Ward Dean, MD Traduit d'un article paru dans le numéro d'avril 2003 de Vitamin Research News |
La recherche confirme les bénéfices de la chélation par l'EDTA L'EDTA est un acide aminé synthétique, agent de conservation d'aliments, qui est utilisé depuis près de 50 ans pour traiter cliniquement l'intoxication par des métaux lourds ou des maladies chroniques dégénératives et, en particulier, les maladies cardiovasculaires et le cancer. |
Le plomb augmente les maladies vasculaires, les cancers et la mortalité globale
L'empoisonnement par le plomb est reconnu depuis longtemps comme un risque pour la santé. Historiquement, le plomb a été utilisé dans un grand nombre de procédés industriels incluant la fabrication de batteries, de peintures et comme un additif dans l'essence. L'empoisonnement aigu au plomb ou saturnisme (forte exposition de courte durée) se manifeste par des douleurs abdominales ou “colique du plomb”, des déficiences cognitives, une neuropathie périphérique, de l'arthralgie (douleurs articulaires), une libido affaiblie et une anémie. Il peut être diagnostiqué par la “ligne de plomb” caractéristique à la jonction des dents et des gencives et par des niveaux élevés de plomb dans le sang (plus de 80micro-grammes par décilitre)1. |
Pour déterminer les effets d'une exposition chronique à de faibles niveaux de plomb, les Drs Mark Lustberg de l'Ecole de Médecine de l'Université du Maryland et Ellen Silbergeld de l'Université John Hopkins ont comparé des données rassemblées à partir du recensement 2000 aux Etats-Unis et de la très vaste troisième enquête d'évaluation de la santé et de l'alimentation (NHANES-III)3. D'après ces données, Lustberg et Silbergeld ont estimé que, entre 1976 et 1980, 29 millions de personnes (15% de la population adulte de plus de 20 ans) avaient des niveaux sanguins de plomb d'au moins 20mcg/dl et qu'actuellement, aux Etats-Unis au moins 1,7 million de personnes ont des niveaux sanguins de plomb qui atteignent ces chiffres. |
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Mercure et maladies cardiovasculaires
Jusqu'à ces derniers temps, l'idée de traiter des maladies cardiaques par la chélation, un des mécanismes éliminant les métaux lourds, était méprisée par les institutions médicales. Mais il semble, une fois encore, que le champ des “médecines alternatives” ait été en avance sur son temps. Les auteurs d'un article, paru dans le numéro du 28 novembre2002 du New England Journal of Medicine sous le titre Mercure, huiles de poisson et risques d'infarctus du myocarde, déclarent: “Le mercure peut favoriser l'athérosclérose et donc augmenter le risque d'infarctus du myocarde de différentes manières. Le mercure stimule la production de radicaux libres... et peut se lier au sélénium (de telle sorte qu'il) ne sera plus en mesure de servir de co-facteur à la glutathion peroxydase. Le mercure peut... désactiver les propriétés antioxydantes du glutathion, de la catalase et de la superoxyde dismutase. Le mercure est susceptible d'induire la peroxydation lipidique et les niveaux de mercure constituent une sérieuse indication des niveaux de LDL oxydées. Les composés du mercure peuvent aussi favoriser l'agrégation plaquettaire et la coagulation du sang, inhiber la formation et la migration des cellules endothéliales ainsi qu'affecter l'apoptose et la réponse inflammatoire. Une augmentation de la fréquence des maladies cardiovasculaires a été observée chez des travailleurs exposés au mercure et, dans une étude longitudinale, des niveaux de mercure dans les cheveux prédisaient la progression de l'athérosclérose carotidienne.”4 |
Aluminium et fer
Une équipe de chercheurs belges a récemment publié un article qui confirme que l'aluminium et le fer, au fil des années, s'accumulent dans le cerveau et que tous deux peuvent en être éliminés grâce à un traitement par chélation. Les chercheurs examinent la capacité de différents agents chélateurs à éliminer ces deux métaux du cerveau et recommande une thérapie de longue durée par chélation pour prévenir et traiter un certain nombre de maladies neuro-dégénératives liées au vieillissement.6 |
Le traitement par chélation inverse les lésions rénales induites par le plomb
Un des changements physiologiques le plus spectaculaire (et le mieux documenté) qui survient avec le vieillissement, est le déclin inexorable de la fonction rénale (Fig. 2)8. De surcroît, les chercheurs ont montré qu'une exposition même à de très faibles niveaux de plomb détériore de façon significative la fonction rénale.9 |
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Un groupe de médecins de l'Université Chang Gung de Taipei à Taiwan a conduit une intéressante étude pour déterminer si le traitement par chélation avec de l'EDTA par voie intraveineuse pouvait retarder la progression d'une insuffisance rénale.10 A l'origine, cette étude impliquait 202 patients (167 hommes et 35 femmes) âgés de 44 à 68 ans, souffrant d'insuffisance rénale chronique (avec une créatinine sérique, un indicateur du fonctionnement des reins, située entre 1,5 mg/dl et 3,9 mg/dl). Tous ces sujets avaient des concentrations “normales” de plomb dans l'organisme. Après leur avoir fait passé des tests de dépistage pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'exposition professionnelle au plomb, les chercheurs ont observé le déclin de leur fonction rénale sur deux années. |
Au bout de deux ans, les chercheurs ont identifié 64 patients qui avaient des taux de plomb situés dans le haut de la normale (entre 80 et 600 mcg) en utilisant un test de mobilisation par l'EDTA. Dans ce test, un gramme d'EDTA était administré par voie intraveineuse et des urines étaient ensuite prélevées les trois jours suivants. Ces 64patients ont été enrôlés dans une phase au cours de laquelle la moitié d'entre eux (26 hommes et 6 femmes) a reçu un traitement par chélation (un gramme d'EDTA calcique dans 200 ml de solution saline, administré par perfusion lente pendant deux heures, une fois par semaine). Après trois mois, la charge de plomb dans l'organisme des sujets du groupe traité par chélation a chuté d'une moyenne de 150 mcg à 43 mcg et le taux de filtration glomérulaire (une mesure directe du fonctionnement des reins) a augmenté d'environ 12%. (Fig. 3) |
Les auteurs ont suivi le groupe témoin et celui traité par chélation pendant 24 mois supplémentaires. Au cours de cette période, 19 patients ont reçu une série de traitements complémentaires parce que leur créatinine sérique était montée au-dessus de son niveau de pré-traitement. Aucun sujet n'a eu besoin de plus d'une série renouvelée de trois mois de traitement. Les auteurs ont fait remarquer à plusieurs reprises l'innocuité et l'absence de toxicité de l'EDTA, ajoutant que celui-ci améliorait le fonctionnement des reins et ralentissait la progression de l'insuffisance rénale d'au moins 24 mois. (Fig. 4) |
Je pense que, si l'on considère les effets néfastes rapportés même avec de faibles niveaux de plomb, l'amélioration de la fonction rénale aurait été encore plus importante si le traitement avait été poursuivi au-delà de cette première série de seulement 12perfusions. D'après mon expérience, près de 10traitements sont nécessaires avant qu'une amélioration du statut cardiovasculaire intervienne. La plupart des médecins pratiquant la chélation recommandent une série de 20 à 30traitements (selon l'état du patient) suivie, d'une “phase d'entretien” établie sur une base mensuelle. Ainsi, les spectaculaires améliorations montrées dans l'étude du NEJM se sont appuyées sur des patients recevant ce qui serait considéré aux Etats-Unis par la plupart des médecins pratiquant la chélation comme une série minimale de traitement. |
1.Marsden, P.A. Increased lead burden- Cause or consequence of chronic renal insufficiency? New England J. Med, 2003, 4: 345-346. 2.Lustberg, Mark, and Silbergeld, Ellen. Blood lead levels and mortality. Arch Intern Med, 2002, 162; 2443-2449. 3.Pinkle, J.L., Brody, D.J., Gunter, E.W., et al. The decline in the blood lead levels in the United States. The National health and Nutrition Examination Surveys (NHANES). Jama 1994, 272: 284-291. 4.Gualler, E., Sanz-Gallardo, I., Van't Veer, P., et al. Mercury, fish oils and the risk of myocardial infarction. New England J Med. 2002, 347: 22,; 1747-1754. 5.Bolger P.M., and Schwetz B.A. Mercury and health. New England J Med, 2002, 347: 22, 1735-1736. 6.Chrichton, Robert R., Florence Anne, Ward Roberta J. Aluminium and iron in the brain- prospects for chelation. Coordination chemistry reviews, 2002, 228: 2, 365-371. 7.Bjorksten J, Possibilities and limitations of chelation as a means for life extension. J Advancement in Medicine, 1989, 2: 77-88. 8.Rowe J.W., Andres R., Tobin J.D., Norris A.H., and Shock N.W., The effect of age creatinine clearance in man. J Gerontol, 1976, 31, 155-163. 9.Kim R., Rotnitsky A., Sparrow D., et al. A longitudinal study of low-level lead exposure and impairment of renal function: the Normative Aging Study. JAMA, 1996, 275: 1177-1181. 10.Li, Ja-Liang, Lin-Tan, Dan-Tzu Hsu, Kuang- Hung and Yu Chu-Chen. Environmental lead exposure and progression of chronic renal disease in patients without diabetes. New England J Med. 2003, 348: 4, 277-286. |
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