Des données en quantité très importante, provenant d'études épidémiologiques, d'essais in vitro, d'études chez l'animal et d'essais cliniques chez l'homme suggèrent que les phytoœstrogènes et, en particulier, les isoflavones de soja, pourraient avoir des effets bénéfiques sur les maladies cardiovasculaires, les cancers et les symptômes de la ménopause. |
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Les isoflavones sont des phytoœstrogènes ou, en d'autres termes, des nutriments d'origine végétale doués d'activités agonistes ou antagonistes des œstrogènes. La génistéine et la daidzéine sont les deux isoflavones de soja les plus étudiés. |
L'intérêt pour les isoflavones s'est développé à partir de constatations épidémiologiques faites chez les femmes asiatiques à la fin des années soixante-dix. Ces travaux ont notamment constaté une incidence différente du cancer du sein chez les femmes asiatiques et les femmes nord-américaines. Si le taux de cancers du sein était très faible au Japon, plus les femmes migraient vers les États-Unis, plus ce taux augmentait. Ces études ont également mis en valeur une plus faible incidence des cancers, en particulier de la prostate, chez les maris caucasiens de ces femmes asiatiques par rapport aux hommes de couples strictement caucasiens. L'hypothèse émise a été que ces différences d'incidences pouvaient être liées à des modifications du régime alimentaire. Les épidémiologistes se sont alors intéressés au rôle protecteur potentiel du soja et de ses dérivés. |
Isoflavones de soja et maladie cardiovasculaire
En 1995, une méta-analyse1 a passé en revue 38 études sur le soja et les maladies cardiovasculaires, pour conclure que le soja améliorait le profil du cholestérol. Les résultats montrent, dans les deux sexes et chez l'enfant, que la prise d'environ 47 g de protéines de soja diminue de 20 % le cholestérol total, de 24 % le LDL cholestérol et de 13 % les triglycérides. Une étude2 en double aveugle, plus récente, qui a enrôlé 66 femmes âgées, a constaté également des améliorations du cholestérol-HDL, le «bon cholestérol». Les femmes ont été réparties en trois groupes. Le premier a reçu quotidiennement 40 g de protéines de lait, comme placebo, le deuxième la même quantité de protéines de soja et le troisième 40 g de soja additionnés d'isoflavones de soja. Par rapport aux sujets sous placebo, ceux des deux groupes prenant du soja ont constaté une amélioration du cholestérol total et du cholestérol-HDL. Des chercheurs ont demandé à 13 femmes en bonne santé, âgées de 18 à 35 ans, de consommer quotidiennement, pendant trois cycles menstruels, différentes quantités d'un extrait de soja riche en isoflavones. Toutes ces femmes avaient des niveaux normaux de cholestérol. Après qu'elles ont consommé des isoflavones de soja, on a constaté une réduction de 7,6 à 10 % d'une forme de cholestérol, les lipoprotéines basse densité (LDL), indiquant une diminution du risque de maladie des artères coronaires. De plus, le ratio cholestérol total sur cholestérol lipoprotéine haute densité (HDL) était amélioré de 10 % tandis que le ratio LDL sur HDL était amélioré de 14 %. Cette étude montre que les isoflavones de soja améliorent le profil des graisses sanguines des femmes avec des niveaux normaux de cholestérol, indiquant que leur action ne bénéficie pas seulement aux personnes ayant des niveaux élevés de cholestérol (Amer. J. of Clin. Nutr., 2000). |
Certains effets cardioprotecteurs des isoflavones de soja peuvent également être reliés à leurs propriétés antioxydantes. Une étude a exploré cette théorie. Des sujets dont le niveau d'oxydation des LDL avait été mesuré ont reçu quotidiennement pendant deux semaines 60 mg d'isoflavones. Les isoflavones ont prolongé de façon significative le temps nécessaire à l'oxydation des LDL, un signe d'augmentation de l'activité antioxydante4. |
Isoflavones et troubles de la ménopause (bouffées de chaleur)
Les femmes asiatiques ont moins de bouffées de chaleur que les femmes occidentales et moins de symptômes déplaisants au moment de la ménopause. Une étude épidémiologique a, en effet, mis en évidence que près de 80 % des femmes européennes sont sujettes aux bouffées de chaleur contre seulement 15 % des Singapouriennes8. Une autre étude met en évidence l'existence d'une corrélation négative entre la sévérité des bouffées de chaleur et la consommation de soja fermenté9. |
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Un essai clinique en double aveugle contrôlé contre placebo impliquant 104 femmes âgées de 45 à 62 ans a montré que des protéines de soja riches en isoflavones apportaient une diminution significative des bouffées de chaleur par rapport à un placebo (protéines de lait). Après douze semaines de traitement, les bouffées de chaleur avaient diminué de 45 % contre 30 % dans le groupe placebo10. |
Une amélioration des bouffées de chaleur et de différents autres symptômes liés à la ménopause, comme la sécheresse vaginale, a également été observée dans d'autres études utilisant du soja ou des isoflavones de soja. |
Isoflavones et ostéoporose
Les œstrogènes exercent un puissant effet protecteur sur l'os. Les isoflavones de soja ont une faible activité œstrogénique qui pourrait être bénéfique en s'opposant aux causes sous-jacentes de l'ostéoporose. L'incidence des fractures liées à l'ostéoporose est particulièrement faible en Asie où la consommation de soja est très importante. |
Un autre essai clinique en double aveugle, contrôlé contre placebo, a porté sur 203 Chinoises ménopausées âgées de 48 à 62 ans. Elles ont été réparties en trois groupes de façon aléatoire et ont reçu quotidiennement un placebo, une dose moyenne d'isoflavones de soja (0,5 g d'extrait de soja et 40 mg d'isoflavones) ou une forte dose d'isoflavones (1 g d'extrait de soja et 80 mg d'isoflavones). Toutes ont reçu en plus 500 mg de calcium et 123 UI de vitamine D3. |
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Trente-trois femmes en bonne santé péri-ménopausées ont reçu de façon aléatoire des isoflavones ou un placebo. L'un des groupes a reçu chaque jour pendant quatre semaines des capsules d'un extrait d'isoflavones (61,8 mg) et l'autre groupe un placebo. L'excrétion urinaire des isoflavones a été mesurée au début de l'étude, après deux semaines et après quatre semaines. Elle a augmenté, principalement celle de la daidzéine, au bout des semaines deux et quatre dans le groupe supplémenté par rapport au groupe placebo. L'excrétion des marqueurs de la résorption osseuse était, elle, réduite de façon significative, de même que le cholestérol total sérique et le LDL cholestérol15. |
Les isoflavones et les cancers
L'incidence des cancers (sein, endomètre, prostate) varie de 5 à 20 selon les pays considérés. La plus faible est observée en Asie où les légumes et le soja occupent une grande place dans l'alimentation. Les premières données indiquant qu'une alimentation riche en produits à base de soja pourrait apporter une protection contre le cancer proviennent, en effet, d'études épidémiologiques sur des populations de culture asiatique consommant des quantités importantes de soja. Elles démontrent un plus faible niveau de l'incidence de différents types de cancer. |
- Cancer du sein |
Une étude contrôlée, publiée en 1997 dans The Lancet, a examiné les effets des phytoœstrogènes sur le risque de cancer du sein. Cent quatre femmes avec un cancer du sein débutant diagnostiqué ont été comparées à un nombre équivalent de témoins. Avant le traitement, un questionnaire ainsi que des tests urinaires et sanguins ont été réalisés. Une augmentation de l'excrétion urinaire d'isoflavones était associée à une réduction du risque de développer un cancer du sein16. |
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Le rôle protecteur de la génistéine a été démontré chez des femmes japonaises, exposées depuis l'enfance à de fortes doses. Cependant, il est difficile d'extrapoler aux femmes occidentales traitées par des phytoœstrogènes à la ménopause. |
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Dans le plasma des Japonais, les concentrations d'isoflavones sont 7 à 110 fois supérieures à celles des Finlandais, la génistéine étant présente dans les concentrations les plus élevées18. |
-1 Anderson J.W. et al. Meta-analysis of the effects of soy protein intake on serum lipids. N Eng J Med. 1995; 333: 276-281. -2 Baum J.A. et al. Long-term intake of soy protein improves blood lipid profiles and increases mononuclear cell low-density-lipoprotein receptor messenger RNA in hypercholesterolemic, postmenopausal women. Am J Clin Nutr. 1998; 68: 545-551. -3 Potter S.M. Soy protein and serum lipids. Curr Opin Lipidol 1996; 7: 260-264. -4 Tikkanen M.J. et al. Effect of soybean phytoestrogen intake on low-density lipoprotein oxidation resistance. Proc Nat Acad Sci 1998; 95: 3106-10. -5 Wilcox J.N. et al. Thrombotic mechanism in atherosclerosis: potential impact of soy protein. J Nutr. 1995; 125: 631S638S. -6 Wagner J.D. et al. Soy protein and estrogens replacement therapy improve cardiovascular risk factors and decrease aortic cholesteryl ester content in ovariectomized cynomolgus monkey. Metabolism 1997; 46: 698-705. -7 Anthony M.S. et al. Soybean isoflavones improve cardiovascular risk factors without affecting the reproductive system of peripubertal rhesus monkeys. J Nut 1996; 126: 43-50. -8 Knight D.C. et al. A review of the clinical effects of phytoestrogens. Obstet Gynecol 1996; 87: 897-904. -9 Nagata C. et al. Hot flushes and other menopausal symptoms in relation with soy product intake in Japanese women. Climateric 1999; 2: 6-12. -10 Albertazzi P. et al. The effect of dietary soy supplementation on hot flashes. Obstetric & Gynecology, 1998; 91: 6-11. -11 Han K.K. et al. Benefits of soy isoflavone therapeutic regimen on menopausal symptoms. Obstetrics & Gynecology, 2002; 99: 389-394. -12 Arjmandi B.H. et al. Dietary soybean protein prevents bone loss in an ovariectomized rat model of osteoporosis. J Nutr 1996; 126: 161-167. -13 Morabito N. et al. Effects of genistein and hormone replacement therapy on bone loss in early postmenopausal women: a randomized double-blind placebo controlled study. J bone Mineral Res. 2002; 17: 1904-1912. -14 Soy isoflavones help protect bones in older women. Journal of Clinical Endocrin & Metabolism, 2003, Vol 88, N°10; 4740-4747. -15 Beneficial effects of soybean isoflavone supplementation on bone metabolism and serum lipids in postmenopausal and serum lipids in postmenopausal Japanese women : a four-week study, Jour Amer col nutri, Vol 21, N°2 April 2002 -16 Ingram D. et al. Case-control study of phyto-oestrogens and breast cancer. Lancet; 350: 990-994. -17 Wang T.T. et al. Molecular effects of genistein on estrogen receptor mediated pathways. Carcinogenesis 1996; 17: 271-275. -18 Adlercreutz H. et al. Plasma concentrations of phyto-oestrogens in Japanese men. Lancet, 1993; 342: 1209-12010. -19 Pollard M. et al. Influence of isoflavones in soy protein isolates on development of induced prostate related cancers in L-W rats. Nutr Cancer 1997; 28: 41-45. |
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