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01-04-2007

Entretien avec le Dr Robert Verkerk

Directeur exécutif et scientifique de l'Alliance for Natural Health (ANH)

Le Dr Robert Verkerk a eu l'heureuse idée, en 2002, de former l'ANH, initialement pour monter une campagne efficace, scientifique, juridique, médiatique et de lobbying dans l'objectif de stopper l'interdiction possible de milliers de suppléments nutritionnels à travers toute l'Europe.
L'ANH est particulièrement active dans différentes parties de l'Europe, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Inde, partout où la liberté des gens d'utiliser des produits de santé naturels est menacée par des réglementations mal conçues, inspirées par l'industrie pharmaceutique.
La mission de l'ANH est maintenant la protection et la promotion de la santé naturelle dans le monde entier par l'utilisation d'une « bonne science » et de « bonnes lois ».
Site internet :  www.alliance-natural-health.org



Nutranews : Qu'est-ce que l'Alliance for Natural Health (ANH) ?

Dr Robert Verkerk : L'Alliance for Natural Health (ANH) est une association paneuropéenne et internationale de campagnes qui travaille à partir de solides dossiers juridiques et scientifiques pour promouvoir et protéger la santé naturelle partout dans le monde.

Nutranews : Quelles sont ses principales missions ?

Dr Robert Verkerk : Généralement, ce sont des associations spécifiques couvrant des segments comme les fabricants ou les détaillants ou les consommateurs qui veillent aux intérêts des groupes industriels et alimentaires. L'ANH a une approche très différente et, de façon pratique, s'occupe de presque tous les segments, alimentation, fabricants, formulateurs, distributeurs, détaillants ainsi que des consommateurs et des médecins et, plus spécifiquement, de ceux qui s'intéressent ou sont impliqués dans des thérapies utilisant des produits naturels.
L'un des problèmes est que la plupart des associations de commerçants sont dominées par des intérêts pour des produits à base de médicaments largement distribués notamment dans les pharmacies et supermarchés à travers toute l'Union européenne. Ce ne sont pas ces produits qui nous intéressent. Nous nous intéressons à rassembler tout ce qui peut être utile pour des produits innovants d'origine naturelle pouvant être utilisés pour la santé. Et dans ce domaine, nous sommes capables de fournir des documents réglementaires et scientifiques pour développer leur pérennité dans le domaine de la santé.
Et, si nous regardons par exemple le principe de pérennité appliqué à l'agriculture, nous voyons des formes organiques et botaniques à travers l'Union européenne et une solide tendance à ce que ce principe soit appliqué au secteur de la santé. Le fait que l'industrie pharmaceutique domine le secteur de la santé n'est pas un bon moyen de développer la pérennité dans le domaine de la santé.

Nutranews : Quels sont les dangers qui menacent la santé des consommateurs et leur liberté de choix ?

Dr Robert Verkerk : D'abord, il y a un certain nombre de problèmes réglementaires et scientifiques de base. Et les problèmes réglementaires sont en fait constitués par l'ensemble des directives européennes, par l'ensemble des réglementations qui émanent de Bruxelles depuis 2002. Les mécanismes par lesquels ces directives réglementaires exercent un impact sont extrêmement complexes. Je fais sourire avec l'expression « faire bouillir doucement le renard ». Si vous élevez la température de l'eau très lentement, le renard s'habitue à ce lent changement de température et ne saute pas hors de la casserole. Si vous voulez, c'est un peu la façon avec laquelle nous devons accepter, de l'Union européenne, la réglementation constituée d'un cadre réglementaire sous forme de directives.
Par exemple, si nous regardons la première directive sur les suppléments nutritionnels (directive 2002/46/EC). C'est à ce moment que la première strate a été mise en application et c'est l'harmonisation des ingrédients minéraux et vitaminiques.
Cette directive devrait être par la suite appliquée à tous les autres groupes de nutriments que l'on utilise tout le temps dans les suppléments nutritionnels. C'est d'une importance critique que nous ayons un impact sur la façon dont l'Union européenne contrôle les ingrédients si nous ne voulons pas perdre de nombreux ingrédients efficaces de sources naturelles.
Une des premières inquiétudes est que l'Union européenne a constitué une liste de vitamines et minéraux synthétiques et inorganiques. Les laboratoires pharmaceutiques sont les plus importants fournisseurs d'ingrédients de l'industrie des suppléments nutritionnels. Et, par suite, les formes alimentaires de nutriments sont absentes de la liste positive de la directive sur les suppléments nutritionnels. Nous avons mis en place une très complexe et difficile stratégie pour essayer d'améliorer la situation. Elle inclut un suivi technique de la Haute Cour de justice en Grande Bretagne jusqu'à la Cour européenne de justice au Luxembourg. Et jusqu'à présent, juste pour obtenir des tests, nous avons dû soumettre un grand nombre de dossiers sur des sources naturelles de nutriments à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority). Et nous utilisons les procédures qui ont été clarifiées par des jugements de la Cour européenne à Luxembourg qui maintenant encouragent l'Autorité européenne de sécurité des aliments à effectuer des tests pour qu'elle puisse réellement évaluer et approuver ces sources naturelles.
Ensuite, il y a un second défi juridique crucial. C'est celui de la directive sur les médicaments à usage humain. C'est une directive associée aux produits pharmaceutiques et qui est si incroyablement vaste qu'elle permet à des législateurs en France, en Allemagne ou en Grande Bretagne, à n'importe quel moment, de reclasser n'importe quel produit naturel de santé dans les produits pharmaceutiques et médicaux. C'est sérieusement fournir au législateur un revolver chargé.
Une autre nouvelle réglementation va entrer en vigueur à travers l'Europe sur la nutrition et les allégations santé. Cette réglementation va permettre de faire des allégations santé spécifiques pour des ingrédients ou des produits. Ce qui est inquiétant, c'est que la quantité de données scientifiques qu'il faudra fournir pour justifier l'allégation sera tellement importante qu'elle constitue en réalité un véritable système passeport pour les multinationales.

Nutranews : Et c'est extrêmement coûteux ?

Dr Robert Verkerk : C'est effectivement extrêmement coûteux. Si l'on regarde l'ensemble du système que l'Union européenne est en train de développer, on constate qu'il est totalement en faveur des grandes entreprises et qu'il travaille contre les entreprises de petite et moyenne tailles. Historiquement, ce sont pourtant elles qui sont les plus innovantes dans ce secteur.
Encore juste deux points supplémentaires reliés à cette question. Les défis scientifiques majeurs auxquels nous sommes confrontés sont ceux de la catégorie de l'évaluation scientifique du risque. L'évaluation du risque est une technique qui doit être appliquée à tous les aspects de notre vie. Et nous n'avons aucun problème sur le principe pour que cela soit appliqué aux suppléments nutritionnels.
La difficulté réside dans les détails spécifiques de l'évaluation utilisée. Le principe de précaution sert, en réalité, à déterminer des concentrations limites, basées sur des sous-groupes disponibles de populations sensibles. Et, ensuite, la quantité maximale de nutriments apportée par une alimentation normale sera soustraite de ces premières concentrations limites. Le résultat, ce sont des niveaux supérieurs limités au maximum. Les concentrations limites devraient être applicables dans les deux prochaines années à venir. Et, en fait, l'évaluation scientifique du risque est un mécanisme pour donner des doses qui sont considérées comme excessivement faibles par la plupart des nutritionnistes cliniciens.
Le dernier point est que si la situation est déjà mauvaise à l'intérieur de l'Union européenne, elle l'est également dans d'autres parties du monde. Lorsque par exemple on importe un produit disponible aux États-Unis ou dans une autre partie du monde, l'utilisateur européen va devoir chercher un mécanisme qui lui permette de rendre légal ce qu'il a importé.
Et bien sûr, il va essayer d'utiliser la commission du Codex alimentarius qui a un comité spécifique, le comité sur la nutrition. Mais on a donné à l'Union européenne la possibilité de voter en bloc avec les voix de tous ses membres, avec celles de ses 27 États membres, à la réunion du comité nutrition du Codex alimentarius. Regardez : la Commission européenne, avec 27 voix comparées à une voix pour les États-Unis, une voix pour l'Afrique centrale ou une voix pour l'Australie, a la majorité à la commission nutrition du Codex. C'est la principale raison pour laquelle les lignes directrices internationales développées pour les suppléments nutritionnels copient plus ou moins la réglementation que l'Union européenne y a exportée.

Nutranews : Il existe aussi un autre problème d'ordre financier. Il est très difficile, tout au moins en France pour les médecins et les scientifiques, de trouver des financements pour réaliser des études avec des ingrédients naturels. C'est d'autant plus vrai lorsque ces ingrédients ne peuvent pas donner lieu à des brevets.

Dr Robert Verkerk : Exact. Les laboratoires pharmaceutiques, si vous regardez une société comme Roche, dans les années 1930, étaient vraiment les pionniers de la recherche sur les vitamines. Et après la seconde guerre mondiale, lorsque la chimie organique s'est développée, ils ont réalisé qu'ils devaient investir dans des médicaments très spécifiques qui pouvaient être brevetés. Et ils ont perdu leur intérêt pour les vitamines.
Et cette situation a des effets scientifiques collatéraux extrêmement importants. Nous avons besoin d'intérêts pour les produits naturels et il n'y a aucun doute que l'industrie pharmaceutique est avant tout impliquée dans le développement de formes spécifiques de nutriments susceptibles d'être brevetés. Et si, par exemple, nous regardons la liste positive de l'Union européenne, la première nouvelle forme qui a été ajoutée est une forme de folate. C'est un sel de calcium, le calcium-L-méthylfolate, qui est une forme très importante de folate naturel que l'on trouve dans les aliments. Le calcium-L-méthylfolate est fabriqué synthétiquement. Et il est commercialisé comme une forme alimentaire de folate naturel. Et l'utilisation d'une forme alimentaire de folate peut être autorisée. Aussi nous allons chercher à continuer notre action avec cette approche. Vous pouvez imaginer que des laboratoires pharmaceutiques, parce qu'ils ont la possibilité de dépasser le seuil nécessaire pour aboutir à un nouveau produit ou un nouvel ingrédient sur la liste positive, actuellement essayent de créer de plus en plus de tels nutriments. Ces nutriments sont, si vous voulez, similaires aux nutriments naturels, mais pas bio-identiques.
La difficulté, d'un point de vue scientifique, est que même le calcium-L-méthylfolate que l'on peut produire n'est pas le même folate alimentaire complexe que l'on trouve par exemple dans des légumes comme les épinards. Et, actuellement, pour tester la Cour européenne de justice, nous commençons maintenant à pousser un dossier concernant des folates alimentaires, plus précisément, la forme complexe que l'on trouve dans les épinards. Et nous nous demandons de quelle façon l'Union européenne va traiter le problème.

Nutranews : Est-ce la même chose pour des suppléments hormonaux comme la DHEA ou la mélatonine ?

Dr Robert Verkerk : La difficulté est que pour la mélatonine et la DHEA, l'Union européenne a déjà, par une décision indépendante, déclaré que ces produits ne sont pas sûrs à utiliser. Des recherches additionnelles sur d'autres utilisations seraient illégales. Mais c'est aussi le cas pour d'autres substances naturelles. Par exemple, si vous regardez un autre produit naturel, steevia, un édulcorant naturel qui peut être utilisé notamment aux États-Unis. C'est un édulcorant moins calorique et plus sûr que la saccharine, l'aspartame ou d'autres édulcorants. La Commission européenne a autorisé d'autres édulcorants mais pas steevia. Simplement parce que steevia est un produit naturel qui nuirait aux intérêts du cartel du sucre.
Des questions similaires ont été développées sur la mélatonine, la DHEA ou la prégnénolone ou certains nutriments disponibles aux États-Unis mais qui en réalité menacent les intérêts de l'industrie pharmaceutique dans l'Union européenne. L'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques a produit un rapport en janvier 2004 couvrant les doses quotidiennes maximales pour les suppléments nutritionnels. Ils ont attribué zéro usage à des suppléments utilisant un large éventail de nutriments sous le prétexte qu'ils étaient déjà apportés par l'alimentation. Et à la suite de cela, pour la DHEA et la mélatonine, ils ont argué du fait que l'organisme en produit suffisamment et qu'une supplémentation n'est donc pas nécessaire. C'est une image simplificatrice des conflits générés par les intérêts corporatistes.

Nutranews : Avez-vous l'espoir que cela puisse changer ?

Dr Robert Verkerk : Oui. Nous croyons qu'il va y avoir quelques changements de la réglementation existante. Mais nous ne nous contentons pas de le croire. Nous avons obtenu devant la Cour européenne de justice, le 12 juillet 2005, des modifications juridiques de la législation existante. Devant la Cour européenne de justice, la décision du 12 juillet 2005 a donné des éléments positifs. C'est pour cette raison que pour tester la totalité du système nous avons produit 15 dossiers. L'une des préoccupations par rapport aux vitamines et aux minéraux est qu'il y a deux listes à l'intérieur de l'annexe I, associées à la liste positive relative aux groupes de nutriments comme vitamine E, bêta-carotène, vitamine D et pour les minéraux, magnésium, calcium, etc. Il n'y a que 15 minéraux listés et l'organisme a besoin de beaucoup plus que 15 minéraux.
Mais il n'est pas possible de produire du strontium ou du lithium, par exemple. Parce qu'il n'y a aucune indication dans l'annexe I que nous puissions utiliser. La Cour européenne de justice a pris la décision que la seule obligation pour ajouter une vitamine ou un minéral à la liste est qu'il soit possible de démontrer qu'il fait partie d'une alimentation normale. Nous avons donc produit des applications concernant notamment le strontium, le lithium, le vanadium et d'autres minéraux qui ont été éliminés de la liste. Parce que la Cour européenne a fourni des procédures pour faire autoriser l'addition d'un nutriment, la façon dont la Commission européenne va répondre est très intéressante. Si elle rejette une seule de nos propositions, nous retournerons nous battre devant la Cour.

Nutranews : À nouveau, une méta-analyse1 a été publiée en février dernier et à nouveau, nous avons vu fleurir dans les journaux grand public des titres comme « les vitamines et les antioxydants tuent ». Que pensez-vous de cela ?

Dr Robert Verkerk : Nous avons publié une analyse contradictoire sur ce sujet qui est disponible sur notre site internet (www.alliance-natural-health.org). Si nous regardons les détails de cette méta-analyse nous relevons plusieurs points très discutables.
Le premier de tous, la plupart des études négatives qui ont été choisies impliquent l'utilisation de doses élevées de formes synthétiques isolées de vitamines et non les formes naturelles. Les formes synthétiques des vitamines utilisées dans les études qui ont donné des résultats négatifs ont été produites par des laboratoires pharmaceutiques.

 

Si vous regardez la vitamine E, celle qui a été utilisée dans les expériences n'est que l'une des huit formes de vitamine E, l'alpha-tocophérol. Avec des doses importantes d'alpha-tocophérol, vous réduisez en réalité la capacité de l'organisme à absorber la principale forme de vitamine E apportée par l'alimentation, le gamma-tocophérol. Et ce dernier est l'un des antioxydants les plus importants. Sans les effets synergiques des différentes formes naturelles, vous limitez leur efficacité.
Le second point majeur, c'est que le choix des études incluses dans cette méta-analyse a été très méticuleusement orchestré pour obtenir le résultat attendu. Le Dr Bjelavikovic et son équipe ont d'abord observé que plus de 800 essais pouvaient être intéressants pour leur travail. Ils ont ensuite exclu 747 d'entre eux et pour 50 % de ces exclusions la raison invoquée était qu'elles ne montraient aucune mortalité. Cela change complètement les résultats. Compte tenu d'un tel biais, si vous écartez 50 % des études parce qu'elles n'indiquent aucune augmentation de la mortalité, comment est-il possible de conclure que dans l'ensemble les vitamines sont responsables d'une augmentation de 5 % de la mortalité ?
C'est comme si pour tester l'incidence du fait de fumer, vous preniez 100 personnes avec 50 % d'entre elles en bonne santé et 50 % ayant développé un cancer et décidiez de ne considérer que le second groupe. Le résultat correct, en réalité, sera de dire que le fait de fumer a une incidence sur 50 % des personnes et non sur 100 %.

Nutranews : Mais ne pensez-vous pas qu'il n'est pas toujours facile pour les consommateurs de faire la différence entre vérité et manipulation ?

Dr Robert Verkerk : La réalité est qu'un nombre limité d'études montre des effets négatifs et la plupart d'entre elles ont impliqué des suppléments synthétiques. Mais la technique semble être de les mettre en valeur vis-à-vis des médias dans l'objectif d'obtenir une généralisation et des gros titres négatifs sur les nutriments.
Je suis d'accord avec vous, l'objectif de l'exercice semble être avec une étude apparemment scientifiquement crédible de développer des titres de presse négatifs pour essayer d'ébranler l'intérêt des consommateurs pour les produits naturels. La raison de cela est probablement que si vous êtes intéressés par les produits naturels et que vous regardez la croissance du secteur des suppléments nutritionnels à travers l'Union européenne, elle a régulièrement augmenté au cours ces dix dernières années. Vous voyez aussi que dans le même temps la consommation de produits pharmaceutiques a décliné. Si vous extrapolez cette tendance aux 10 ou 20 prochaines années, vous avez un problème important parce que les gens vont arrêter de consommer des médicaments.
Mais les très nombreuses personnes qui consomment des suppléments nutritionnels sont très expérimentées. Elles sont supposées avoir tiré des bénéfices en ayant une bonne alimentation, un bon style de vie, et prennent des suppléments nutritionnels pour entretenir leur santé. L'impact de tels titres négatifs sur ces personnes sera minime. Par contre, il est possible qu'ils aient une influence négative sur des personnes convaincues par l'utilisation de produits synthétiques mais qui envisageaient d'explorer la possibilité d'utiliser des produits naturels. C'est pour cela qu'il est très important que les consommateurs puissent avoir accès à des sources d'informations fiables.

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1. Bjelakovic et al. Supplements raise death rate by 5%. Journal of the American Medical Association. Times online article, 28 Feb 2007

VERKREK David (Dr)
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