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01-11-2000

L'acide corosolique


Des plantes médicinales d'Inde, de Chine et du Japon sont employées pour le traitement du diabète. Depuis des siècles, les feuilles de l'arbre Lagestroemia speciosa sont utilisées, en Asie, en médecine traditionnelle, sous forme de thé ou d'extrait, pour aider à perdre du poids et traiter le diabète. Dans ces feuilles, un composant actif a été isolé : il s'agit de l'acide corosolique.
Les études précliniques (chez l'animal)

Le docteur Yamazaki, professeur de Science Pharmaceutique à la faculté de Médecine de Hiroshima, a étudié les propriétés de l'acide corosolique. Dans une étude in vitro, la vitesse d'assimilation du glucose par les cellules Ehrlich a été réduite sous l'effet de l'acide corosolique. L'acide corosolique active donc le transport du glucose à travers des membranes cellulaires, entraînant une baisse de la glycémie (taux de sucre dans le sang).

Les effets hypoglycémiants de l'acide corosolique ont alors été étudiés chez des souris atteintes de diabète héréditaire de type II (diabète non insulinodépendant). Dans la première expérience, un groupe de souris a été alimenté avec un régime de contrôle tandis que l'autre groupe recevait, pendant cinq semaines, un régime incluant de l'acide corosolique. La glycémie était plus élevée dans le groupe témoin, mais cette augmentation a été complètement supprimée chez les souris recevant de l'acide corosolique. L'insulinémie (taux d'insuline du plasma), la glycosurie (teneur en glucose des urines) et la cholestérolémie (taux sanguin de cholestérol total) étaient aussi abaissées par la supplémentation en acide corosolique.

Une autre étude a été conduite avec des lapins normaux suivant un jeûne de 24 heures sous supplémentation en acide corosolique versus placebo. La glycémie a été analysée à une, deux, trois, quatre et cinq heures après la prise de l'acide corosolique. L'administration d'une forte dose d'acide corosolique a entraîné une réduction de la glycémie semblable à celle de l'injection de deux unités d'insuline. De fortes doses d'acide corosolique ont abaissé la glycémie de 0,40 à 0,58 g/l. L'administration d'acide corosolique a réduit la glycémie à des valeurs limites de 0,16 à 0,49 g/l. Une répétition de la première dose deux heures plus tard, a maintenu la glycémie basse (à une valeur encore plus faible) pour plus de 5 heures. La réduction maximale est arrivée 2 à 4 heures après l'administration d'acide corosolique et la glycémie est revenue à la normale 6 à 10 heures plus tard.

En 1991, des chercheurs italiens ont confirmé l'effet hypoglycémiant de l'acide corosolique. Le Docteur Osawa, de
l'université Tohoku au Japon, a annoncé que l'acide corosolique pouvait réduire la glycémie de 3 g à 1,50 g/l chez des rats diabétiques de manière aussi rapide qu'une injection d'insuline.

Les études cliniques (chez l'homme)

En 1998, une étude clinique contrôlée contre placebo a été conduite à la faculté de médecine de Tokyo avec 24 sujets. Les critères pour l'inclusion étaient un diabète de type II, une glycémie à jeun de 1 g/l et un âge de plus de 20 ans. Les sujets ont reçu un placebo ou 16 mg d'acide corosolique après le repas, trois fois par jour. Après 4 semaines de traitement par l'acide corosolique, la glycémie était abaissée, sans effets secondaires. De plus, l'acide corosolique a un effet rémanent et la baisse de la glycémie persiste encore quelques jours après l'arrêt du traitement.

En 1999, une étude clinique randomisée en double aveugle a été conduite par le Docteur William V. Judy à l'Institut du Sud-ouest de Recherche Biomédicale de Brandenton en Floride, pour confirmer l'effet hypoglycémiant de l'acide corosolique et évaluer l'effet dose-réponse. L'essai a été réalisé avec 12 sujets (6 femmes et 6 hommes) durant plus de 22 semaines. Les critères d'inclusion des sujets étaient un diabète de type II, une glycémie à jeun de plus de 1,50 g/l et un âge de plus de 46 ans. Pendant deux semaines, chaque groupe a reçu 16, 32 ou 48 mg/j d'acide corosolique sous forme de capsules molles contenant une base huileuse. La glycémie a été abaissée de 4,9 % avec 16 mg/j, de 10,7 % avec 32 mg/j et de 31,9 % avec 48 mg/j.
Un deuxième groupe de cinq personnes a reçu les mêmes doses mais sous forme de capsules contenant de la poudre sèche. Dans ce groupe, comparé au placebo, la glycémie a été abaissée de 3,2 % avec 16 mg/j, de 6.5 % avec 32 mg et de 20.2 % avec 48 mg/j.
Ces résultats indiquent que plus la dose quotidienne d'acide corosolique est élevée, plus la glycémie s'abaisse et que la forme huileuse serait plus efficace.

12 sujets ont reçu un placebo pendant deux semaines et leur glycémie à jeun a été contrôlée. Ensuite, on leur a donné une dose de 48 mg d'acide corosolique (deux capsules de 8 mg après chaque repas soit un total de six capsules par jour), pendant 30 jours. Ce traitement a été suivi de 45 jours de placebo puis d'un second traitement identique au premier, puis d'une nouvelle période de placebo. La glycémie a été contrôlée tous les 15 jours. La glycémie avant traitement était de 1,68 g/l. La prise d'acide corosolique fait baisser la glycémie à une valeur moyenne de 1,27 et 1,15 g/l respectivement au 15ème et 30ème jour de traitement. Pendant la période sous placebo, la glycémie s'est lentement élevée (1,31, 1,53 et 1,68 g/l à 15, 30 et 45 jours), confirmant l'effet de rémanence précédemment observé.

La glycémie horaire chez des patients diabétiques de type II a été mesurée avant et après 30 jours de prise de 48 mg/jour d'acide corosolique versus placebo (voir schéma 1). Par rapport au contrôle, l'administration d'acide corosolique a entraîné une glycémie plus basse et une baisse plus rapide de la glycémie post-prandiale ressemblant à un profil normoglycémique, que chez le sujet non traité. Ces différences montrent que le taux de transport du glucose sous supplémentation en acide corosolique est deux fois plus élevé que le contrôle (0,20 contre 0,11 g/l/h).

Les sujets recevant l'acide corosolique sous forme huileuse montre une meilleure tendance à la perte de poids que ceux recevant la forme sèche.


Des études cliniques américaines confirment les résultats de l'étude japonaise. Des glycémies à jeun ont été mesurées pendant 7 jours de traitement par l'insuline (300 IU 2 fois par jour) suivi de 15 jours de traitement par de l'acide corosolique (48 mg/j). Après 4 jours d'insulinothérapie, la glycémie à jeun ne s'abaisse plus et se stabilise à 2,8 g/l. Lors du traitement par l'acide corosolique, la glycémie s'abaisse encore plus et finit par se stabiliser au bout de 7 jours (voir schéma 2).


Chez un patient diabétique de type II, la glycémie a été évaluée toutes les heures pendant 12 heures, avant et après un repas du soir de 600 calories (voir schéma 3).

La série 1 reflète la glycémie avant traitement par l'acide corosolique tandis que la série 2 reflète l'évolution de la glycémie après 14 jours de traitement par l'acide corosolique. 42 et 43 représentent la quantité de sucre ( g/l/h) absorbée au cours de la série 1 et de la série 2 respectivement deux heures après la prise du repas du soir.

Il semble n'y avoir aucune différence d'absorption du glucose avant ou après le traitement tandis que le taux de transport du glucose transmembranaire est de 0,15 et 0,25g/l/h respectivement avant et après traitement. Dans ce cas, la prise d'acide corosolique a augmenté le transport du glucose de 67 % par rapport à la période prétraitement. Enfin, l'acide corosolique présenterait une activité antioxydante permettant de limiter la peroxydation liée au diabète. De plus, l'acide corosolique aiderait au maintien d'une pression artérielle et d'une fonction rénale normales, en évitant les effets toxiques de l'hyper-glycémie, en particulier la glycation sur les vaisseaux sanguins et les reins.

Conclusion

En stimulant le transport du glucose à travers les membranes cellulaires, l'acide corosolique présente un effet hypoglycémiant. Il permet de restaurer une glycémie normale chez un sujet diabétique de type II ne nécessitant pas d'injection d'insuline. Après l'arrêt de la prise d'acide corosolique, cet effet perdure un certain temps. L'acide corosolique est donc un nouvel antidiabétique oral d'origine naturelle présentant un effet rémanent et dont l'administration est dénuée d'effet secondaire aux doses usuelles précédemment utilisées.

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