Dans un chapitre de votre livre, vous expliquez que les suppléments nutritionnels sont utiles à chaque âge de la vie. Pouvez-vous en dire quelques mots ?
C'est important. D'abord, il faut comprendre que l'on est, quel que soit son âge, son sexe et sa condition physique, à l'instant présent, ce que l'on a construit et, éventuellement, ce que nos parents ont construit sur le plan de la santé. Votre bonne santé ou ma bonne santé peut dépendre de l'état nutritionnel de nos parents et, en particulier, des suppléments qu'aura pris votre mère pendant la grossesse. C'est très important, car cela peut expliquer, du moins en partie, l'apparition de maladies dans l'enfance, de maladies «nouvelles» qui ne sont pas liées au vieillissement mais à l'environnement et à l'état de santé des parents. On va prendre un exemple précis. On sait aujourd'hui que les enfants qui naissent de femmes qui ont été déficientes en fer, en folates, en vitamines B, en zinc, en acides gras oméga-3 peuvent avoir divers troubles de croissance, diverses maladies autoimmunes et d'éventuels problèmes susceptibles de se répercuter pendant toute leur vie. De même, dans l'enfance, la façon dont les enfants sont nourris peut avoir des répercussions sur l'adolescence, sur la puberté, notamment, au niveau hormonal. Lorsque l'on fait des analyses biologiques à la recherche de déficiences, on se rend compte que la supplémentation nutritionnelle a son utilité. Au cours de la préadolescence et de l'adolescence, on connaît malheureusement les tendances dites «modernes» d'alimentation. Une consommation immodérée de «fast-food» ou de «junk-food» (trop de graisses animales de mauvaise qualité, de sucres à travers les desserts et les sodas
et un manque évident de «nutriments»
) va conduire presque inexorablement à des déséquilibres nutritionnels qui peuvent être aggravés s'ils sont, en plus, surmenés intellectuellement, physiquement et psychologiquement, ce qui est souvent le cas. Il est alors facile d'imaginer, sans être savant, les compléments alimentaires et suppléments nutritionnels qu'il faudrait leur proposer à cet âge. Quant à la vie d'adulte, on sait également que toutes nos hormones, tous nos neurotransmetteurs cérébraux et, en fin de compte, tout notre équilibre physiologique et métabolique est dépendant, en amont, de l'équilibre nutritionnel. Cela fait dire que, lorsque l'on observe, aujourd'hui, l'importance de toutes les pathologies chroniques de l'âge adulte, tant au plan psychologique, comme un simple mal-être ou, parfois, une dépression, qu'au plan organique, comme des déséquilibres hormonaux, des risques cardio-vasculaires ou l'apparition de cancers chez des jeunes
on imagine très bien toute l'influence positive que pourrait avoir d'une part, une nutrition réfléchie, élaborée, équilibrée et, d'autre part, une supplémentation si elle est nécessaire et correctement conduite.
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