Les enzymes antioxydantes telles que la catalase ou la SOD, produites par notre organisme tout comme les antioxydants, vitamines E et C, caroténoïdes, que nous puisons dans notre alimentation nous aident à lutter contre les effets délétères des radicaux libres et des espèces réactives oxygénées. Mais ce combat semble inégal. L'intérêt d'augmenter notre consommation d'antioxydants a fait ses preuves et ces molécules participent activement à la prévention des maladies qui accompagnent le vieillissement. Elles semblent cependant incapables de faire reculer les limites de l'espérance de vie maximale. La récente mise au point d'un composé antioxydant synthétique pourrait pourtant peut-être changer la donne dans quelques années. |
La pilule anti-âge est-elle pour demain ? Officiellement non, mais le 1er novembre dernier, un nouveau pas a été franchi vers la mise au point d'un composé antioxydant synthétique particulièrement prometteur (lire encadré). Ce jour-là, le Journal of Neuroscience révélait que ce composé multiplie par quatre la durée de vie de souris transgéniques qui manquent d'une enzyme antioxydante, la superoxyde dismutase 2 (SOD2), particulièrement active dans les centrales énergétiques cellulaires, les mitochondries(1). |
Une efficacité plus ou moins grande des défenses antioxydantes
Le vieillissement des mammifères revêt de grandes différences d'une espèce à l'autre. Une souris vit 4 ans en moyenne, un être humain un peu plus de 75 ans. Par ailleurs, les individus d'une même espèce ne vieillissent pas tous au même rythme. Certains d'entre nous parviennent à un âge avancé à peu près indemnes de toute maladie handicapante. D'autres voient leurs fonctions vitales décliner rapidement, alors qu'apparaissent des pathologies aussi invalidantes que le diabète, la maladie de Parkinson, les troubles cardiovasculaires. L'Américain Denham Harman a le premier suggéré que ces différences entre espèces et entre individus reflètent une capacité plus ou moins efficace à neutraliser des particules agressives qu'on appelle radicaux libres et espèces réactives oxygénées (ROS), et qui sont liées à l'utilisation de l'oxygène par les systèmes vivants. (2) Les réactions dans lesquelles nous employons ce gaz, pour respirer ou manger, ne sont jamais «propres». Au contraire, elles donnent naissance à ces particules très réactives qui altèrent peu à peu tous les constituants de l'organisme. Indispensable à la vie, l'oxygène est donc dans le même temps un redoutable poison. |
Une protection antioxydante insuffisante
Tous les êtres vivants ont été contraints de relever cet extraordinaire challenge : se protéger de l'élément dont ils ont un besoin crucial pour vivre. C'est ainsi que nous produisons tous des enzymes antioxydantes comme la SOD dont il est question plus haut, la catalase ou encore la glutathion peroxydase (GPx). Elles ont pour mission de neutraliser les radicaux libres avant qu'ils n'infligent des dégâts trop importants aux tissus. Nous puisons aussi dans l'alimentation d'autres antioxydants comme les vitamines C et E, les caroténoïdes. Mais ne nous leurrons pas sur l'issue de ce combat inégal. Selon Harman, nous vieillissons et nous mourons parce que nos systèmes de protection antioxydante finissent par être débordés et que les dégâts s'accumulent au point de ne plus être réparés. Les raisons pour lesquelles l'évolution ne nous a pas doté d'une protection suffisante pour être - pourquoi pas ? - immortel divisent les spécialistes. Je les ai abordées dans un ouvrage récent (lire encadré). -->Sans être encore totalement confirmée, l'hypothèse de Harman a reçu un soutien considérable tant sur les plans expérimentaux que cliniques. Pour reprendre la comparaison entre les longévités respectives de la souris et de l'homme, on estime que l'ADN de la première subit chaque jour 100 000 attaques oxydatives, soit 10 fois plus que ce que nous enregistrons. On sait aussi que ces dégâts augmentent avec l'âge chez tous les individus de la même espèce, ce qui prouve que les systèmes antioxydants sont de moins en moins efficaces d'une année sur l'autre. En 1991, Cutler a mesuré les antioxydants dans le plasma de 12 espèces dont l'homme. Il a trouvé que ces antioxydants sont d'autant plus élevés que l'espérance de vie de l'espèce est grande. Une tendance similaire est observée selon l'âge à l'intérieur de la même espèce. Très récemment, l'équipe de Joël Pincemail à l'université de Liège (Belgique) a comparé le statut antioxydant d'un groupe de 20 jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans et d'un groupe d'un nombre égal dont la moyenne d'âge était de 55 ans. Les chercheurs ont relevé que l'activité de deux enzymes-clés, la SOD et la GPx avait baissé dans le deuxième groupe de 6,7% et 12% respectivement. (3) |
Les antioxydants connus n'atteignent pas les sites sensibles en quantité suffisante
Il existe un grand empressement, à la fois chez les chercheurs et nous tous qui voulons vivre longtemps en bonne santé, à vouloir conclure de ces résultats que l'on pourrait combattre le vieillissement intrinsèque en consommant plus d'antioxydants. Mais la plupart des études conduites jusqu'ici chez l'animal n'ont pas permis d'augmenter leur longévité maximale. Selon Harman lui-même, la raison en est que les antioxydants connus ne parviennent pas aux sites sensibles en quantité suffisante. Quels sont ces sites sensibles ? Il s'agit essentiellement des mitochondries, qui fournissent l'essentiel de notre énergie et sont donc les plus vulnérables aux radicaux libres (lire encadré). |
Antioxydants synthétiques et thérapie génique
On voit ici tout l'intérêt des antioxydants synthétiques, tels ceux développés par Bernard Malfroy, dès lors qu'ils parviennent dans la mitochondrie. En octobre 2000, ces SOD de synthèse avaient déjà permis de prolonger de moitié la vie d'un minuscule ver, le nématode C. elegans. Cependant, de nombreuses années vont s'écouler avant que l'intérêt de ces composés soit établi chez l'homme, sans parler de leur innocuité. Parmi les stratégies futuristes, on peut aussi citer la thérapie génique, qui pourrait permettre d'augmenter l'expression d'enzymes antioxydantes. C'est l'une des voies suivies par l'équipe de Jakob Melkowitz (Instituts nationaux de la santé des Etats-Unis, Bethesda, Maryland), alors qu'elle vient, dans un modèle de souris transgénique, de mettre en évidence le rôle crucial que joue la méthionine sulfate réductase dans la protection des protéines contre les dégâts oxydatifs mais aussi dans la longévité. (4) |
Augmenter les apports en antioxydants
Faut-il donc attendre une ou deux décennies, voire considérer, comme le font certains nutritionnistes français, que les antioxydants classiques ne servent à rien ? Non. S'il paraît impossible de faire reculer les limites de l'espérance de vie maximale en consommant plus d'antioxydants, nous possédons suffisamment de preuves de leurs bénéfices pour encourager tous les adultes à augmenter leurs apports de vitamines C, E, de zinc, sélénium.Toutes ces molécules participent à la prévention des maladies chroniques qui augmentent avec l'âge et sont probablement liées au stress oxydant. Et les preuves cliniques de leur efficacité existent. En voici quelques-unes, parmi la multitude qui nous parvient chaque année : |
Thierry Souccar, MS, GD Membre de la Société de biologie du vieillissement (Paris) et de l'American College of Nutrition (New York), Responsable Santé Nutrition à Sciences et Avenir (Paris), Rédacteur-en-chef du site www.lejournalsante.com (Groupe Nouvel Observateur, Paris). |
Références :
1 Melov J : Lifespan Extension and Rescue of Spongiform Encephalopathy in Superoxide Dismutase |
1 Melov J : Lifespan Extension and Rescue of Spongiform Encephalopathy in Superoxide Dismutase 2 Nullizygous Mice Treated with Superoxide Dismutase-Catalase Mimetics J Neurosci 2001 21: 8348-8353.2 Harman D : Aging : A theory based on free radical and radiation chemistry. J Gerontol 1956 11 : 298-300.3 Pincemail J : Stress oxydant, antioxydants nutritionnels et vieillissement. 3èmes Entretiens de nutrition. Institut pasteur, Lille, France, 14 juin 01.4 Moskovitz : Methionine sulfoxide reductase (MsrA) is a regulator of antioxidant defense and lifespan in mammals. Proc Natl Acad Sci USA 2001 98(23) : 12920-12925.5 Chan, J.M. : Supplemental vitamin E intake and prostate cancer risk in a large cohort of men in the United States. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 1999 8(10) : 893-899.6 Cook, N.R. : Beta-carotene supplementation for patients with low baseline levels and decreased risks of total and prostate carcinoma. Cancer 1999 86(9) : 1783-1792.7 Kristal, A.R. : Vitamin and mineral supplement use is associated with reduced risk of prostate cancer. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 1999 8(10) : 887-892.8 Girodon, F. : Impact of trace elements and vitamin supplementation on immunity and infections in institutionalized elderly patients : a randomized controlled trial. MIN. VIT. AOX. geriatric network. Arch Intern Med 1999 159(7) : 748-754.9 Benson, R. et Sacco, R. : Vitamin E may reduce stroke risk. American Academy of Neurology 51st annual meeting, Toronto, Canada, 20 avril 1999.10 Wilkinson, I.B. : Oral vitamin C reduces arterial stiffness and platelet aggregation in humans. J Cardiovasc Pharmacol 1999 34(5) : 690-693.11 Dawson, E.B. : The effect of ascorbic acid supplementation on the blood levels of smokers. J Am Coll Nutr 1999 18: 166-170.12 Chandra RK : Effect of vitamin and trace-element supplementation on cognitive function in elderly subjects. Nutrition 2001 17(9) : 709-712.13 Clark L C : Decreased incidence of prostate cancer with selenium supplementation : Results of a double-blind cancer prevention trial. Br J Urol 1998 81 : 730-734. |
Eerste superoxide dismutase (SOD) waarvan wetenschappelijk is vastgesteld dat het middel opgenomen wordt in het lichaam wanneer het oraal wordt ingenomen.
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