Mais quel était donc l'état de santé de l'homo sapiens (environ 35.000 ans avant notre ère) ? Nous citerons, ici l'ouvrage de Gille Brigitte Delluc et Martine Roques 2 : «Leur durée de vie est brève, sans doute du fait des infections dues à des germes banals, présents sur terre depuis bien plus longtemps que les hominidés. La très jeune femme de l'abri Pataud a été enterrée près de son nouveau né : elle est donc sans doute morte des suites de l'accouchement, d'une complication de celui-ci, infectieuse ou hémorragique, et l'enfant n'a pas survécu. Mais à en juger par les restes osseux, l'état de santé des homo sapiens est en général très convenable et témoigne d'un bon équilibre : de l'arthrose, surtout vertébrale, des fractures, des parodontopathies, mais ni tuberculose, ni tumeurs malignes osseuses (primitives ou métastatiques), ni ostéoporose, ni ostéomalacie, ni rachitisme, et très peu de caries dentaires». L'examen de certains ossements permet de constater que les premiers «fermiers» juste après l'ère paléolithique présentaient d'emblée par rapport à leurs ancêtres une réduction importante de stature, une réduction de la durée de vie, une plus grande fréquence et incidence des maladies infectieuses, une augmentation des anémies, des déficiences en fer, une plus grande incidence de l'ostéomalacie, de l'ostéoporose, des caries et divers défauts dentaires. Il semble donc bien que l'agriculture n'ait pas augmenté la qualité de vie, bien au contraire. On a longtemps considéré le passage du paléolithique au néolithique comme une révolution positive affranchissant l'espèce humaine des dures réalités de «l'âge des cavernes» et des caprices de la nature. Les auteurs cités ne sont pas tout à fait de cet avis : «Cette lente révolution qui constitue traditionnellement un progrès considérable aux yeux des préhistoriens, une libération de l'individu, le point de départ d'une explosion démographique, la première grande transformations socio-économique, dont les conséquences vont orienter vigoureusement l'histoire, tant économique et culturelle que politique (Delporte, 1978, page 6). On verra que, sur le plan nutritionnel tout au moins, nombreuses sont les raisons de se poser quelques questions à son propos». En fait peut on connaître, même approximativement le menu de nos paléos cousins ? Ils consommaient plus de viande qu'aujourd'hui mais cette viande des animaux sauvages était beaucoup plus riche en protéines et beaucoup plus maigre car la viande des animaux sauvages est pauvre en lipides et leur teneur varie au gré des saisons. Les auteurs cités par Delluc estime la consommation quotidienne de viande entre 500 et 800 grammes. Il est évident que l'on ne consommait pas de céréales cultivées au paléolithique! Bien qu'il ne soit pas couramment admis que la consommation de céréales cultivées présente des inconvénients majeurs pour la santé, on est frappé de constater la convergence des recherches sur et à propos du régime paléolithique, aux Etats Unis par des chercheurs tels Loren Cordain3 et les publications déjà citées du Dr Seignalet.
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