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01-11-2001

Le Traitement naturel de la dépression


La dépression est une maladie chronique, survenant parfois de manière soudaine. Elle peut être le résultat d'un stress et de ses conséquences (déficit en magnésium, en DHEA…). Elle peut, également, être liée à un déficit en vitamines et minéraux ou à un faible taux de DHEA ou de S-adénosylméthionine (ou SAMe). Les vitamines B, le magnésium, le zinc, le 5-HTP, la SAMe et la DHEA mais aussi l'extrait de millepertuis apportent des solutions naturelles et efficaces pour prévenir et traiter la dépression.
La dépression

La dépression est une conséquence, à court terme, d'un stress aigu auquel le sujet ne peut s'adapter ou, à long terme, d'un stress chronique ou d'un terrain anxieux persistant qui épuise le sujet. L'anxieux craint de ne pouvoir faire face, tandis que le déprimé est convaincu que le combat est perdu d'avance et renonce à continuer à se battre. La dépression est un état pathologique marqué par une tristesse avec une douleur morale, une perte de l'estime de soi, un ralentissement psychomoteur.
Une dépression peut avoir différentes causes :

• des causes psychologiques (auto-agressivité, relations difficiles…)

• des déficits en amines biogènes ou monoamines : sérotonine, catécholamines…

• des déficits nutritionnels : vitamines, minéraux, acides gras en oméga-3

• des troubles hormonaux : insuffisance en DHEA, en hormones thyroïdiennes, excès en cortisol

• la prise de certains médicaments

• un mode de vie et des facteurs environnementaux : consommation de tabac, d'alcool, de caféine, de certains additifs alimentaires, la contamination par des pesticides…

Le Magnésium

Un déficit en magnésium est ressenti comme une sensation d'épuisement après un stress aigu ou comme une fatigue chronique, une fatigabilité à l'effort ou «des coups de pompe».

Le déficit en magnésium se comporte d'une part en facteur conditionnant, augmentant ainsi la sensibilité au stress et, d'autre part, il diminue la phase de résistance, favorisant ainsi le passage à l'épuisement(1). Ainsi, le déficit en magnésium et le stress s'aggravent l'un l'autre en un véritable cercle vicieux pathogène qui aboutit à des troubles de la personnalité de type névrotique, une spasmophilie, une anxiété, une hypochondrie, des phobies et à la dépression(2). Le retour à une magnésémie normale (15 mg/l) chez les sujets déprimés et carencés en magnésium tend à amender leurs symptômes dépressifs(3).

Le zinc

Une déficience en zinc peut entraîner une dépression avec une perte pondérale et une diminution de l'appétit. La concentration sérique en zinc est basse chez la majorité des sujets déprimés par rapport aux sujets témoins. Un faible niveau de zinc peut aggraver la dépression(4). Une zincémie basse apparaît comme le marqueur de la résistance au traitement antidépresseur(5).

Les vitamines B

Les déficiences en vitamines B peuvent être à l'origine de troubles psychologiques. Les personnes âgées sont particulièrement sensibles aux déficits nutritionnels. Leurs troubles cognitifs peuvent prendre des formes d'autant plus spectaculaires qu'elles sont souvent carencées en vitamines B. Dans un groupe de 172 patients admis en psychiatrie, 53 % étaient déficitaires en une ou plusieurs vitamines, 30 % en vitamine B1, 29 % en vitamine B2, 44 % en vitamine B6. Dans un groupe de 285 patients admis en psychiatrie, 34 % étaient déficitaires en folate. Les déficiences en vitamines B1, B2, B6, B9 et B12 sont donc courantes chez les patients présentant des troubles psychiatriques(6). Dans un autre groupe de 272 patients admis en psychiatrie, 21 % avaient un taux insuffisant en vitamine B9 et 26 % en vitamine B12(7).

Le millepertuis

Le millepertuis est le nom donné aux feuilles et sommets de floraison d'Hypericum perforatum. En Allemagne, des préparations concentrées de millepertuis sont le principal traitement de la dépression et des médecins allemands le prescrivent vingt fois plus souvent que la fluoxétine, principal antidépresseur employé en France.

Le millepertuis contient de nombreux composés possédant une activité biologique mais les principes actifs antidépresseurs n'ont pas été identifiés. Toutefois, les patients souffrant de grave dépression possèdent des symptômes reflétant des altérations des neurotransmetteurs amines du cerveau, en particulier, la norépinéphrine, la sérotonine, et/ou la dopamine. La plupart des médicaments antidépresseurs efficaces augmentent la disponibilité synaptique de ces neurotransmetteurs : leur action primaire étant le blocage de la réassimilation des amines ou l'inhibition de la monoamine oxydase (MAO), qui catalyse la dégradation des neurotransmetteurs des amines(8). Deux métabolites actifs, l'hyperforine et l'hypericine, sont présents dans l'extrait de millepertuis. L'hypericine serait responsable des interactions médicamenteuses et des effets secondaires alors que l'hyperforine serait responsable des effets antidépresseurs. Les résultats d'une étude récente sur l'action de l'hyperforine ont montré l'inhibition significative de réassimilations diverses : chacune d'entre elles représenterait l'activité antidépressive de l'extrait. Les neurotransmetteurs seraient la norepinephrine, la dopamine, le GABA et la sérotonine. Il faut noter qu'il n'existe aucun médicament capable d'agir sur ces systèmes d'assimilation, faisant du millepertuis un antidépresseur unique(9).

Une méta-analyse publiée en 1996 portant sur 1 757 patients atteints de dépression légère à modérée a évalué
23 essais randomisés : 15 ont été réalisés versus placebo et 8 versus antidépresseurs. Cette analyse montre qu'une dose de 900 mg/j d'extrait hydroalcoolique de la partie aérienne séchée, pris par voie orale, possède une activité significativement supérieure au placebo et est aussi efficace que les antidépresseurs médicamenteux. De plus, les effets secondaires sont moins nombreux avec l'extrait :
20 % des patients traités par l'extrait de millepertuis contre 53 % de ceux traités par les antidépresseurs médicamenteux ont subi des effets secondaires. L'une des études, randomisée en double aveugle, a porté sur 102 patients dépressifs pendant 4 semaines. L'extrait d'Hypericum perforatum (300 mg, 3 fois/j) a été comparé avec la maprotline (25 mg, 3 fois/j). L'efficacité a été évaluée selon l'échelle de dépression d'Hamilton (HAMD), de Von Zerssen (D-S) et l'échelle d'Impression Clinique Globale (CGI). Le score total de l'HAMD a baissé d'environ 50 % au cours des 4 semaines pour les
2 groupes. Les principales valeurs de l'échelle de D-S et de la CGI ont montré des résultats similaires(10).

Une étude de 4 semaines a porté sur l'efficacité et l'acceptation d'un traitement par l'extrait d'Hypericum perforatum à une dose de 900 mg/j. Les résultats des 3 250 patients (76 % de femmes et 24 % d'hommes) ont été normalisés. Les patients étaient âgés de 20 à 90 ans (moyenne de 51 ans). 49 % des patients souffraient de dépression légère, 46 % de dépression intermédiaire et 3 % d'une dépression sévère. Pour environ 30 % des patients, la situation s'est normalisée ou améliorée durant la thérapie.

Des effets indésirables ont été mentionnés pour 2,4 % des patients et 1,5 % ont arrêté le traitement. Les rares effets secondaires ont été des irritations gastro-intestinales (0,6 %), des réactions allergiques (0,5 %), une fatigue (0,4 %) et une agitation (0,3 %)(11).

Le millepertuis peut provoquer des interactions médicamenteuses. Il faut ainsi éviter de prendre simultanément avec l'extrait de millepertuis des médicaments antidépresseurs tricycliques, inhibant la réassimilation de la sérotonine (SSRI) ou contenant des inhibiteurs de la monoamine oxydase (MAO). L'extrait de millepertuis diminue également l'efficacité de certains médicaments comme la digoxine, la ciclosporine, la théophylline, la pilule contraceptive et certains antiviraux prescrits dans le cas du SIDA. Testé auprès de ruminants, l'extrait de millepertuis induirait une photosensibilisation. Cependant, il faudrait des doses 30 à 50 fois plus élevées que celle habituellement recommandée (300 mg, 3 fois/j).
En parallèle avec la prise d'extrait de millepertuis, il est toutefois recommandé d'éviter un traitement aux UV, de s'exposer trop longtemps au soleil (particulièrement pour les personnes ayant la peau claire ou ayant des antécédents de photosensibilité) ainsi que les médicaments induisant une photosensibilité.

En respectant les contre-indications, l'extrait d'Hypericum peut donc être utilisé pratiquement sans risque comme antidépresseur dans le traitement des dépressions légères à modérées avec des doses habituelles de 300 mg, 3 fois/j.

Le 5-hydroxytryptophane (5-HTP)

La synthèse de sérotonine est dépendante de la disponibilité du L-tryptophane et de son métabolite immédiat, le 5-hydroxytryptophane (5-HTP), dans le système nerveux central. Le transport du L-tryptophane du système sanguin vers le système nerveux central peut être compromis par plusieurs facteurs : le manque de vitamine B6, l'excès de cortisol et des taux élevés d'autres métabolites du
L-tryptophane. L'utilisation thérapeutique du 5-HTP évite la conversion du L-tryptophane en 5-HTP par l'enzyme tryptophane hydroxylase qui limite la synthèse de sérotonine. Le 5-HTP traverse facilement la barrière hémato-méningée et,
à la différence du L-tryptophane, n'exige pas de molécule de transport pour entrer dans le système nerveux central. Ces facteurs pourraient expliquer le peu de résultats obtenus par des études employant le L-tryptophane dans le traitement de la dépression.

Un groupe de recherche Europén a mené quelques études sur le 5-HTP dans les années 1970 et au début des années 1980. Leur première étude leur a permis de constater une réduction des symptômes dépressifs pour 60 % des patients ayant reçu le 5-HTP (200-300 mg/j), alors que le groupe placebo n'a montré aucune amélioration. Une étude en double aveugle avec quatre groupes de 10 patients a démontré que le 5-HTP (200 mg/j) était plus efficace que le placebo et presque aussi efficace que la clomipramine (antidépresseur tricyclique). Dans 7 études contrôlées, concernant 78 personnes, une réponse positive a été notée pour 60 % des patients. Dans 5 de ces études, le 5-HTP a été jugé efficace.

Une étude suisse de 1991 a comparé le 5-HTP (100 mg 3 fois/j) avec le fluvoxamine (un antidépresseur médicamenteux inhibant la recapture de la sérotonine) (50 mg 3 fois/j). Dans une étude multicentrique en double aveugle, 36 sujets ont été évalués pendant six semaines à l'aide de 4 outils diagnostiques différents. Les 2 groupes traités ont montré une réduction presque équivalente de la dépression dès la deuxième semaine et jusqu'à la sixième. À la sixième semaine, il y avait dans les deux groupes un nombre équivalent de patients montrant 50% d'amélioration selon l'échelle de dépression d'Hamilton(12,13).

À cause de la possibilité d'un syndrome sérotoninergique, le 5-HTP doit être employé avec précaution chez les patients traités par des antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine ou ceux inhibant la monoamine oxydase. Par précaution, le 5-HTP ne devrait pas être utilisé chez la femme enceinte.

La S-adénosylméthionine (SAMe)

La S-adénosylméthionine a été identifiée en 1953, mais ce n'est qu'en 1973 que des chercheurs l'ont testée dans la schizophrénie et la dépression. La SAMe est produite naturellement dans le système nerveux central à partir de L-méthionine et d'adénosine triphosphate. C'est le principal donneur de groupe méthyl pour de nombreuses réactions de transméthylation nécessaires au fonctionnement du système nerveux central et aboutissant, suite à sa déméthylation, à la S-adénosylhomocystéine. De faibles niveaux de SAMe dans le système nerveux central peuvent survenir en raison de l'activité inadéquate de méthionine synthétase par manque de cofacteurs (les vitamines B9 et B12), de SAMe synthétase (éthylisme). Le groupe méthyle actif de la SAMe est transféré à une large variété de molécules d'accepteur de méthyl, incluant les catécholamines, la norépinéphrine et la dopamine, aussi bien qu'aux acides gras, aux phospholipides, aux acides nucléiques, aux polysaccharides et aux porphyrines. Ainsi, l'administration de SAMe peut protéger contre la réduction de la fluidité des membranes cellulaires et la perte associée de sites récepteurs dopaminergiques et b-adrénergiques survenant avec l'âge. La SAMe active la tyrosine hydroxylase, l'enzyme limitante de la synthèse des cathécolamines. Elle stimule l'activité des neurones dopaminergiques et sérotoninergiques. Elle augmente le turnover de noradrénaline, de sérotonine et de dopamine. La prise de SAMe cause une élévation rapide et prononcée des concentrations cérébrales de noradrénaline et de ses métabolites en inhibant sa capture
neuronale.

Sur un modèle animal de rat déprimé, castré et stressé la prise de SAMe restaure non seulement une consommation alimentaire normale mais aussi l'activité exploratoire et la curiosité pour l'environnement, ce que l'imipramine, un antidépresseur, ne réussit pas(14). Une méta-analyse(15) d'expérimentations cliniques conduites entre 1973 et 1992, a essayé d'unir les données disponibles pour évaluer l'efficacité de la SAMe versus placebo (6 études) et versus antidépresseurs tricycliques (7 études).
Cette analyse a conclu que la SAMe était plus efficace que le placebo et comparativement au moins aussi efficace que des dosages faibles à modérés d'antidépresseurs tricycliques (imipramine, désipramine, clomipramine). La plupart des études ont constaté que l'effet antidépresseur apparaît assez rapidement (parfois en 1 semaine de traitement). Dans deux études, la SAMe est même plus efficace et agit plus rapidement que l'antidépresseur tricyclique : l'amélioration de la dépression (réduction de 50 % ou plus des symptômes du HDRS) était présente chez 62 à 67 % sous SAMe versus 22 % sous imipramine et 50 % sous désipramine(16,17). Une étude montre une réduction supérieure des symptômes dépressifs chez des patients recevant une association SAMe et imipramine par rapport à ceux recevant la combinaison imipramine et placebo(18). Dans une étude réalisée en double aveugle(19), la SAMe est testée versus désipramine chez 26 patients déprimés. Au bout de 4 semaines de traitement, une amélioration est apparue chez 62 % des patients sous SAMe versus 50 % sous désipramine. Indépendamment du traitement, les patients qui présentaient une réduction de 50 % du HDRS avaient une élévation plasmatique de la concentration en SAMe ; le niveau de SAMe plasmatique était corrélé avec le degré d'amélioration clinique de la dépression.

La SAMe peut donc être administrée par voie orale à des doses de 200 à 800 mg deux fois par jour. À part de petits troubles gastro-intestinaux et quelques rares réactions d'agitation et d'hypomanie, la SAMe est bien tolérée et ne semble posséder aucun effet cardiaque, anticholinergique ou orthostatique comme les antidépresseurs. Néanmoins, son utilisation devrait être évitée chez les patients ayant une histoire de manie ou de désordres bipolaires. Il n'y a aucune interaction médicamenteuse confirmée avec la SAMe.

Une revue parue en août 2000 fait la synthèse des études parues sur la SAMe contre placebo ou contre un antidépresseur(20).

La déhydroépiandrostérone ou DHEA

Le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) circulant dans le sang est un stéroïde sécrété par les surrénales dont la concentration sérique (30-50 % plus élevée chez les hommes que chez les femmes) diminue avec l'âge pour atteindre, vers les 8e et 9e décennies, 20 % à 10 % de la valeur présente chez de jeunes adultes. Les données épidémiologiques soutiennent un rapport direct entre des niveaux de SDHEA et un bon moral. La DHEA est la seule hormone, à côté du cortisol, qui est négativement corrélée à la dépression.

Une étude ancienne montre chez les patients dépressifs un taux diminué de SDHEA qui s'élève sous thérapie électroconvulsive(21). Une étude française pendant 4 ans sur 622 sujets âgés de plus de 65 ans, analyse le statut fonctionnel, psychologique et mental d'une population basée dans le sud-ouest de la France. Des valeurs plus basses de SDHEA ont été enregistrées chez des femmes présentant une limitation fonctionnelle (sur les activités instrumentales de vie quotidienne), un confinement, une dyspnée, une dépression, une pauvre perception subjective de la santé et de la satisfaction de vie et consommant des médicaments. Chez les hommes, il existait seulement une tendance pour les mêmes corrélations. Chez les hommes (mais pas chez les femmes), la baisse de SDHEA était associée à une mortalité accrue à court terme(22). Des bas niveaux de DHEA et de SDHEA ont été associés à des niveaux élevés de stress perçu(23) et d'anxiété(24). Des niveaux élevés de DHEA et de SDHEA ont été associés à une plus grande fréquence et un plus grand plaisir d'activités de loisir(25), à une personnalité dominante(26), une personnalité expansive(27) et une plus grande recherche de sensations(28). Dans une analyse récente, ont été réétudiées les données prélevées sur 699 femmes ménopausées de 50 à 90 ans vivant dans le Rancho San Bernardo de 1984 à 1987. Les niveaux de SDHEA ont été inversement associés à une baisse de l'humeur et cette association était indépendante de l'âge, de l'activité physique, du changement pondéral et de la prise d'antidépresseur. De faibles niveaux de testostérone étaient aussi corrélés avec la dépression chez les hommes. L'âge, le style de vie sédentaire et la perte de poids ont été positivement associés à la baisse de l'humeur.

À la fois un rapport élevé cortisol/DHEA salivaire à 20 h 00 et une ou plusieurs déceptions sévères prédisent une dépression : 86 % des sujets qui présentent ces deux facteurs sont déprimés au bout de 36 semaines alors que 81 % de ceux qui n'ont aucun facteur ne le sont pas(29). Trois groupes de sujets âgés de 20 à
64 ans sont étudiés : 44 présentent une dépression, 35 sont en cours de rémission sous l'effet de médicament et 41 font office de contrôle. Le niveau salivaire de DHEA à 8 h 00 et 20 h 00 est abaissé et celui du cortisol à 20 h 00 est élevé chez les sujets déprimés par rapport aux sujets contrôles. Le niveau de DHEA salivaire à 8 h 00 est négativement corrélé avec la sévérité de la dépression, mais n'est pas relié à la prise d'un traitement antidépresseur. Le rapport cortisol/DHEA des sujets déprimés se différencie de celui des sujets contrôles(30).

Trois études publiées ont évalué les effets antidépresseurs de la DHEA.
22 patients atteints de dépression sans traitement médicamenteux ou stabilisé par un traitement antidépresseur depuis au moins six semaines, reçoivent en double aveugle de la DHEA jusqu'à 90 mg/j versus placebo pendant
6 semaines. Les sujets supplémentés ont reçu 30 mg/j de DHEA pendant les deux premières semaines, 60 mg pendant les deux semaines suivantes et 90 mg pendant les deux dernières semaines. La prise de DHEA a été associée à une diminution plus grande du HDRS par rapport au placebo. Ces résultats étaient très proches du niveau de réponse obtenue avec des médicaments antidépresseurs. 5 des 11 patients traités avec la DHEA ont présenté une diminution de 50 % ou plus des symptômes dépressifs, comparativement aucun des sujets sous placebo n'a présenté d'amélioration. La moitié des patients ont donc répondu au traitement par la DHEA avec une augmentation globale des scores de dépression de 30,5 %(31).

Dans une étude croisée en double aveugle, 70 femmes et hommes âgés de 45 à 63 ans, atteints de troubles thymiques, de dépression chronique, reçoivent versus placebo, 90 mg/j de DHEA pendant 3 semaines puis 450 mg/j pendant 3 semaines supplémentaires. Chez 15 patients ayant terminé l'étude, un effet important de la DHEA a été observé par rapport au placebo. 60 % des patients sont améliorés sous DHEA versus 20 % sous placebo. Sept symptômes ont été nettement améliorés sous DHEA : le manque de plaisir, le manque d'énergie, la faible motivation, la torpeur émotionnelle, la tristesse, l'incapacité à s'occuper et à travailler. La DHEA a agi sur la plupart des sujets en dix jours et lorsque la supplémentation était arrêtée, les symptômes revenaient. La prise de 90 mg/j de DHEA était suffisante ; aucun bénéfice supplémentaire n'était apporté par une dose de 450 mg(32).

Plusieurs possibilités pourraient expliquer le rôle de la DHEA dans l'humeur et son effet antidépresseur. La DHEA et la SDHEA traversent la barrière hémato-encéphalique. En plus d'être partiellement métabolisée en testostérone et en œstrogène (qui peuvent avoir des effets propres sur l'humeur), la DHEA module la biodisponibilité de la testostérone par des changements de l'affinité de l'albumine pour la testostérone. La DHEA et la SDHEA antagonisent certains effets de cortisol dont le taux peut s'élever au cours de la dépression. La DHEA et la SDHEA stimulent ou antagonisent les récepteurs cérébraux au GABA, altèrent la neurotransmission au niveau des récepteurs (du stress) NMDA
(N-méthyle-D-aspartic acid) et augmentent les niveaux de sérotonine dans certaines régions cérébrales.

Conclusion

La dépression est une manifestation fréquente de la déficience en vitamine B, en SAMe, magnésium et zinc. Le 5-HTP est actif en tant que précurseur de la sérotonine dans les dépressions dues à une insuffisance en sérotonine. Son activité est équivalente aux antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine, sans en avoir les effets secondaires. L'extrait de millepertuis peut être utilisé dès les premiers symptômes d'une dépression. Ce traitement permet une diminution quantitative de l'inquiétude, de l'humeur dysphonique, de la perte d'intérêt, de l'hypersomnie, de l'anorexie, de l'obstination, du retardement psychomoteur et du sentiment de dévalorisation. Il a été démontré son action supérieure au placebo et similaire aux antidépresseurs médicamenteux avec des effets secondaires moindres et plus doux. L'administration de SAMe, par son activité de méthylation, permet une élévation du taux de monoamines cérébrales. Son effet antidépresseur étant confirmé par de nombreuses études, la SAMe peut être utilisée seule ou en association, parfois avec plus d'efficacité qu'un antidépresseur tricyclique. Devant une dépression installée, une évaluation des taux de SDHEA et de cortisol, voire même des hormones thyroïdiennes est indiquée. Le rapport cortisol/DHEA serait plus prédictif de dépression que le seul niveau de DHEA.

Le dosage salivaire de DHEA (libre) et de cortisol (libre) peut être réalisé en plus du dosage sanguin. Une analyse biologique doit précéder toute prescription de DHEA. L'administration de DHEA s'avère aussi remarquablement efficace pour traiter la dépression et corriger des taux insuffisants, en particulier chez le sujet déprimé.


Références :

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08-06-2017
Préserver le bien-être général de l’organisme
Le samedi 10 juin 2017 marque la troisième édition de la journée mondiale du bien-être. Célébrée dans plus de 90 pays à travers le monde,...
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