La lactoferrine, que l'on trouve dans le colostrum et la protéine de petit-lait semble jouer des rôles biologiques très divers et est considérée comme la première ligne de défense immunitaire de l'organisme. Par sa très forte affinité avec le fer, elle favorise son absorption par la muqueuse intestinale des nouveau-nés. Elle a également des propriétés antibactériennes, antivirales, antifungiques, anti-inflammatoires, antioxydantes et immunomodulatrices. |
La lactoferrine est une glycoprotéine de la famille des transferrines qui se lie au fer et a des effets bactériostatiques et bactéricides. Elle est présente dans le lait de vache comme dans celui de la femme, ses concentrations dans le lait humain étant 5 à 10 fois plus élevées que dans le lait de bovin. |
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Elle est, en effet, présente dans les différents fluides de l'organisme tels que le lait, les larmes, le mucus, le sang ou la salive. |
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Un peu d'histoire
En 1946, deux chercheurs, Schade et Caroline, ont rapporté avoir isolé du sang une protéine liée au fer et ont observé qu'elle avait l'intéressante propriété de stopper la croissance de certaines bactéries. Ils appelèrent cette substance «sidérophiline» qui signifie «qui aime le fer». |
En 1966, la présence de lactoferrine est démontrée dans la salive, les sécrétions nasales, les larmes, la bile, le fluide pancréatique, le sperme, le mucus cervical de la femme et dans l'urine. Le sang en contient également mais à des concentrations beaucoup plus faibles. Une action immunomodulatrice Concentrée dans la cavité buccale où elle entre en contact direct avec les organismes pathogènes (virus, bactéries, etc.), la lactoferrine les tue ou les réduit de façon importante à travers différents mécanismes. La façon exacte dont elle exerce ses fonctions immunomodulatrices ou stimulantes du système immunitaire n'est pas nettement élucidée. On sait cependant qu'elle renforce la réponse immunitaire directement et indirectement, en réaction à un large éventail d'attaques immunitaires. Des récepteurs spécifiques à la lactoferrine sont situés sur de nombreuses cellules immunitaires, comme les lymphocytes, les monocytes et les macrophages. Elle est directement impliquée dans la régulation de l'activité des cellules naturelles tueuses (NK). |
Deux études portant sur des volontaires en bonne santé ont montré que l'ingestion de lactoferrine dérivée de lait de vache avait des effets immunorégulateurs positifs spécifiques à chaque individu. En d'autres termes, ces effets bénéfiques sont fonction du profil initial du système immunitaire de chacun et l'ingestion de lactoferrine augmente la réponse immunitaire. Les chercheurs en tirent la conclusion suivante : «Les données suggèrent que la lactoferrine issue de lait de vache pourrait être appliquée en clinique pour améliorer le statut immunitaire des patients3.» Une étude similaire sur 10 sujets ayant ingéré de la lactoferrine conclut : «Ces résultats suggèrent que l'administration de lactoferrine pourrait influer sur l'activation première du système de défense de l'hôte4.» |
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Un rôle important pour la santé du système intestinal
La lactoferrine semble particulièrement importante pour la santé et le fonctionnement du système intestinal. On a observé qu'elle réduit de façon importante l'inflammation systémique et intestinale, dans des conditions telles que les maladies inflammatoires de l'intestin. Des animaux exposés à différentes substances pathogènes connues pour causer des inflammations systémiques et intestinales montrent une beaucoup plus grande résistance lorsqu'ils sont nourris avec de la lactoferrine et l'inflammation est réduite. |
Un effet antibactérien
Au cours d'infections, d'inflammations, du développement de tumeurs ou de surcharges en fer, les niveaux plasmatiques de lactoferrine sont plus élevés parce qu'elle est libérée par les neutrophiles. Plusieurs études ont montré que la lactoferrine joue un rôle direct dans la défense de l'organisme contre les organismes pathogènes. Certaines ont indiqué que des individus plus vulnérables aux infections ont de plus faibles niveaux de lactoferrine. |
Dans une petite étude, 12 enfants souffrant de pharyngite chronique ont reçu trois fois par jour une combinaison de 500 mg d'érythromycine et de 100 mg de lactoferrine bovine dans un gargarisme. Les tests de tous ces enfants étaient positifs aux streptococci de groupe A. Après quinze jours de traitement, on a trouvé moins de streptococci intracellulaires de groupe A que chez les enfants ayant seulement reçu le traitement antibiotique7. |
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Une revue a examiné l'activité bactério-statique et bactéricide de la lactoferrine face à différents organismes incluant Escherichia coli, Salmonella typhimurium, Shigella dysenteriae, Bacillus stearothermophilus, Bacillus subtilis et Micrococcus luteus. La lactoferrine est un agent bactériostatique encore plus puissant contre Pseudomonas aeruginosa, Listeria monocytogene et E. coli lorsqu'elle est associée au lysozyme. |
Une action antivirale
On a montré que la lactoferrine inhibe différents virus responsables de maladies chez l'homme. Elle inhibe de façon directe les virus en se liant aux sites récepteurs viraux, empêchant ainsi les virus d'infecter les cellules saines. Agissant également de façon indirecte, la lactoferrine tue ou inhibe les virus en augmentant la réponse immunitaire systémique à l'invasion virale. Il faut noter que, chez les personnes infectées par le VIH, une déficience en lactoferrine est observée. Une étude a examiné des patients infectés par le VIH et les a comparés à des sujets en bonne santé. 22 patients étaient asymptomatiques et 45 symptomatiques. Les résultats ont montré que les niveaux plasmatiques de lactoferrine étaient plus faibles chez les patients infectés par le VIH, en relation avec la progression de la maladie10. |
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Des études in vitro sur des lignées d'hépatocytes humains ont montré que la lactoferrine prévenait l'infection par le virus de l'hépatite C. Une étude pilote a été réalisée sur 11 patients atteints d'une hépatite C chronique. Chacun d'eux a reçu 1,8 g ou 3,6 g de lactoferrine quotidiennement pendant huit semaines. Chez les patients ayant, avant le traitement, une faible charge virale, les niveaux sériques de transaminase alanine ont encore baissé. Par contre, chez les patients ayant, avant le traitement, une charge virale plus élevée, aucun changement significatif n'est intervenu11. |
Un essai a été défini pour mesurer l'efficacité de différentes doses de lactoferrine sur la réduction de la charge virale chez des patients infectés par le virus de l'hépatite C. Quarante-cinq patients ont été traités quotidiennement avec trois doses différentes de lactoferrine : 1,8 g ; 3,6 g ou 7,2 g par jour. |
Des effets antioxydants
Neutrophiles, monocytes et macrophages sont les cellules du système immunitaire qui tuent les envahisseurs pathogènes par le biais de réactions d'oxydation. Le fer libre est souvent présent dans les zones d'inflammation ou d'infection. Les réactions d'oxydation sont accélérées par l'effet catalytique du fer sur la production de radicaux libres. Grâce à sa forte affinité avec le fer libre, la lactoferrine fonctionne comme un puissant antioxydant local protégeant les cellules immunitaires des radicaux libres générés au cours de la réponse inflammatoire. Bien que les neutrophiles soient les seuls à produire de la lactoferrine, les monocytes et les macrophages ont des récepteurs à lactoferrine sur leur surface cellulaire. |
Une arme contre le cancer ?
L'un des usages les plus prometteurs de la lactoferrine est peut-être celui d'un possible agent anticancéreux dépourvu de toxicité. De nombreuses recherches in vitro et in vivo sur des animaux ont montré que la lactoferrine est un puissant agent anticancéreux. De multiples études sur des rats ou des souris exposés à des produits chimiques toxiques (azoxyméthane) connus pour provoquer des tumeurs dans le système gastro-intestinal, administrés de façon concomitante avec de la lactoferrine, montrent une importante réduction du développement de polypes dans l'intestin. Une étude a indiqué que la lactoferrine diminue très efficacement la croissance de cellules cancéreuses pancréatiques humaines. |
Un rapport du Centre national de recherches sur le cancer de Tokyo, au Japon, suggère que les protéines de petit-lait et, en particulier, un de ses composants majeurs, la lactoferrine, pourrait inhiber le cancer du côlon. Des premières recherches avaient été conduites sur un modèle de rat, dont les résultats avaient indiqué une plus faible incidence et un moins grand nombre d'adénocarcinomes chez les animaux ayant reçu de la lactoferrine. |
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Après l'administration pendant 36 semaines de différentes doses de lactoferrine en même temps que trois injections hebdomadaires d'un carcinogène, l'incidence des adénocarcinomes chez des animaux recevant 2 % et 0,2 % de lactoferrine était respectivement de 15 % et 25 % contre 57,5 % chez les animaux témoins. (Mutat Res 2000 Apr ; 462(2-3) : 227-33.) Une autre étude réalisée dans le même centre de recherches a montré que la lactoferrine combattait également le cancer de l'œsophage et des poumons. Les chercheurs ont administré de la lactoferrine à doses de 2 %, 0,2 %, 0,02 % ou 0,002 % à des rats avec des cancers sur différents organes. À la dose de 0,2 %, ils ont noté une réduction du développement des papillomes et l'inhibition des papillomes de grande taille dans l'œsophage. Dans le même temps, une dose de 0,02 % suffisait à réduire le nombre de tumeurs du poumon comparativement à des animaux témoins. (Jpn J Cancer Res 1999 Mar ; 90(3) :262-67.) |
1- Zhang GH et al., Neutralization of endotoxin in vitro and in vivo by a human lactoferrin-derived peptide. Infect Immun 1999 Mar; 67(3): 1353-8. 2- Lee W et al., The protective effects of lactoferrin feeding against endotoxin lethal shock in germfree piglets. Infect Immun Apr 1999: Vol 66 n°4, 1421-1426. 3- Zimecki M et al., Immunoregulatory effects of nutritional preparation containing bovin lactoferrin taken orally by healthy individuals. Arch Immunol Ther Exp (Warsz) 1998; 46(4): 231-40. 4- Yamauchi K et al., Effects of orally administered bovine lactoferrin on the immune system of healthy volunteers. Adv Exp Med Biol 1998; 443: 261-5. 5- Kruzel ML et al. The gut. A key metabolic organ protected by lactoferrin during experimental systemic inflammation in mice. Adv Exp Med Biol 1998; 443: 167-73. 6- Di Mario et al. Use of lactoferrin for Helicobacter pylori eradication. Preliminary results. J. Clin Gastroenterol. 2003; 36: 396-398. 7- Ajello M et al., Antiinvasive activity of bovine lactoferrin towards group A streptococci. Biochem Cell Biol 2003; 36: 396-398. 8- Haversen LA et al., Human lactoferrin and peptides derived from a surface-exposed helical region reduce experimental Escherichia coli urinary tract infection in mice. Infect Imun 2000 Oct; 68 (10): 5816-23. 9- Yamauchi K et al., Oral administration of bovine lactoferrin for treatment of tinea pedis. A placebo-controlled double-blind study. Mycoses, 2002; 43(5): 197-202. 10- Defer MC et al., Impairment of circulating lactoferrin in HIV-1 infection. Cell Mol Biol 1995 May; 41(3): 417-21. 11- Tanaka K et al. Lactoferrine inhibits C virus viremia in patients with chronic hepatitis: a pilot study. Jpn J cancer research Res 1999; 90: 367-371. 12- Jpn J Cancer research Res 2002 Sep; 93(9): 1063-9. 13- Anderson et al. 2003, Antiviral Research; 58(3): 209-215. |
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