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01-02-2001

Dioxines dans l'alimentation : comment se protéger


L'INSERM a publié le 24 octobre 2000 un rapport sur les effets sur la santé de l'exposition aux dioxines. L'occasion de faire le point sur ces composés toxiques, leurs risques, et proposer des solutions pour les limiter.
Les dioxines, qu'est-ce que c'est ?

Les dioxines sont des molécules cycliques composées d'atomes de carbone, hydrogène, oxygène et de chlore ou de brome. Il en existe 210 congénères.

Les dioxines sont surtout produites par l'industrie métallurgique, les papeteries et lors de l'incinération industrielle et domestique des déchets ménagers. La combustion du bois (en particulier lors d'incendies de forêts) est aussi une source de dioxines.

En France, les émissions industrielles ont diminué de 50% entre 1997 et 1999 grâce à l'amélioration des procédés et aux réglementations en vigueur (norme européenne de 0,1 ng/m3). Malheureusement, les dioxines s'accumulent dans l'environnement. 90% des dioxines se retrouvent dans la partie superficielle des sols (10 cm affleurant) et ne se dégradent pas facilement au cours du temps, puisqu'elles y persistent 8 ans au moins. Les sols et sédiments marins et aquatiques contaminés par le passé sont aujourd'hui des réservoirs de dioxines susceptibles d'être transférés dans la chaîne alimentaire (boues de station d'épuration utilisées pour l'épandage).

Où trouve-t-on des dioxines ?

95% de l'exposition aux dioxines se fait par voie alimentaire, essentiellement par la consommation de laitages. En effet, les bovins avalent les dioxines de l'herbe et du foin. Au cours de la lactation, les dioxines fixées dans les réserves adipeuses sont mobilisées et se retrouvent en fin de chaîne alimentaire dans le lait. Au total, les laitages contribuent à près de 40% des apports en dioxines, les poissons, crustacés et coquillages intervenant pour 25% environ dans la dose absorbée.

Contaminations moyennes (pg/g matières grasses) de quelques catégorie d'aliments

Grands crustacés 51,04
Coquillages 50,31
Lait maternel 16,47
Poissons d'eau douce 7,40
Poissons de mer 5,23
Abats 3,32
Petits crustacés 1,60
Œufs et dérivés 1,51
Ultra-frais laitier autre que 0% MG 1,16
Beurre 0,92
Viande de bœuf 0,80
Fromages 0,77
Crème fraîche 0,68
Lait (entier, demi-écrémé) 0,65
Fromages à pâte pressée cuite 0,64
Viande d'agneau et veau 0,61
Volailles et gibiers 0,60
Charcuterie 0,25
Viande de porc 0,16
Graisses végétales 0,04

Contribution des groupes d'aliments à l'exposition aux dioxines en France

Produits de la mer 26,2%
Beurre 19,4%
Laitages 19,8%
Viandes et abats 15%
Fruits et légumes 9,3%
Œufs et dérivés 6,1%
Céréales 3,4%


Qui est concerné ?

Tout le monde. En France, la valeur médiane quotidienne pour la population adulte est de 1,3 pg TEQ/kg de poids corporel. Mais certains reçoivent jusqu'à 2,6 pg/TEQ/kg. Si l'on prend en compte l'exposition aux polychlorobiphényles (PCB), des composés proches des dioxines, chaque Français recevrait environ 2 pg TEQ/kg/jour. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que la dose journalière admissible ne doit pas dépasser 4 pg TEQ/kg/j. Le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France estime qu'une exposition journalière comprise entre 1 et 10 pg TEQ/kg ne donne pas de marge de sécurité suffisante pour exclure tout risque pour certains segments de la population.

Les enfants restent une population à surveiller. Les nourrissons nourris au sein recevraient 70 pg TEQ/kg/jour pendant les 3 premiers mois, et les taux restent élevés chez eux jusqu'à la puberté, d'une part parce que les enfants surconsomment des laitages, d'autre part parce qu'il faut 8 ans et demi pour éliminer la moitié des dioxines ingérées. Entre 2 et 9 ans, chaque petit Français recevrait 2,3 pg TEQ/kg/j.

Quels risques ?

Chez l'animal, les dioxines diminuent l'immunité, réduisent la fertilité et provoquent des cancers après exposition à des doses relativement faibles.

Chez l'homme, la TCDD (principale dioxine) est classée comme cancérogène par l'Agence internationale de recherche sur le cancer (Lyon). De fait, on trouve un risque de cancers modérément élevé (40%) chez les travailleurs exposés en milieu professionnel.

Selon l'OMS, le risque de cancer serait nul pour la population générale, aux doses d'exposition actuelles. Pour l'Institut national des sciences de l'environnement des Etats-Unis, le risque de cancer serait augmenté de 1% pour une exposition comprise entre 1 et 50 pg/kg/j. En juillet 2000, une étude française menée dans le Doubs a conclu que les personnes vivant à proximité d'un incinérateur particulièrement polluant avaient un risque de cancer des tissus mous augmenté de 44%, et un risque de lymphome non-Hodgkinien accru de 27%.

Les dioxines peuvent aussi provoquer des anomalies de la spermatogénèse, des troubles cardio-vasculaires, une altération des hormones thyroïdiennes, une augmentation de la résistance à l'insuline avec risque possible de diabète.

Que faire pour se prémunir ?
Voici quelques conseils pour réduire l'exposition aux dioxines et aux PCB :

Ne vous installez pas à proximité (moins de 2 km) d'un incinérateur, surtout s'il est ancien.

Ne consommez pas de produits, animaux (laitages, œufs, volailles, etc…) ou végétaux, produits à proximité d'un incinérateur, en particulier s'il est ancien.

Eviter les excès de graisses d'origine animale. Les études montrent que les gros consommateurs de graisses animales reçoivent 2 à 3 fois plus de dioxines que la moyenne. Adoptez plutôt un régime qui fait une part importante aux végétaux et qui se révèle, pour d'autres raisons, bon pour la santé.

Si vous pêchez en eau douce, limitez votre consommation personnelle de poissons. Des études ont trouvé des taux élevés de dioxines chez certains pêcheurs.

Consommez des aliments et des compléments alimentaires qui limitent l'activité des dioxines, comme le thé, ainsi que ceux qui jouent un rôle détoxifiant comme les crucifères (toutes les variétés de choux, les brocolis…).

En revanche, il n'y a pas de raison d'abandonner l'allaitement si vous nourrissez ainsi votre enfant ou si vous l'envisagez. Soyez simplement attentive aux conseils ci-dessus, dès avant la grossesse si possible.
SOUCCAR Thierry
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