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01-02-2001

LE REGIME PALEOLITHIQUE

L'homme, comme toutes les espèces, est génétiquement adapté à son milieu naturel et, en particulier, à une alimentation naturelle. Les gènes qui contrôlent toutes les fonctions de notre organisme sont, pour l'essentiel, les mêmes que ceux de nos ancêtres les plus lointains. L'homme du paléolithique était un chasseur-cueilleur qui se nourrissait essentiellement de gibier, de poisson et de végétaux. Aujourd'hui notre alimentation est essentiellement constituée d'aliments transformés à partir d'animaux d'élevage, de fruits et légumes cultivés, garnis de sauces riches en graisses et en sucres. Se rapprocher de l'alimentation de nos ancêtres, avec l'aide de compléments et suppléments nutritionnels, pourrait être un moyen de retrouver la nécessaire harmonie entre l'Homme et la nature.
Définitions du paléolithique

Le terme de paléolithique désigne l'Age de la Pierre ancienne, par opposition à l'Age de la Pierre nouvelle ou néolithique. Il s'agissait, lors de la création de ces définitions, en 1865, de critères d'identification simples fondés sur le caractère taillé et non poli de la pierre. Le terme de paléolithique a une double signification, d'abord chronologique, ensuite culturelle.
En théorie, le paléolithique couvrirait la période allant de l'apparition du premier outil de pierre taillée jusqu'à celle des premiers outils de pierre polie, très récemment, environ 6 000 ans avant l'époque actuelle. Cette division est artificielle.

D'autres analyses, plus rigoureuses, ont conduit à considérer une chronologie liée aux inversions du magnétisme terrestre appelé paléomagnétisme. D'autres méthodes font appel au rapport des isotopes de l'oxygène dans les dépôts marins, aux variations des niveaux marins et en Europe aux glaciations.

Ces différentes données qui tendent à définir des limites précises à des périodes ne rendent, en fait, pas bien compte de l'évolution biologique de l'espèce humaine. Il s'agirait d'introduire des notions de discontinuité dans un processus continu.

Ce qu'il importe le plus de comprendre, c'est l'évolution de l'hominisation, c'est à dire l'évolution qui a conduit à l'apparition de l'homme moderne, encore appelé Homo sapiens sapiens.

Chronologie de l'évolution (hominisation)

Au sein de la classe des mammifères, les primates sont apparus il y a 70 millions d'années à la fin de l'ère secondaire. Leur premier représentant connu est Purgatorius. Après cet ancêtre est apparu le deuxième groupe de primates, les simiens, singes plus évolués que les prosimiens qui les ont précédés. Parmi les simiens figure Alsaticopithécus, vieux de 50 millions d'années.
En Afrique, à partir de 33 millions d'années, se développe un groupe de primates plus évolués, les Catharhiniens. Leur plus ancien fossile connu a été découvert en Egypte et porte le nom d'Aegyptopithécus.

Il y a 27 à 24 millions d'années, les premiers Hominoïdés apparaissent et se développent. Le plus célèbre d'entre eux est Proconsul. Entre 17 et 11 millions d'années ce sont toujours des Hominoïdés dont les derniers représentants auraient 8 millions d'années.

Le premier représentant des primates pour lequel le titre d'ancêtre de l'Homme est reconnu est l'Australopithèque. Huit espèces sont identifiées et réparties en deux groupes, les Robustes et les Graciles. Ils sont apparus vers 5 millions d'années, peut-être plus. Les derniers se sont éteints il y a 1,4 à 1,2 millions d'années et étaient des Australopithecus boisei.

En janvier 2001, les restes fossiles d'un être à bipédie certaine, vieux de 6 millions d'années, a été découvert en Afrique par B. SENUT. Il est baptisé Millenium ancestor. Il pourrait bien être le plus vieil ancêtre connu de l'homme.

Dès 2,6 millions d'années, peut-être plus, apparaît le groupe des Homo rudolfensis et Homo habilis, également en Afrique de l'Est. Il lui serait attribué les premier outils. Ce ne sont que des galets aménagés, appelés “choppers” si une face seulement est travaillée et “chopping-tools” si les enlèvements concernent les deux faces du galet. Ces hommes auraient survécu jusque vers 1,7 millions d'années.

Le groupe le plus remarquable est celui des Homo erectus. Il va coloniser d'abord l'Afrique, puis l'Asie et l'Europe. Il apparaît il y a 2 millions d'années et va s'éteindre vers 120 à 100 000 ans en Afrique. Il est le véritable précurseur des outils connus et fait évoluer ces derniers de galets aménagés vers les bifaces qui sont des outils taillés, symétriques, traduisant un réel esthétisme.

En Europe, on assiste au développement d'un groupe que l'on appelle Homo sapiens néanderthalensis. Il apparaît vers 120 000 ans et disparaît en Europe de l'est vers 35 000 ans. Sa culture le conduit à poursuivre la même industrie que les Homo erectus en la perfectionnant et donnant un type particulier à ses productions qui permettent de définir la civilisation moustérienne (découverte type sur la commune du Moustier en Dordogne).

Enfin, à partir de 100 000 ans apparaît au Moyen Orient l'Homo sapiens sapiens.

Le paléolithique recouvre toute cette période au cours de laquelle les hominidés se sont développés et ont produit des outils. Très schématiquement on peut tenter, en fonction des types d'outils, de dégager des groupes chronologiques et culturels.

De 2,5 millions à 800 000 ans, on parle de Paléolithique archaïque, avec une industrie sur galets. C'est le règne surtout d'Homo erectus.

De 800 000 à 120 000 ans, c'est le paléolithique inférieur. L'industrie est représentée par des galets aménagés et de rares bifaces. Les ancêtres de l'homme moderne sont alors Homo erectus et en Europe les Antenéandertaliens

De 120 000 à 35 000 ans, c'est le paléolithique supérieur avec un travail de la pierre de plus en plus élaboré. Contemporains, les Homo sapiens et les Neandertalensis vivent parfois dans des sites très proches. Les Homo sapiens sapiens survivent seuls après cette période.

De 12 000 à 6 000 ans se développe une culture de transition appelée mésolithique qui sera suivie par le néolithique.

La vie au paléolithique

Le cadre préhistorique planté et après avoir sommairement présenté nos ancêtres, il convient de se préoccuper de leur mode de vie. C'est par un travail pluridisciplinaire conduit par des anthropologues, des paléontologues, des sédimentologues, des palynologues… que l'on arrive à se faire une idée assez précise de l'environnement dans lequel ils vivaient.
Jusqu'au néolithique, ils étaient des chasseurs-cueilleurs. C'est-à-dire qu'ils ne disposaient d'aucun moyen de maîtriser la nature et n'avaient d'autres possibilités que de s'adapter aux cycles des saisons. On peut se faire une idée de leur mode de vie, pour les zones de climats comparables, en observant les derniers peuples chasseurs-cueilleurs comme par exemple les Aborigènes d'Australie ou les Indiens d'Amazonie.

Une deuxième façon d'aborder la compréhension de ces peuples, c'est d'en étudier les restes fossiles et d'y rechercher les stigmates de maladies ou des signes des manifestations de certains de leurs comportements. Par exemple, l'étude de l'usure des dents, les restes les plus nombreux et les mieux conservés, renseigne très bien sur le régime alimentaire des individus et sur les usages non alimentaires de leur bouche.

Ainsi, en corrélant l'étude du milieu, les végétaux et animaux présents, l'usure des dents, les outils et leurs usages potentiels…les pathologies ayant laissé des traces sur les os fossiles, peu à peu, on parvient à une représentation de plus en plus précise du mode de vie de nos ancêtres.

La découverte du feu ou plus exactement l'acquisition de sa maîtrise a bouleversé l'évolution des hominidés. Elle a sans doute été le principal moteur de l'expansion territoriale dans des zones au climat trop rude pour que nos ancêtres s'y installent avant sa découverte. Les Esquimaux et autres peuples nordiques ont trouvé d'autres adaptations mais ils demeurent hautement spécifiques.

Par ailleurs, l'appropriation du feu entraîne un renforcement du lien social par le regroupement des individus. C'est sans doute là un des éléments les plus remarquables, induit sociologiquement par la conquête du feu.

Le feu a secondairement permis la modification de modes de fabrication d'armes de chasse, par exemple le durcissement des pointes au feu. Il a donc participé à une plus grande efficacité des techniques de chasse, permettant de consommer davantage de viande, en tous cas de réduire le charognage au profit de la chasse.

Enfin, le feu va permettre de modifier les pratiques alimentaires de façon considérable. Il assurera une meilleure conservation des produits carnés, les rendra plus digestes et plus facilement assimilables. Ils seront bien sûr changés radicalement sur le plan organoleptique.

Le feu va permettre également de consommer de façon plus aisée des substances végétales, par cuisson directe, par ébullition ou traitement équivalent, par exemple grâce à des pierres rougies et immergées dans des récipients, soit par préparation de galettes….. Ainsi les Homo erectus commencent à organiser leur vie en maîtrisant une partie des contraintes de la nature.

On peut considérer, artificiellement, qu'il existe deux périodes fondamentalement différentes dans l'évolution des Homo erectus, puisque c'est à eux que l'on doit la maîtrise du feu. Avant le feu et après le feu.

Les pathologies

Pendant tout le règne des Homo erectus, bien que les fossiles soient relativement rares, les pathologies sont demeurées assez peu fréquentes, du moins pour celles laissant des signes osseux ou articulaires, les seules que nous puissions connaître. Presque pas d'arthrose, pas d'atteinte structurelle osseuse, pas de carie dentaire mais des parodontopathies fréquentes. L'usage des cure-dents est attesté très tôt par des usures inter dentaires. Très peu de tumeurs osseuses sont découvertes.
Au paléolithique moyen, avec les Homo sapiens néandertalinsis apparaissent de façon beaucoup plus fréquente des arthroses avancées, des caries dentaires avec parodontophaties sévères, des atteintes osseuses fréquentes. Il est impossible, pour garder une réelle rigueur scientifique, d'affirmer une origine alimentaire à cette évolution de la paléopathologie. Le mode de vie de ces ancêtres est beaucoup plus proche de celui des Homo sapiens sapiens dont ils sont partiellement contemporains.

Enfin, au paléolithique supérieur, l'Homo sapiens sapiens, à nous semblable en tous points, ne présente pas, sur le plan des pathologies, de différence nette avec son prédécesseur néandertal.

Toutefois, l'absence de restes porteurs de pathologies altérant la structure osseuse ne permet pas de conclure à leur inexistence. La mauvaise conservation des os pathologiques, notamment déminéralisés, peut suffire à expliquer leur non découverte par les phénomènes de conservation différentielle.

Le petit nombre de restes fossiles découverts, la conservation incertaine des ossements exigent une grande prudence dans l'exploitation des données des pathologies du paléolithique.

L'alimentation au paléolithique

La connaissance de l'alimentation pendant le paléolithique est à présent assez précise. De très nombreuses études, fondées sur l'analyse des comportements (en particulier de la chasse), de l'exploitation des ressources, des restes,…, permettent de définir les conditions alimentaires. Ici nous aborderons le paléolithique moyen et le paléolithique supérieur qui correspondent à des conditions d'alimentation que l'on peut essayer de reproduire aujourd'hui. Les peuples sont alors des chasseurs cueilleurs, donc strictement limités à l'exploitation des ressources naturelles, avec des possibilités de conservation des denrées très limitées du fait de leur mode de vie non sédentaire.
Les ressources alimentaires sont d'une part le gibier, d'autre part les végétaux.

Les végétaux

Ils sont la ressource des glucides stockables sous forme de glycogène dans les muscles et le foie.

Les hommes du paléolithique coupent et arrachent les plantes, déterrent les racines, cueillent baies et fruits. Cette ressource a été utilisée de façon variable en fonction des rigueurs du climat. Les fluctuations climatiques chaudes et froides ainsi que sèches et humides ont en effet induit des variations importantes dans le couvert végétal. Cependant, en tous temps des végétaux consommables étaient présents dans les zones habitées rendant cohérentes les données retenues pour l'alimentation au paléolithique.

La consommation végétale chez les hominidés a représenté, au paléolithique inférieur, notamment pour les Australopithèques qui vivaient en Afrique de l'Est, la majeure partie de leur alimentation (part exclusive pour les espèces robustes). Mais au paléolithique moyen et au paléolithique supérieur, les Homo vont en réduire progressivement la proportion dans la ration alimentaire. Elle remontera au néolithique avec la production agricole. Il convient de noter que la ration végétale n'est jamais nulle, même chez les Inuits.

Il faut souligner qu'au paléolithique supérieur, les fluctuations climatiques ont conduit à des périodes extrêmement rigoureuses, dites glaciaires, au cours desquelles on estime que les produits d'origine animale représentaient effectivement 80 % ou plus de la ration alimentaire.

Les végétaux, en dehors des légumineuses et des noix, ont des teneurs en glucides réduites. Un régime composé de 35 % de produits animaux et de 65 % de produits végétaux correspond à 700 grammes de viande et 1300 grammes de végétaux, avec un apport énergétique représenté pour 50 % par les glucides. Si le régime alimentaire ne comporte que 20 % de produits végétaux, on arrive à 1700 grammes de viande pour 400 grammes de végétaux, les glucides ne fournissant que 14 % de l'énergie quotidienne (Eaton et al, 1985). Le métabolisme est alors réorienté vers la néoglucogénèse à partir des lipides. Ce régime se rapproche de celui des chasseurs-cueilleurs du grand Nord.

Les fibres alimentaires, apportées par les seuls végétaux, chez les chasseurs-cueilleurs contemporains, représentent de 30 à 50 % du poids sec des coprolithes étudiés. L'analyse de ces données permet de déterminer que, pour une ration alimentaire apportant 65 % de l'énergie d'origine végétale, les fibres représentent, selon les végétaux, de 37 à 60 grammes. Ces éléments permettent de considérer que les paléolithiques avaient, même sur ce plan là, une alimentation satisfaisante.

Chez les Inuits pour qui 90% des apports énergétiques sont d'origine animale, l'absence de fibres végétales est parfaitement compensée par l'absorption de biopolymères non digestibles (petits os, dents, cuir, poils,peau, écailles de poisson… ).

Les protéines végétales ne sont pas à négliger dans cette approche de l'alimentation. Cependant elles sont de moins bonne qualité que celles d'origine animale et pour certains acides aminés ( tryptophane, lysine, méthionine ) les végétaux sont très pauvres. Cependant l'association de plusieurs sources peut partiellement compenser ce déficit.

Aucune trace objective n'autorise à considérer que le miel fut une source de sucre au paléolithique.

On peut donc très légitimement considérer que la ration alimentaire des Homo devait être très différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. Les produits carnés devaient être largement majoritaires et peut-être même, comme chez les Inuits aujourd'hui, en périodes glaciaires, représenter la quasi totalité des apports nutritifs.

Le gibier

Le feu augmente, par déshydratation, la teneur calorique des viandes et leur teneur en protides sans trop abaisser la teneur en lipides. Les fibres de collagène sont transformées en gélatine et, bien sûr, les acides aminés, les glucides et certains lipides inter-réagissent créant les arômes et donnant le goût de la viande rôtie. A partir de son apparition, la consommation de viande a donc radicalement changé.

Des modèles théoriques ont été établis, tenant compte des conditions environnementales (Patou-Mathis M).

Ainsi il y aurait des périodes d'abondance au cours desquelles une chasse sélective est effectuée, sur une ou deux espèces seulement, avec en outre consommation d'adultes (plus gras que les juvéniles) et prépondérance d'un sexe (pour les mêmes raisons). Par opposition, dans les périodes de pénurie, la chasse perd son caractère sélectif. De très nombreuses espèces sont chassées, sans distinction d'âge ou de sexe, la petite faune étant alors elle aussi consommée. La fragmentation des os pour extraction de la moelle est systématique de même que les épiphyses très riches en lipides sont rarement retrouvées.

Mais la proportion de l'apport énergétique représenté par les produits carnés semble être demeurée entre 35 et 50 % pour les groupes étudiés en période climatique tempérée (interglaclaire). La consommation a toujours été supérieure à celle du néolithique ou actuelle avec des animaux à viande plus riche en protides que les animaux d'élevage. Pendant les périodes glaciaires, les aliments carnés ont pu représenter 80% voire plus des rations alimentaires.

Le gibier a par ailleurs une teneur en lipides toujours inférieure aux animaux d'élevage. Les graisses animales fluctuent aussi avec les saisons, le rut et la montaison des saumons faisant perdre 25 % de la masse corporelle des animaux.

Cet aspect d'apport énergétique est loin d'être négligeable car il a conduit à des sélections des parties des animaux devant être consommées et transportées dans les habitats ( AUGUSTE P, 1994 ). Ce sont les meilleurs quartiers qui ont été les plus consommés.

De même, la recherche de moelle osseuse, très riche en lipides est attestée par la fracturation des os longs quasi systématique dans certains gisements. Les épiphyses des os longs, que l'on retrouve rarement, sont utilisées également par concassage comme cela fut prouvé dans des anciens campements du Nord Alaska. Il se peut que les hommes paléolithique aient agi de même, y compris en réalisant des bouillons gras.

Il faut noter que la paléopathologie ne révèle aucune atteinte de goutte malgré la forte consommation de gibier.

La consommation d'œufs n'a laissé, si elle fut effective, aucune trace. Il n'est donc pas possible de l'évoquer. De même l'absence d'élevage ne permet pas de concevoir une consommation de lait autrement qu'anecdotique, lors de la chasse d'une femelle allaitante.

Un caractère particulier à tous ces peuples du paléolithique est le cannibalisme. Des preuves sur les restes fossiles s'observent pratiquement dans tous les sites. Ceci est vrai pour les Homo erectus mais aussi les Homo neandertalensis. Les motivations de ce comportement ne sont pas élucidées. Sans doute ne sont-elles pas univoques. Celles qui sont avancées demeurent des conjectures. Y a-t-il eu consommation ou pas, simples rituels ? Les études à venir nous le préciseront sans doute.

En synthèse de ces quelques réflexions, on peut donner un tableau comparatif des ressources énergétiques apportées par l'alimentation entre ce que l'on connaît du paléolithique et des recommandations actuelles :

Origines de l'énergie
Protidique
Glucidique
Lipidique
Dont cholestérol

Mais un élément important à noter est la faible proportion des acides gras saturés, athérogènes et l'importante proportion des acides gras polyinsaturés.

Les données paléo-environnementales ne permettent pas d'évoquer des problèmes de restriction hydrique, d'autant que les habitats étaient toujours implantés à proximité de ressources en eau.

Le sel, pour une ration composée à 35 % de produits carnés apporterait un équivalent de 1,7 grammes de chlorure de sodium par jour, ce qui est suffisant.

Les oligo-éléments et les vitamines hydro et liposolubles semblent aussi avoir été apportés en quantité suffisante par le régime paléolithique. Les fruits, noix, légumes et racines étaient généralement consommés quelques heures après avoir été cueillis, après avoir subi peu ou pas de transformation et souvent crus. On peut donc en déduire que les apports en vitamines et en minéraux excédaient certainement largement nos apports quotidiens recommandés.

Une espèce de conclusion

Si une espèce animale a su se maintenir, se développer et présenter une évolution qui lui a donné des « avantages » de domination par rapport aux autres espèces, c'est qu'elle a bénéficié d'un faisceau de facteurs favorisants.

L'hominisation est donc la preuve, par son terme actuel, que les Homo, sans maîtriser la nature comme ils le firent à partir du néolithique, ont su utiliser les richesses de la nature à leur profit. Leur relative fragilité, leur vulnérabilité ont été compensées par trois grands facteurs :

- la fabrication des outils,
- la maîtrise du feu ;
- la vie sociale.

Un quatrième facteur doit être ajouté, lié à la vie simple de nos ancêtres, c'est leur alimentation. Celle-ci, naturelle par définition, variée mais strictement liée aux variations saisonnières, vraisemblablement fortement carnée avec des périodes de consommation quasi exclusive de viande, a été un facteur indéniable du développement ubiquitaire des espèces.

Il est donc légitime de penser que si l'on arrive à adopter une alimentation proche de celle que connurent nos ancêtres, à travers les temps préhistoriques, nous pourrons bénéficier des avantages qu'elle leur conféra, sous réserve de l'adapter à notre mode de vie moderne.

Telle est la légitimation du régime paléolithique qui n'est qu'une prise en compte de la nécessaire harmonie entre l'Homme et la nature et la satisfaction de ses besoins naturels par des aliments naturels.

Les principales conclusions que l'on peut déduire de l'analyse du régime paléolithique, riche en protéines, en fibres, pauvre en sucres et en certaines graisses sont qu'il conviendrait, pour se rapprocher de ce modèle.

Pour les viandes :
- d'augmenter leur proportion globale au moins à 35 % ( voire bien au delà ) de la ration énergétique en choisissant les viandes les moins grasses;
- d'augmenter la proportion des viandes sauvages, le gibier devant être privilégié, de restreindre les viandes d'élevage ;
- de majorer aussi la consommation du poisson, même ceux dits gras.
Et d'éviter de les accompagner de sauces plus ou moins sucrées, de moutardes ou de mayonnaises.


Pour les végétaux :
- de diversifier leur consommation ;
- d'augmenter la part des fibres végétales ;
- de favoriser la consommation de fruits secs et de baies ;
- d'augmenter la proportion de végétaux riches en cellulose et amidon ;
- tout en évitant les apports glucidiques qu'ils peuvent représenter.

Pour les lipides :
la ration doit être modérée et apporter peu d'acides gras saturés et beaucoup d'acides gras polyinsaturés.

Pour les glucides :
les sucres rapides doivent être réduits et idéalement éliminés, dans la ration alimentaire au profit des sucres lents apportés en quantité modérée.

Un tel bouleversement est assez difficile à mettre en œuvre de nos jours, dans le contexte de notre mode de vie. Cependant il faut tendre vers cet équilibre. Les apports complémentaires, sous forme de nutriments, doivent être considérés comme un moyen efficace de palier les insuffisances de notre alimentation moderne.


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MERCIER Bruno (Dr)
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