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01-08-2006

L'ipriflavone combat efficacement l'ostéoporose

L'ipriflavone, un isoflavone synthétisé à partir de la daïdzéine du soja, a montré son efficacité à combattre l'ostéoporose dans plus de 60 études sur l'homme.

 
Les isoflavones de soja ont des effets quelque peu similaires à ceux des œstrogènes. Ils peuvent être bénéfiques mais également présenter certains risques, tout comme les œstrogènes.

En 1969, un projet de recherche a été initié pour produire un isoflavone qui posséderait les effets stimulants sur les os sans aucune activité similaire à celle des œstrogènes dans d'autres parties du corps. Un tel produit pourrait aider à prévenir l'ostéoporose sans provoquer d'autres risques pour la santé. L'ipriflavone avait été synthétisé pour la première fois en Hongrie par le Dr Laszlo Feuer. L'ipriflavone est le résultat de ce projet. Après 7 années d'expérimentations réussies sur les animaux, les recherches sur l'homme ont débuté en 1981. Aujourd'hui, l'ipriflavone est disponible dans plus de 22 pays comme supplément nutritionnel. Il est accepté comme traitement de l'ostéoporose dans de nombreux pays incluant l'Italie, la Turquie, le Japon ou l'Argentine.

De nombreuses études ont montré son efficacité

 
Au cours des années 1980 et 1990, des études randomisées, en double aveugle et contrôlées contre placebo, ont montré que l'ipriflavone pourrait prévenir la perte de masse osseuse chez des femmes ménopausées. Selon la presque totalité des études, l'ipriflavone, associé au calcium, peut ralentir et peut-être légèrement inverser la dégradation osseuse. Il semble également aider à diminuer la douleur des fractures causées par l'ostéoporose. N'ayant aucun effet œstrogénique sur d'autres parties du corps, il n'augmenterait pas le risque de cancer du sein ou de l'utérus. D'un autre côté, il ne réduit pas non plus les autres symptômes associés à la ménopause, comme les bouffées de chaleur, les suées nocturnes, les changements d'humeur ou la sécheresse vaginale, pas plus qu'il n'interfère sur le risque cardiovasculaire.

De nombreuses études en double aveugle contrôlées contre placebo et impliquant un total de plus de 1 700 participants ont examiné les effets de l'ipriflavone sur différentes formes d'ostéoporose. Dans l'ensemble, il apparaît que l'ipriflavone peut ralentir la progression de l'ostéo-porose et peut-être dans une certaine mesure l'inverser. Ainsi par exemple, une étude1 de deux ans en double aveugle a suivi 198 femmes ménopausées montrant des preuves d'une perte osseuse. À la fin de l'étude, un gain de densité osseuse de 1 % a été observé chez les femmes prenant de l'ipriflavone, contre une perte osseuse de 0,70 % chez celles sous placebo.

Cependant, une plus vaste et plus longue étude2 ne trouve aucun bénéfice à une supplémentation en ipriflavone. Dans un essai de 3 ans portant sur 474 femmes ménopausées, aucune différence sur l'étendue de l'ostéoporose n'a pu être observée entre le groupe prenant de l'ipriflavone et celui sous placebo. Ces résultats, qui viennent après ceux de plusieurs études montrant un effet bénéfique de l'ipriflavone, peuvent peut-être s'expliquer par le fait que, dans cette étude, les femmes n'ont pris que 500 mg quotidiens de calcium. Dans toutes les autres études, la dose était de 1 000 mg quotidiens. Il est possible que pour agir efficacement, l'ipriflavone, nécessite des doses plus importantes de calcium.

Prévient la perte osseuse et les fractures

 
D'autres travaux de recherches ont montré que la prise quotidienne d'une dose de 600 mg d'ipriflavone pourrait augmenter la densité osseuse de 9 % en trois à neuf mois et entraîner une diminution significative du nombre de fractures au bout de deux ans de traitement. Depuis lors, près de 500 patientes traitées avec de l'ipriflavone dans des études en double aveugle contrôlées contre placebo ont noté des gains significatifs de 5 à 7,1 % dans la densité minérale osseuse de l'ensemble du corps, des avant-bras et des vertèbres. La supplémentation avec de l'ipriflavone a également eu pour résultats une diminution de la douleur et une augmentation de la mobilité3.

Une structure et des fonctions similaires à celles des œstrogènes

 
Les chercheurs ont montré que la structure chimique de l'ipriflavone est similaire à celle d'un œstrogène. Ce qui explique qu'il imite l'action des œstrogènes dans la prévention de la perte osseuse. Les œstrogènes inhibent l'activité des ostéoclastes qui dégradent les os et provoquent la résorption osseuse. L'ipriflavone agit de manière similaire. En dépit de cette capacité de l'ipriflavone à renforcer l'activité des œstrogènes de l'organisme et de ceux qui sont administrés, l'ipriflavone n'a pas d'effet œstrogénique sur l'hypothalamus ou l'hypophyse. Il n'a pas non plus d'action œstrogénique sur les tissus des seins ou de l'utérus. Chez des femmes ménopausées génétiquement prédisposées à des cancers féminins, ces actions œstrogéniques pourraient être dangereuses. L'ipriflavone, simplement, améliore la structure osseuse et prévient la perte osseuse sans effet secondaire néfaste.

Construire de nouveaux os

 
Des chercheurs ont montré que l'ipriflavone active les ostéoblastes. Lorsque ces derniers sont exposés à de l'ipriflavone et à ses métabolites, le processus cellulaire de fabrication des protéines de la matrice osseuse et le dépôt de minéraux osseux sont stimulés.
Des essais cliniques sur l'homme ont montré une augmentation significative de la densité minérale osseuse après un traitement avec de l'ipriflavone. De plus, les recherches indiquent que les actions de construction osseuse de l'ipriflavone sont plus prononcées lorsqu'il est administré conjointement avec d'autres nutriments soutenant les os, comme le calcium, la vitamine D et la vitamine K.

Ipriflavone et calcium

 
On a montré que l'ipriflavone agit avec des suppléments de calcium pour aider à conserver des os plus forts. L'ipriflavone améliore le métabolisme du calcium dans les os en l'amalgamant lui-même à des sites spécifiques de liaison dans des cellules que l'os digère, des cellules précurseurs et des ostéoclastes matures. Ainsi, l'ipriflavone altère le flux du calcium osseux et inhibe la résorption osseuse4.
Une étude de deux ans a évalué les effets de l'ipriflavone sur la construction osseuse des vertèbres de femmes ménopausées avec une faible densité vertébrale osseuse. Les femmes ont pris 200 mg d'ipriflavone trois fois par jour avec 1 g de calcium ou juste du calcium ou un placebo.

Après six mois de supplémentation avec l'ipriflavone associé au calcium, la densité des osseuse des vertèbres a augmenté de 1,4 %, une augmentation cliniquement significative, tandis que dans le groupe placebo, la densité osseuse a diminué de 1,2 % au bout de deux ans. De plus, 20 femmes récemment ménopausées enrôlées dans le groupe placebo ont expérimenté une perte de densité osseuse de 4,9 % après la seconde année. Cela s'explique probablement par le fait que la perte osseuse la plus rapide se produit dans les 5 premières années de la ménopause5.
Un autre groupe de chercheurs a examiné la capacité de l'ipriflavone à prévenir la perte osseuse qui se produit peu de temps après la ménopause. 56 femmes ménopausées avec une faible densité osseuse vertébrale ont reçu 200 mg d'ipriflavone ou un placebo. Toutes ont reçu également 100 mg de calcium chaque jour. Au bout de deux ans, les chercheurs ont constaté qu'il n'y avait pas de perte de densité osseuse vertébrale chez les femmes recevant de l'ipriflavone et du calcium alors que celles ne prenant que du calcium avaient perdu 4,9 % de densité osseuse6.

Vitamine D et ipriflavone

 
La vitamine D et ses métabolites stimulent l'absorption du calcium de l'intestin et sa résorption dans les os. En fait, une déficience en vitamine D et une défaillance de la métabolisation de la vitamine D dans le foie sont des facteurs connus du développement de l'ostéoporose.

On a montré que l'ipriflavone et la vitamine D agissent de façon synergique pour augmenter la densité minérale osseuse. Dans des recherches, l'association de vitamine D3 et d'ipriflavone exerçait une action plus importante de construction osseuse que l'ipriflavone seul. L'association des deux augmentait la densité minérale osseuse sur toute la longueur du fémur alors que l'administration de vitamine D3 seule n'avait aucun effet.
Une étude de 18 mois a montré qu'une association d'ipriflavone et de vitamine D3 stoppait efficacement la perte osseuse de femmes ménopausées. La perte osseuse dans le groupe prenant le traitement combiné était de 0,33 % versus 2,37 % dans le groupe prenant seulement de l'ipriflavone, 1,15 % dans celui prenant de la vitamine D3 seule et 3,70 % pour le groupe placebo7.

Prévention de l'ostéoporose induite par la chirurgie ou des médicaments

 
Un certain nombre de médicaments induisent de façon temporaire un état similaire à celui de la ménopause caractérisé par une perte osseuse rapide, des bouffées de chaleur et d'autres symptômes associés à la ménopause. Des chercheurs ont étudié l'effet de l'ipriflavone dans la restriction de la perte osseuse induite par ces médicaments.
Dans une étude en double aveugle contrôlée contre placebo, 78 femmes traitées avec un GnRH-A (3,75 mg de leuproreline pendant six mois) ont reçu de façon aléatoire 600 mg quotidiens
d'ipriflavone ou un placebo. Les deux groupes ont reçu quotidiennement 500 mg de calcium. Chez les sujets sous placebo, les marqueurs du renouvellement osseux étaient significativement élevés tandis que la densité minérale osseuse avait nettement diminué au bout de six mois. Par contre, dans le groupe supplémenté il n'y avait aucune modification de la densité osseuse ni des marqueurs osseux8.
Généralement, une ovariectomie a pour résultat une rapide perte osseuse. Dans l'objectif d'examiner l'effet de l'ipriflavone dans la prévention de cette perte osseuse, 32 femmes récemment ovariectomisées ont reçu pendant douze mois 500 mg de calcium, 500 mg de calcium et 600 mg d'ipriflavone. Dans le groupe ne prenant que du calcium, les marqueurs de la perte osseuse ont augmenté de façon significative en même temps que la densité minérale osseuse diminuait nettement six mois après l'opération chirurgicale. Dans le même temps, dans le groupe supplémenté avec le calcium et l'ipriflavone, la densité osseuse et les marqueurs de la perte osseuse n'ont montré aucun changement significatif, suggérant que l'ipriflavone protège les femmes d'une soudaine perte osseuse après une ovariectomie9.

Sécurité de l'ipriflavone

 
Plus de 3 000 personnes ont pris de l'ipriflavone dans le cadre de plus de 60 études cliniques et aucun effet secondaire significatif n'a été observé, sauf dans
deux d'entre elles. Dans ces études, la supplémentation en ipriflavone a diminué le nombre de lymphocytes (des globules blancs) d'un certain nombre de sujets. Il est donc recommandé, lors d'un traitement de longue durée, de surveiller régulièrement sa formule sanguine. L'ipriflavone interfère avec certains médicaments, comme la théophylline utilisée dans le traitement de l'asthme.

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1. Agnusdei D. et al., A double blind, placebo-controlled trial of ipriflavone for prevention of postmenopausal spinal bone loss, Calcif. Tissue Int., 1997, 61: 142-147.
2. Alexandersen P. et al., Ipriflavone in the treatment of postmenopausal osteoporosis: a randomized controlled trial, JAMA, 2001, 285: 1482-1488.
3. Agnusdei D. et al., Efficacy of ipriflavone in established osteoporosis and long-term safety, Calcif. Tissue Int., 1997, 61 Suppl 1:S23-7.
4. Miyauchi A. et al., Novel ipriflavone receptors couple to calcium influx regulate osteoclast differenciation and function, Endocrinology, 1996 Aug, 137(8):3544-50.
5. Gennari C. et al., Effect of ipriflavone - a synthetic derivative of natural isoflavones - on bone mass loss in the early years after menopause, Menopause, 1998 Spring, 5(1): 9-15.
6. Agnusdei D. et al., Metabolic and clinical effects of ipriflavone in established postmenopausal osteoporosis, Druhs Exp. Clin. Res., 1989, 15(2): 97-104.
7. Ushiroyama T. et al., Efficacy of ipriflavone and 1 alpha vitamin D therapy for cessation of vertebral bone loss, Int. Gynaecol. Obstet., 1995 Mar, 61 Suppl 1(1): 283-8.
8. Gambacciani M. et al., Ipriflavone prevents the loss of bone mass in pharmalogical menopause induced by gnRH-agonists, Calcif. Tissue Int., 1997, 61: 15-18.
9. Gambacciani M. et al., Effects of ipriflavone administration on bone mass and metabolism in ovariectomized women, J. Endocrinol. Invest., 1993; 16: 33-337.

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