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01-06-2002

Entretien avec le Pr. Luc Montagnier

Président de la Fondation Mondiale Recherche et Prévention Sida

Quelles sont les principales caractéristiques et propriétés de l'extrait de papaye fermenté ?

C'est un extrait fait à partir de fruits de papaye qui sont récoltés et sélectionnés dans les pays tropicaux, notamment aux Philippines. Ces broyats de fruits sont ensuite fermentés par des levures à une certaine température et pendant plusieurs mois. A la fin, on obtient un extrait, une poudre blanche contenent évidemment beaucoup de composés qui n'ont pas tous été analysés. Mais cet extrait de papaye fermenté contient, en particulier, de petites molécules de sucre, que l'on appelle des oligo-saccharides.

Quelles sont ses principales propriétés ?

De nombreux travaux, notamment américains, démontrent que cet extrait de papaye fermenté a des propriétés antioxydantes et, également, immunostimulantes.

Les travaux ont été réalisés sur l'homme ou uniquement in vitro?

Ces travaux ont été faits d'abord in vitro. Mais il y a des résultats chez l'homme et, notamment, nous avons nous-mêmes des résultats chez des malades atteints du sida. Seul, l'extrait de papaye fermenté donné à ces malades, n'est pas très actif. Mais, lorsqu'il est ingéré après une tri-thérapie qui diminue la multiplication des virus, l'extrait de papaye fermenté fait remonter les paramètres du système immunitaire. Souvent, la tri-thérapie seule, même après plusieurs mois, ne fait pas remonter ces paramètres du système immunitaire ou le fait seulement très lentement. Le nombre de lymphocytes CD4+, remonte très lentement. Avec l'extrait de papaye fermenté, il remonte beaucoup plus rapidement. On constate également une amélioration de l'état du patient, une reprise de poids, une remontée de l'hémoglobine, enfin, des signes très favorables.

Beaucoup plus favorables que vous ne pouvez l'obtenir avec d'autres nutriments comme le sélénium, par exemple ?

Là, il faudrait faire des comparaisons, des travaux rigoureux pour comparer avec d'autres antioxydants. Cette étude a été faite en Afrique dans le centre de notre fondation (CIRBA Abidjan) dans des conditions assez difficiles.

Sur combien de patients ?

Elle a été faite sur une douzaine de patients. Bien entendu, maintenant, nous cherchons à faire des essais plus rigoureux, plus étendus et à comparer différents types d'anti-oxydants dont les effets peuvent d'ailleurs s'ajouter les uns aux autres.


Je dois dire aussi que l'extrait de papaye fermenté semble être également actif comme immunostimulant pour empêcher le démarrage de maladies beaucoup plus banales comme le rhume par exemple.

Vous avez fait des études sur ce sujet ?

Non, ce sont des observations personnelles, faites à partir d'informations provenant du fabricant.

L'avez-vous testé vous-même ? Si vous sentez que vous allez avoir un rhume, quelle dose prenez-vous ?

Je prends deux sachets d'extrait de papaye fermenté par voie perlinguale et ceci fait régresser les symptômes dans les heures qui suivent.

Vous les prenez pendant combien de jours ?

Je les prends simplement au début, c'est tout. On peut bien évidemment continuer à les prendre, mais l'extrait de papaye fermenté est moins actif une fois que le rhume est déclaré. C'est surtout au début de l'invasion microbienne ou virale qu'il agit.

Comment l'expliquez-vous ?

Je pense que c'est un immunostimulant notamment au niveau de l'immunité locale, au niveau de l'immunité des muqueuses. Ce produit se prend par la voie perlinguale et on peut penser qu'il a un effet sur les muqueuses bucco-pharyngées et à proximité.

Je suppose que les dosages ne sont pas les mêmes lorsqu'il s'agit de traiter un malade atteint du sida.

Un malade atteint du sida en prend davantage et pendant plusieurs mois à un dosage de l'ordre de quatre sachets par jour pris matin et soir. L'important est de les prendre le matin et le soir.

Pourquoi le matin et le soir ?

Pour permettre une absorption optimale. Il ne faut pas prendre l'extrait de papaye fermenté sur un estomac plein, il a moins d'effet dans ce cas. Sachant aussi que la première absorption se fait au niveau perlingual, il est donc préférable de le prendre avant un repas.

Quelles sont les autres applications de l'extrait de papaye fermenté sous forme de supplément nutritionnel ?

Au départ, il faut le prendre comme un complément nutritionnel. Mais je n'exclus pas que, si des essais cliniques rigoureux montrent son efficacité en complément de traitements graves, de chimiothérapies aussi bien antivirales, anti-sida ou dans le cas du cancer, l'extrait de papaye fermenté devienne un véritable médicament.
Il peut également être utile dans des cas d'hépatites ?
Il est probable qu'il a un effet anti-viral sur les hépatites, mais je n'ai pas de données personnelles à ce sujet.

Vous avez programmé d'autres études ?

Oui, bien sûr, nous allons programmer des études plus larges aussi bien dans les pays en voie de développement, en Afrique, que dans les pays européens et peut-être aux Etats-Unis, justement pour démontrer cet effet antioxydant. Nous disposons maintenant, par exemple en Belgique, d'une société qui a mis au point des tests extrêmement sensibles pour détecter l'effet antioxydant. Je pense que l'on pourra très vite redémontrer chez l'homme, dans le plasma, à partir d'une petite prise de sang, l'effet antioxydant de l'extrait de papaye fermenté.

Vous ne programmez pas d'études en France?

En France, si on m'en donne les moyens. Je me suis adressé aux nouvelles autorités et, pour le moment, nous attendons leur réponse.

En France, on ne croit pas beaucoup à l'effet des antioxydants ?

Il y beaucoup d'ignorances à ce sujet dans certains milieux scientifiques et médicaux qui pensent que la lutte contre le stress oxydatif se résume à la prise de vitamine C ou de vitamine E.

En fait, il y a maintenant toute une gamme de produits antioxydants, certains à base de plantes, d'autres à base de substances produites naturellement par l'organisme comme le glutathion, qui peut être rendu absorbable. Ces produits, encore peu diffusés en France, sont disponibles au Japon et aux Etats-Unis. Il y a aussi des enzymes comme la superoxyde dismutase, cuivre/zinc dépendante, qui est maintenant produite en France. Ces antioxydants devraient maintenant pouvoir être testés de façon rigoureuse dans des études cliniques. Et nous avons maintenant des critères très objectifs de mesures de l'effet antioxydant dans le plasma et au niveau des leucocytes.

La communauté scientifique française n'est pas encore entièrement convaincue ?

Il y a quand même tout un groupe de cliniciens et de scientifiques qui le sont. Ainsi, nous avons créé en France comme aux Etats-Unis, un club Oxygène que j'anime avec mes collaborateurs de l'Institut Pasteur. Nous avons, il y a trois ou quatre ans, organisé un congrès international sur ce thème et il y aura encore cette année à Paris un congrès similaire au mois de juillet. Il existe en France des groupes très actifs mais qui souvent s'ignorent les uns les autres. Il est dommage, par exemple, que les virologues ne s'intéressent pas à ces produits antioxydants.

N'y-a-t-il pas aussi un autre problème, celui du dosage ?

Si l'on se contente des AQR, une supplémentation n'a peut-être pas tellement d'efficacité ?
Je crois qu'il faut adapter le traitement antioxydant à chaque personne suivant son état. On s'aperçoit, lorsque l'on fait des tests, qu'il y a de grandes variabilités individuelles. Il faut adapter les antioxydants à cette variabilité. Certains sujets ont des déficits qu'il faut compenser. Mais ces déficits ne sont pas forcément les mêmes chez d'autres personnes. Il y a tout un choix de produits, pour l'instant essentiellement des nutraceutiques, pour restaurer un état redox convenable et réduire le stress oxydatif. Ces produits antioxydants peuvent avoir non seulement des effets à court terme, dans des cas aigus comme ceux que j'ai cités, mais aussi à long terme. Je crois que l'on peut prévenir le vieillissement et que l'on peut prévenir également l'apparition de maladies nerveuses dégénératives comme la maladie de Parkinson par un traitement antioxydant qui va justement compenser le déficit de la personne.

Est-ce que cela peut rester dans le domaine de la supplémentation ? En d'autres termes, chacun peut-il conserver le libre choix de se supplémenter?  

Je pense qu'il faudrait qu'il n'y ait pas de traitements sauvages mais que, véritablement, cela passe dans le cadre de la médecine prédictive et préventive. C'est-à-dire que l'on peut faire un certain nombre de tests permettant d'évaluer l'état antioxydant ou pro-oxydant de la personne. Je peux vous dire qu'à l'heure actuelle, nous travaillons pour mettre au point des tests encore plus sensibles. C'est seulement une fois que ces tests ont été faits, plusieurs fois de suite pour voir si c'est un problème passager ou non, que l'on peut instaurer un traitement.

Mais existe-t-il une médecine prédictive en France ?

Hélas très peu, je le regrette. Je pense que c'est tout l'avenir de la médecine qui doit être orienté vers la médecine prédictive et préventive parce qu'en fait cela coûtera beaucoup moins cher à la société, ce sera meilleur pour l'individu et ce sera préférable à la médecine curative ou à la chirurgie mutilante qui sont pratiquées actuellement. Je crois qu'il vaut mieux traiter quelqu'un encore en bonne santé, plutôt que lorsqu'il est grabataire à l'hôpital.

Mais, en attendant que cette médecine prédictive soit, disons, opérationnelle, nous n'avons d'autre choix que de nous soigner seuls dans le domaine de la prévention ?

Non, je pense que, si on m'écoutait, on pourrait créer en France comme nous le faisons en Belgique à Liège, des centres d'analyses. Il y a quelques laboratoires parisiens qui font des tests sur le stress oxydatif. Mais ils sont encore peu connus et privés. Je crois qu'il faudrait avoir toute une organisation de centres où les gens puissent se faire tester. Mais cela implique une éducation de façon à inciter les sujets sains à se faire tester régulièrement dans de tels centres et à prendre conseil auprès de leur médecin alors qu'ils ne sont pas encore malades. En fait, les patients qui sont infectés par le virus du sida ont déjà cette attitude puisqu'ils sont traités sur la base de signes biologiques alors qu'ils ne sont pas encore malades. Et cela marche et les empêche de tomber dans une situation clinique d'infections difficilement traitables.

Pour en revenir à l'extrait de papaye fermenté, aura-t-il une place dans la médecine prédictive ?

Tout à fait. Je pense qu'il aura sa place.


Fondation Mondiale Recherche et Prévention Sida

1 rue Miollis 75015 Paris
MONTAGNIER Luc (Pr)
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