Vieillissement et carences hormonales Le Dr Christophe de Jaeger, gérontologue et fondateur de l'Institut Européen du Vieillissement, a rappelé que le vieillissement de l'organisme humain s'accompagne de l'apparition de carences hormonales. Les carences oestrogéniques de la femme ménopausée en sont l'exemple le plus connu. Mais, il en est de même pour la DHEA, la mélatonine ou l'hormone de croissance. Les manifestations cliniques de ces carences sont aujourd'hui bien connues, mais la mise en place de stratégies de substitution se heurte cependant à plusieurs écueils. Les produits comme la DHEA ou la mélatonine n'ont pas d'autorisation de mise sur le marché. D'autres, comme l'hormone de croissance, ne peuvent être prescrits en dehors de leur autorisation de mise sur le marché. La DHEA est une molécule extrêmement médiatique qui a déjà fait l'objet de 6.600 publications. Elle est donc déjà très bien connue. Il est possible de corriger les carences en DHEA. Pour cela nous devons dépasser une simple logique hexagonale. La DHEA est-elle un médicament ? Sommes-nous dans le cadre de la maladie ? La DHEA, la mélatonine sont des molécules physiologiquement fabriquées par l'organisme. Nous en fabriquons tous et il y a une situation de carence. La lourdeur réglementaire qui voudrait faire rentrer ce produit dans le carcan de l'AMM est détestable puisqu'il s'agit d'un produit naturel. Le Dr de Jaeger oppose deux types de produits. Les produits exogènes, des médicaments qui correspondent à des molécules que l'on trouve parfois dans la nature, comme certains antibiotiques, ou des molécules complètement synthétisées. Dans ce cas, il faut s'intéresser à leur efficacité, à leur tolérance, à leur toxicité. Mais, à partir du moment où il s'agit d'un produit initialement sécrété par le corps humain, par nos propres glandes, on peut bien imaginer qu'il n'est pas toxique pour nous. En revanche, il est important aussi de se rendre compte que des produits comme la DHEA peuvent avoir des effets secondaires, dans la mesure où ils se transforment en hormones finales, comme les oestrogènes ou la testostérone. A propos d'un grand laboratoire français travaillant sur une mélatonine light, le Dr de Jaeger a qualifié de perversité le fait de travailler à déformer une molécule de mélatonine naturelle pour avoir la possibilité de la breveter. Demain, on risque de pouvoir acheter dans nos pharmacies avec une vignette, remboursable éventuellement, un produit qui sera dénaturé alors qu'il est aisément possible d'obtenir naturellement de la mélatonine. Contradictoire avec la nature même de la démarche médicale Pour le professeur Christian Hervé, le concept de précaution peut apparaître contradictoire avec la nature même de la démarche médicale. Celle-ci est par essence incertaine et tout médecin, dans une démarche fondée sur la connaissance, la raison et l'évaluation, fait néanmoins des choix non dépourvus de risque. Le médecin ne fait pas le choix de la non prise de risque mais celui de tout tenter pour soigner, voir sauver une personne. L'absence de prise de risque reviendrait, le cas échéant, à priver certains patients de possibilité de guérison. Aujourd'hui, l'invocation croissante du principe de précaution par divers acteurs et son éventuelle extension au champ de la médecine (particulièrement dans les domaines des innovations biomédicales, dans celui des choix thérapeutiques ou dans le choix de santé publique en terme de prévention) pourrait totalement modifier la vision de la médecine. Un médecin ne peut cautionner une société qui diaboliserait à priori le progrès scientifique. Chez le sportif de haut niveau, une véritable stratégie nutritionnelle est indispensable Gérard Guillaume, médecin du sport, a expliqué que lorsque l'on est amené à pratiquer une activité sportive intense, on dépense beaucoup d'énergie. Cela peut aller, pour un cycliste, dans une étape de montagne jusqu'à 9000 calories jours. Il faut donc donner un certain équilibre alimentaire. Une alimentation parfaitement équilibrée permet rarement de faire face à tous les problèmes de fatigue. Et là, une véritable stratégie nutritionnelle doit être mise en place. Une complémentation nutritionnelle, c'est répondre à l'élimination de certaines substances engendrées par l'effort, comme l'acide lactique, répondre à des mécanismes de stress, par exemple, avec un apport équilibré en magnésium, répondre à l'importance du stress oxydatif généré par le sport de haut niveau. C'est aussi apporter tous les oligo-éléments, du cuivre, du zinc, du manganèse, et cela obéit à une stratégie, à un suivi, à une pratique médicale. Il n'y a pas de sport aujourd'hui sans complémentation, voire supplémentation nutritionnelle. C'est une façon d'optimiser le métabolisme d'un sportif, de lui permettre d'affronter la performance et aussi une des façons de pallier et, peut-être, d'éviter les tentations du dopage. En psychiatrie, les compléments alimentaires peuvent aider des patients Jean-Pierre Lablanchie, médecin psychiatre a apporté un témoignage de sa pratique quotidienne. Il prescrit des psychotropes et des médicaments tous les jours. Le premier secteur dans lequel les compléments alimentaires peuvent apporter une aide manifeste, est celui du traitement des syndromes post-traumatiques. Dans ces cas, le système nerveux ne répond plus de la même façon à l'agression au stress et, en particulier au stress de la vie courante. Cela arrive après des accidents, de grosses chirurgies,
Ils sont caractérisés par une baisse des capacités surrénaliennes. Des compléments alimentaires permettent largement d'aider ces patients. Il voit les compléments alimentaires comme une capacité à proposer une alternative. Prendre des psychotropes au long cours, n'est jamais anodin. Avant de prendre une telle décision thérapeutique, il faut se poser la question d'un recours éventuel à des choses beaucoup plus simples dont on connaît l'innocuité.
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