D'après une conférence dans le cadre de L'Anti-aging world conference (Paris, 19 au 19 mars 2004). | |
En général, les acides gras essentiels représentent approximativement 20 % de la masse du cerveau. Cela veut dire que 20 % de notre cerveau provient de substances que notre organisme ne peut pas fabriquer. Ces acides gras sont essentiels parce qu'ils doivent provenir de l'alimentation. Il en existe deux types, deux familles : oméga-3 et oméga-6. Les acides gras oméga-6 proviennent de légumes verts, de céréales et de la viande d'animaux nourris avec des céréales ; les oméga-3 sont abondants dans les légumes verts, les poissons des eaux froides et les fruits de mer, les graines de lin et de colza. |
Les oméga-3 ont une place de plus en plus restreinte dans notre alimentation
À l'ère paléolithique, lorsque le cerveau de l'homo sapiens s'est développé, le rapport oméga-6/oméga-3 apportés par l'alimentation était à peu près de 1 à 1. Dans l'alimentation moderne occidentale, ce rapport tourne autour de 1/10 ou 1/20. |
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Cette évolution dans la consommation des acides gras oméga-3 et oméga-6, qui fait que les oméga-3 ont presque disparu de la chaîne alimentaire humaine, que les oméga-6 y sont maintenant représentés de manière très prépondérante, amène à des distorsions qui se reflètent directement dans tout notre corps et, aussi, naturellement, dans notre cerveau puisqu'il est constitué à 20 % de ces acides gras essentiels qui nous viennent uniquement de notre nourriture. |
Tout est question d'équilibre
Ces deux familles, selon que les eicosanoïdes viennent des oméga-3 ou des oméga-6, ont des rôles très différents dans l'organisme. Aujourd'hui, on les appelle les bons et les mauvais eicosanoïdes. Les mauvais eicosanoïdes étant ceux qui viennent des oméga-6 et les bons venant des oméga-3. Ces mots bons ou mauvais n'ont en réalité pas de sens. Ils sont tous importants. Mais, au départ, au cours de l'évolution, lorsque notre organisme s'est constitué, ils étaient en équilibre. |
Consommation de poisson et taux de dépression
Voilà ce que l'on constate dans le domaine de la dépression. Une des premières études qui a frappé les imaginations a été publiée dans The Lancet. Elle faisait cette constatation assez simple qui est que lorsque l'on regarde la consommation de poisson dans une population donnée, en terme de nombre de livres de poisson par personne et par an, et les taux de dépression qui varient de 1 à 40 entre les différentes populations du globe, on observe une corrélation absolument incroyable puisqu'elle est de 0,84. |
Oméga-3 et symptômes dépressifs
Et puis, lorsque l'on regarde des patients déprimés et que l'on mesure les taux circulants d'oméga-3 dans les plaquettes, dans les érythrocytes, on constate, dans quatre études différentes, que les patients souffrant de symptômes dépressifs majeurs ont des taux d'oméga-3 inférieurs aux témoins. Non seulement cela, mais à l'intérieur d'un groupe de patients souffrant de dépression, la sévérité des symptômes dépressifs est inversement proportionnelle au taux d'oméga-3 dans les érythrocytes. C'est-à-dire que moins un patient dépressif a d'oméga-3, plus ses symptômes dépressifs sont sévères. |
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Ces études sont-elles probantes ?
La question qui se pose est de savoir si des études de cette taille, puisqu'elles sont toutes relativement limitées - il s'agit dans certaines études de 30 patients -, peuvent effectivement nous amener à porter une conclusion sur l'utilisation ou l'utilité des acides gras oméga-3 contre les syndromes dépressifs. |
- Connor W. Importance of n-3 fatty acids in health and disease. Am J Clin Nutr. 74(1): 171S-175S (2000) - Leaf A. Cardiovascular effects of fish oils: beyond the platelet. Circulation, 82; 524-628 (1990) - Stoll et al. Omega-3 fatty acids in bipolar disorder : a preliminary double-blind, placebo-controlled trial. Arch Gen Psychiatry, 56(5) : 407-412 (1999) - Nemets B. et al. Addition of omega-3 fatty acid to maintenance medication treatment for recurrent unipolar depressive disorder. Am J Psychiatry; 159(3): 477-9 (2002) - Peet M. et al. A dose-ranging study on the effects of ethyl-eicosapentaenoate in patients with ongoing depression despite apparently adequate treatment with standard drugs. Arch Gen Psychiatry 59(10):913-9 (2002) - Marangell L.B. et al. A double-blind, placebo-controlled study of the omega-3 fatty acid docohexaenoic acid in treatment of major depression. Am J Psychiatry: 160(5):996-8 (2003) |
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