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01-12-2003

Les phytoestrogènes apportent-t-ils une solution naturelle de thérapie de remplacement hormonal ?

Maurice Nahon Docteur d'État en pharmacie - Pharmacologue Membre correspondant de l'American Academy of Anti Aging Medicine
Les femmes asiatiques ont peu de symptômes de la ménopause …

La science moderne et des études récentes ont prouvé que les effets négatifs rapportés au vieillissement étaient la résultante d'une sécrétion insuffisante de différentes hormones par notre organisme et que, par ailleurs, une administration judicieuse de ces hormones pouvait contribuer à stopper quelques-uns des aspects dégénératifs liés à l'âge.
Il existe une multitude d'hormones dont les effets sont bien connus. Les œstrogènes ont été les mieux et les plus étudiés, particulièrement aux États-Unis, avec un produit, le Prémarin, extrait de l'urine de jument.
Ce Prémarin est une composition d'œstrogènes conjugués et renferme, notamment, 75 à 80 % d'œstrone, 10 à 15 % d'équiline ainsi que des alpha et bêta œstradiols. Ce dernier est le chef de file des œstrogènes de synthèse et c'est aussi celui qui a donné lieu au plus grand nombre d'études contradictoires et qui fait qu'à présent, on se repose la question de la validité et de l'activité, à moyen et à long terme, de ces hormones de synthèse.

Le Prémarin, comme d'autres antiœstrogènes commercialisés en Europe et que nous ne citerons pas ici, allège la perte d'œstrogènes chez la femme et permet de diminuer les manifestations classiquement rencontrées lors de la pré-ménopause ou de la ménopause comme les bouffées de chaleur, l'insomnie, la transpiration nocturne, l'irritabilité ou la sécheresse vaginale.

On peut, bien évidemment, avoir recours, sous la conduite d'un praticien averti, à ces produits chimiques de synthèse couramment prescrits aux États-Unis ou dans notre pays. Mais il faut savoir qu'il existe d'autres possibilités comme celle de s'interroger sur ce qui peut être la raison première, la cause même, de ces troubles rencontrés lors de la ménopause plutôt que de se précipiter vers un traitement palliatif.
Il y a un demi siècle à peine, les femmes connaissaient fort peu les désagréments associés à la ménopause. Une approche causale s'est avérée être liée à l'alimentation et à la différenciation des régimes alimentaires adoptés par les femmes originaires d'Occident ou d'Asie. Les femmes asiatiques présentent, nous le savons, peu de symptômes associés à la ménopause car elles ont une consommation beaucoup plus importante en phytoestrogènes.
De nombreuses observations ont été conduites et ont permis de constater que l'œstrogène le plus puissant, voire le plus toxique, était l'œstradiol et qu'il était 200 fois plus important en proportion chez les femmes européennes que chez les femmes asiatiques qui consomment régulièrement une forte quantité de produits dérivés du soja.
Les indiens maya, de leur côté, ne connaissent pas d'ostéoporose. Leur alimentation est constituée d'une quantité importante de plantes riches en phytoestrogènes. Ceux-ci protègent contre la diminution de la masse osseuse. De leur côté, les lignanes contenus en forte quantité dans différentes plantes assurent, par eux-mêmes, une différenciation métabolique des œstrogènes.
C'est ainsi que la graine de lin, riche en lignanes, en “vitamine F” (rappelons la fameuse crème Budwig de la doctoresse Kousmine), stoppe l'accroissement et la prolifération des métastases des cancers du sein et on a pu constater une réduction de la taille des tumeurs de plus de 50 % chez le rat.

Une activité antiœstrogénique

Deux catégories de phytoestrogènes ont été bien étudiés, notamment ceux dérivés du soja, du lin ou du trèfle d'eau. Le soja contient des phytoestrogènes connus sous le nom d'isoflavonoïdes et le lin renferme des phyto-lignanes.
La quantité de phytoestrogènes connus dans le monde végétal est impressionnante et certains sont maintenant devenus familiers comme le resvératrol, antioxydant puissant, que l'on extrait du pépin de raisin ou la quercétine extraite de l'oignon ... tous disponibles en suppléments nutritionnels outre-Atlantique.

L'avantage de ces phytoestrogènes est d'être antiœstrogéniques, c'est-à-dire qu'ils vont permettre de garder, on peut dire, sous contrôle, les œstrogènes de notre corps, empêchant leur conversion en une forme d'œstrogène beaucoup plus forte et dangereuse comme le 17 bêta-œstradiol. Et c'est précisément ce 17 bêta-œstradiol qui est le ferment des cancers hormono-dépendants comme celui du sein.
De plus, ces phytoestrogènes vont permettre la régulation des “récepteurs œstrogéniques”, limitant l'accès de ce mauvais œstrogène à une pénétration cellulaire profonde.
Enfin, ils inhibent l'aromatase, l'enzyme utilisée pour la conversion en œstrogènes forts.

Des actions extrêmement diverses

Cependant, le problème se double d'une autre difficulté laquelle tient à la spécificité de ces phytoestrogènes. C'est ainsi que la génistéine, extraite du soja, est bénéfique au niveau des os mais se comporte comme un antiœstrogène pour d'autres tissus qui pourraient en bénéficier, critère pouvant parfois être préjudiciable.

Une étude contradictoire sur les effets de la génistéine a d'ailleurs été menée sur la souris en transplantant les MCF7, les cellules du cancer du sein. L'administration de doses élevées de génistéine a entraîné une augmentation du volume des tumeurs. D'autres études, génétiques celles-ci, utilisant le facteur génétique HER2 ont eu un résultat contraire. Tout n'est pas si simple.
Cet effet “négatif” ne se produit pas avec la quercétine qui n'a aucune action œstrogénique propre ni avec les lignanes qui exercent même une action antiœstrogénique permettant l'élimination d'oestrogènes non favorables. Cette action d'opposition à la sécrétion d'œstrogènes pathogènes est réalisée grâce à l'effet d'une protéine connue sous le nom de SHBG, Sex Hormone Binding Globuline, qui s'attache aux hormones sexuelles pour les inactiver.
Ainsi, une personne ayant un régime riche en lignanes aura davantage de SHBG et ceci est d'autant plus favorable que la SHBG va permettre le maintien d'un taux réduit de 16 alpha-hydroxyoestrone, dangereux œstrogène étroitement associé au cancer du sein.

Les fonctions de ces phytoestrogènes sont variées et certains fonctionnent mieux sur des types spécifiques de cancer. Ainsi, les femmes japonaises ont des taux élevés de phytoestrogènes et des niveaux bas de cancer du sein. Les Mexicaines, qui ne consomment pas de soja, ont des taux encore plus faibles alors qu'elles ont une nourriture essentiellement constituée d'oignon, d'épinards, de choux, aliments fort riches en I3C ou en DIM (indole-3-carbinol ou di-indolylméthane). Toutes ces substances renferment également des quantités importantes de quercétine, d'entérolactone ou de kaempférol.

Oestrogènes naturels et de synthèse

L'œstrogène n'est donc pas systématiquement ce “monstre à abattre” et il convient de bien différencier l'œstrogène naturel produit par notre corps qui, non seulement, n'est pas carcinogène mais est également essentiel à notre vie ainsi qu'au maintien harmonieux de notre fonctionnement cérébral, pulmonaire, osseux et cardiovasculaire. Avec les œstrogènes de synthèse, il en va tout autrement. Certains sont des médicaments, nous avons cité le Prémarin fabriqué outre-Atlantique. Mais il en existe bien d'autres. Ainsi, le produit chimique de la synthèse, comme son homologue naturel, peut pénétrer à l'intérieur des cellules et, pourtant, lui pourra être carcinogène. D'autres œstrogènes, comme ceux issus de l'industrie des plastiques, ont montré in vitro, lorsqu'ils sont mélangés à des cellules saines et à des cellules cancéreuses, une augmentation spectaculaire de la prolifération des cellules cancéreuses. Des observations identiques ont pu être menées avec des pesticides. Il s'agit bien là des œstrogènes qui participent à notre environnement. La viande d'animaux engraissés aux hormones représente un phénomène œstrogénique particulier. Chez ces animaux, dont le régime est enrichi hormonalement, on a constaté que le taux d'œstrogène était augmenté plusieurs centaines de fois par rapport à ce que le corps humain était capable de produire.
Il est donc logique de penser que, dans un avenir proche, une réelle thérapie de remplacement hormonale ne sera possible qu'en tenant compte, non seulement, des effets individuels particuliers à chaque phytoestrogène mais, aussi, de leurs effets conjugués avec d'autres hormones circulantes. Pour l'heure, nous n'en sommes qu'à l'obtention de formes concentrées standardisées et purifiées de phyto-estrogènes.
Une conclusion provisoire de ces études comparées montre que les femmes consommant de larges quantités de phytoestrogènes parce qu'elles possèdent moins d'œstrogènes naturels, ont de plus faibles taux du cancer du sein ou de l'utérus. Une bonne attitude préventive, avant toute supplémentation, consisterait à vérifier le taux sanguin ou salivaire d'œstrogènes circulants.

Choisir des suppléments nutritionnels vraiment efficaces

Le dernier problème à aborder est celui des produits à utiliser par les personnes qui ne souhaitent pas ou n'aiment pas absorber des quantités très importantes de soja ou de trèfle d'eau.
Le problème, en Europe, est lié aux doses de ces produits qui sont notoirement trop faibles.

Il vaut mieux se tourner vers des susbstances liées à la conception orthomoléculaire. Certains font appel :
- aux extraits de soja ou de trèfle rouge très riches en isoflavones,
- au Cimifuga racemosa, en anglais black cohosh, qui régule la réponse hormonale hypophysaire,
- à la réglisse ou au Dong qaï (Angelica sinensis), le “ginseng féminin”,
- à la sauge pour ses propriétés antisudorales,
- au gattilier qui diminue la sécrétion de prolactine et couvre l'ensemble des symptômes présentés chez la femme à la pré ou à la ménopause.
C'est ainsi que chez des personnes avec des taux élevés de cholestérol, on a pu constater qu'une dose de l'ordre de 85 à 90 mg d'isoflavones de protéines de soja abaissait les niveaux de cholestérol oxydé sans causer d'activité œstro-génique secondaire.

Une étude conduite chez des singes mâles a montré, par ailleurs, une réduction des lésions artérielles de plus de 90 % lorsqu'on leurs administrait une diète à base de protéines de soja. Ces phytoestrogènes abaissent également la pression sanguine et, de ce fait, peuvent protéger les tissus du cœur en cas d'attaque cardiaque.

Au niveau du système osseux, un apport œstrogénique naturel sera bénéfique au même titre que de la vitamine D ou K, du calcium ou de l'exercice physique modéré.
Notons cependant que les phyto-estrogènes extraits de la graine de lin ne sont pas actifs au niveau osseux comme le sont les suppléments nutritionnels riches en génistéine, daïdzéine ou biocanine.
En fait, nous soulignons que cette activité œstrogénique peut être une bonne ou une mauvaise chose.
Tout dépendra du tissu auquel elle va s'adresser. Pour le tissu osseux par exemple, l'activité œstrogénique maintient la densité osseuse et les cellules immunitaires. Elle accroît les possibilités pour les cellules tueuses de détruire les cellules cancéreuses.

C'est ce que fait la génistéine alors que dans les tissus des glandes mammaires, l'œstrogène n'est pas favorable parce qu'il peut promouvoir une prolifération cellulaire. Ceci a été montré par la plupart des études portant sur les cellules que l'on appelle les MCF7 (cellules du cancer du sein).
Nous dirons, en conclusion, qu'un “bon” discernement s'impose dans le choix de la supplémentation nutritionnelle au même titre que celui d'avoir recours au praticien bien informé, car le devenir sur ces questions est en constante mouvance.

NAHON Maurice
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