" Révolution " : ce terme vient du latin revolvere " retourner " et décrit le retour périodique à un point déterminé. La diététique est bien en train de vivre une véritable révolution, à la fois au sens étymologique et au sens commun (changement brusque et violent de direction). Jusqu'à présent, la plupart des experts recommandaient de suivre un régime pauvre en graisses et riche en glucides. Ce type de régime a résulté en une généralisation épidémique de l'obésité, du diabète et des maladies cardio-vasculaires. L'an dernier, les recherches conjointes de diététiciens, de médecins, de généticiens, d'archéologues et d'anthropologues ont permis, par une synthèse remarquable, de remettre en question l'opinion dominante. Le raisonnement qui soutient ce changement de paradigme est, comme toutes les grandes idées, d'une limpide simplicité. |
1- Nous ne sommes pas génétiquement programmés pour consommer une alimentation riche en glucides. Comme nos ancêtres du Paléolithique, nous avons des gènes de chasseurs-cueilleurs et nous sommes faits pour une alimentation riche en protéines et pauvre en glucides. Ce fait est amplement démontré par les études des anthropologues (voir l'interview du professeur Loren Cordain) et par celles des généticiens. L'adaptation de l'espèce humaine à un nouveau type d'alimentation peut prendre plusieurs centaines de milliers d'années. Or, il ne s'en est écoulé que quelques milliers depuis la fin du Paléolithique. |
Traiter la cause et non le symptôme
L'hormone Insuline régule notre métabolisme : son rôle principal est de contrôler le niveau de sucre sanguin, mais, quand le pancréas la produit en excès, elle provoque hypertension, surproduction de cholestérol et de triglycérides, diabète et obésité. L'excès chronique d'Insuline ne peut être réduit que par un régime approprié. Les régimes traditionnels pauvres en lipides et riches en glucides complexes ont l'effet exactement inverse. Ces régimes et les traitements médicaux de l'hypercholestérolémie, de l'hyperlipidémie et de l'hypertension traitent uniquement les symptômes de l'excès d'Insuline et échouent le plus souvent parce qu'ils aggravent la cause de ces maladies au lieu de la supprimer. En fait, les symptômes de l'hyperinsulinémie tuent plus de gens chaque année que les deux guerres mondiales, la guerre de Corée et la guerre du Vietnam réunies ! |
L'excès d'Insuline et le syndrome de résistance à l'Insuline
Le rôle majeur de l'Insuline est de contrôler le niveau de sucre dans le sang. Le bon fonctionnement de cette régulation dépend de " senseurs " : les récepteurs insuliniques disposés sur la membrane des cellules. Lorsque le sucre est présent en permanence de manière excessive dans l'organisme, ces récepteurs se désensibilisent : cette condition s'appelle résistance à l'Insuline. Pour compenser cette insensibilité, le pancréas va fabriquer de plus en plus d'Insuline pour obliger les récepteurs à répondre : la condition d'hyperinsulinémie se développe. Certaines personnes deviennent tellement résistantes à l'Insuline que la quantité d'hormone requise pour obtenir une réponse des récepteurs (et enlever le sucre du sang) est supérieure à ce que leurs pancréas peut fabriquer : ces personnes deviennent des diabétiques. |
Le Régime riche en protéines et pauvres en carbohydrates
Il permet de réduire l'hyperinsulinémie et donc l'obésité et les troubles métaboliques qui en découlent d'une manière spectaculaire et rapide. Ce régime fonctionne vite et bien parcequ'il est, tout simplement, celui que nos gènes nous programment pour suivre (voir l'interview du professeur Loren Cordain). A l'origine de cette découverte, le Dr Karen O'Dea : ce médecin australien voulait savoir pourquoi les aborigènes, dont le régime dans le bush restait proche de celui du Paléolithique (75% de protéines, 20% de lipides et 5% de glucides), devenaient rapidement diabétiques et obèses lorsqu'ils s'urbanisaient et adoptaient les habitudes culinaires occidentales. Après une série d'études étalées sur 10 ans, le Dr O'Dea concluait que toutes les anomalies métaboliques liées à l'hyperinsulinémie étaient normalisées par un retour relativement bref (environ 7 semaines) à une alimentation du type chasseur-cueilleur. Nul besoin, heureusement, de se nourrir de crickets, de kangourous, de crocodiles et de baies sauvages pour obtenir ces bénéfices : le régime riche en protéines et pauvre en carbohydrates est l'équivalent moderne du régime paléolithique |
Le Régime en résumé
Le régime riche en protéines et pauvre en carbohydrates repose sur un strict contrôle de la quantité de glucides que vous ingérez quotidiennement : |
Les questions les plus fréquentes
1. Une telle quantité de protéines n'est elle pas mauvaise pour les reins ? |
N'oubliez pas vos vitamines et vos minéraux !
En phase I et II du régime " paléolithique ", il vous sera plus facile de respecter le strict contrôle de la quantité quotidienne de glucides en utilisant, une fois ou deux par jour, un substitut de repas riche en protéines et pauvre en glucides. Veuillez à ce que ce substitut contienne des quantités suffisantes de vitamines et minéraux, pour que votre organisme puisse continuer à fonctionner efficacement. N'hésitez pas à prendre des suppléments équilibrés si cela est nécessaire. Veillez en particulier à maintenir un apport suffisant en potassium pour compenser la déperdition qui résulte de la diurèse accrue en début de régime. |
L'exercice : il est temps de vous y mettre !
La pratique régulière de l'exercice peut jouer un rôle important pour vous aider à retrouver la ligne, la santé et la vitalité. Accroître votre masse musculaire alors que vous réduirez votre masse graisseuse grâce au régime augmentera votre métabolisme basal et vous permettra de brûler davantage de calories, même lorsque vous ne ferez pas d'efforts. L'exercice aérobique (endurance) est excellent pour le système cardio-vasculaire. Les exercices de résistance (musculation) permettent de développer la masse musculaire beaucoup plus efficacement. |
Ce régime est fait pour que vous restiez mince et en bonne santé
L'hyperinsulinémie est une hydre multicéphale |
Le gène de la prévoyance |
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Cet article est largement inspiré des thèses développées dans l'ouvrage Protein Power des Drs Michael R. Eades et Mary Dan Eades (Bantam Books, New York, 1998). Il est possible de consulter la bibliographie complète de cet ouvrage, qui comprend plus de 400 références scientifiques, sur le site internet des auteurs www.eatprotein.com |
(Robert Crayhon, M.S., nutritionniste et auteur du best-seller Nutrition Made Simple interviewe Loren Cordain, Ph.D., professeur de physiologie à Colorado State University, expert en nutrition paléolithique)
Le régime Paléolithique et ses implications actuelles :
Robert Crayhon : Il semble que les média et l'administration soient persuadés qu'un bon régime doit comporter beaucoup de carbohydrates (glucides) et peu de graisses et de protéines. Un tel régime, basé sur les céréales, élevé en carbohydrates, est il réellement idéal pour l'être humain ?
Loren Cordain : Les études archéologiques sur les fossiles humains, confirmées par les recherches ethnologiques réalisées sur des populations contemporaines de chasseurs-cueilleurs (les plus proches témoins actuels de l'âge de pierre), indiquent que l'homme n'a que rarement, voire jamais, mangé de céréales, ni non plus suivi de régime alimentaire élevé en carbohydrates. Le génome humain n'ayant que très peu évolué au cours des 40 000 dernières années, nos besoins alimentaires demeurent quasiment identiques à ceux des humains qui vivaient à l'âge de pierre, avant l'apogée de l'agriculture.
RC : Qu'est-il arrivé à notre santé quand nous avons abandonné le régime de la chasse-cueillette pour un régime " céréalier ".?
LC : Les fossiles des premiers fermiers, comparés à ceux de leurs ascendants chasseurs-cueilleurs, indiquent une réduction de la taille, une mortalité infantile accrue, une diminution de la durée de la vie, une incidence des maladies infectieuses plus élevée, une déficience en fer notoire, une déminéralisation osseuse, de nombreuses caries dentaires.
RC : Existe t-il assez de preuves pour avancer l'idée qu'un régime comprenant beaucoup de céréales est un pas en arrière dans la nutrition, et que ce régime est loin d'être optimal pour l'être humain ? Quelles étaient les proportions d'animaux et de végétaux dans l'alimentation de l'homme préhistorique ?
LC : Les preuves (fossiles préhistoriques et résultats des recherches ethnographiques faîtes sur les groupes de chasseurs-cueilleurs depuis que ceux-ci sont étudiés) attestent d'une alimentation de l'homme de l'ère pré-agricole basée principalement sur des ressources animales. D'après une étude récente compilant les observations ethnologiques réalisées sur 181 groupes de chasseurs-cueilleurs répartis dans le monde, il ressort que le ratio moyen, en terme d'énergie, était de 35% pour les plantes et 65% animales. Cela s'oppose nettement au régime faible en graisse et élevé en carbohydrates aujourd'hui presque universellement recommandé par les nutritionnistes. Cependant, notre patrimoine génétique (qui comprend nos besoins nutritionnels) provient d'un passé lointain et est le résultat de la sélection naturelle. La santé humaine et le bien-être peuvent être optimisés si l'on prend le paradigme évolutionniste comme point de départ.
A l'évidence l'homme n'a connu qu'une expérience extrêmement limitée, en termes d'évolution, du régime alimentaire riche en sucre et en graisses, basé sur les céréales, qui est omniprésent dans les sociétés industrielles modernes. On sait désormais que ce type de régime est à la source de multiples problèmes de santé pour la majeure partie des populations concernées. L'alimentation de base de l'homme pendant deux millions d'années a consisté en viande maigre de gibier, agrémentée de fruits et légumes frais. Remplacer les aliments à base de céréales par ce type d'aliments (les poissons et crustacés, la volaille et la viande maigre peuvent suppléer au gibier) serait déjà un bon début pour améliorer notre nutrition.
RC : On entend dire que les protéines, même autour de 60-70 grammes par jour, sont néfastes, peuvent endommager les reins et le foie, et causer une perte osseuse. Pourtant on trouve dans le monde des populations qui mangent 500 grammes de viande par jour sans connaître aucun de ces problèmes. Que suggèrent vos recherches ?
LC : A ma connaissance, aucune étude n'a jamais prouvé que l'augmentation de la part des protéines dans un régime ait une quelconque incidence sur les problèmes que vous évoquez. L'alimentation de l'âge de pierre est caractérisée par une consommation extrêmement élevée de protéines par rapport à la nôtre.
RC :
Ils ont pourtant prospéré et étaient dotés d'une santé robuste.
LC : C'est exactement ce qu'indiquent les fossiles et les études ethnologiques modernes. Par contre, de nombreuses populations consomment peu de graisse, beaucoup de sucres et peu ou pas de protéines animales. Paradoxalement, ceux-là souffrent dans de larges proportions de maladies dues à la résistance à l'insuline et connaissent des taux élevés de maladies cardio-vasculaires. Des études réalisées sur les populations Hindoues du sous-continent Indien, majoritairement végétariennes, ont mis en évidence un taux de mortalité dû aux maladies cardio-vasculaires aussi - voir plus - élevé que celui des pays européens, et ce, malgré leur régime végétarien.
RC : Dans la perspective d'un régime " Paléolithique ", quel serait votre principal conseil alimentaire pour l'espèce humaine d'aujourd'hui ?
LC : Je commencerais par tenir compte des constantes observées dans l'évolution de l'espèce humaine. Je conseillerais de retrouver, lorsque cela est possible, les niveaux de macronutriments et d'éléments-traces équivalents à ceux observés à l'âge de pierre, en les adaptant à la considérable diversité d'aliments qui sont disponibles aujourd'hui.
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