Complement Med, 2002 Jun, 8(3):333-40.
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10. M. Ashraful Alam, Nusrat Subhan, M. Mahbubur Rahman, Shaikh J. Uddin, Hasan M. Reza, and Satyajit D. Sarker, « Effect of Citrus Flavonoids, Naringin and Naringenin, on Metabolic Syndrome and Their Mechanisms of Action », Adv Nutr, 2014 Jul, 5(4): 404–417.